vendredi 25 juillet 2014

Amis…

...pour la vie…

C’était assez courant en Camargue, mais des questions comme celle-ci, on en entend partout, … Camargue ou pas : dès le lundi matin, untel vous demande : -« On ne t’a pas vu à la ferrade dimanche » ? Double confusion pour celui à qui s’adresse cette (perfide) question : il y avait donc une ferrade dimanche ? et :  -je n’ai pas été invité ! Je passe pour un couillon vis-à-vis de moi-même : grosse dégringolade dans l’estime de soi :  je n’ai pas d’amis !

...dans le milieu taurin...!

Je lis la Dépêche, et retrouve la fable des deux amis :




Double réaction : il y avait donc une fête à Valentine dimanche ? et :  je n’ai pas été invité !

Il faut dire que la Dépêche décode avec franchise les critères (stricts) qui ont réuni les amis en question : il fallait être ami-du-PS, les autres n’étaient pas invités. Bon, au risque de paraître clivé, je ne dois pas m’offusquer : je n’appartiens pas au bon club, je ne suis pas catalogué : des amis de… C’est la punition d’appartenir à la société civile !

J’aurais du m’en douter : déjà le départ de la 17ème étape du Tour de France avait mis sur le podium les personnalités en vue : deux ministres. Les parlementaires. Et les élus de premier-plan, anciens et modernes. Je dois dire que je n'avais pas trouvé...d'ami (influent) pour me faire franchir les barrières du centre-ville (réservé aux seuls initiés). Tous unis dans le don de soi, et le soutien aux cyclistes. Amis pour quelques heures. On ne sait plus trop qui honorer aujourd’hui : les footballeurs hier. Les cyclistes aujourd’hui. Tous nous font tourner la tête. Et oublier les réalités du jour, la situation économique. Ce fâcheux Gattaz qui parle de « situation catastrophique ». Celui-là n’est certes pas un ami.




Je me suis demandé qui était un ami, et reviens vers donc La Fontaine :

Deux vrais amis vivaient au Monomotapa : 
L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre :
            Les amis de ce pays-là
            Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.
Une nuit que chacun s'occupait au sommeil,
Et mettait à profit l'absence du soleil,
Un de nos deux Amis sort du lit en alarme ;
Il court chez son intime, éveille les Valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L'ami couché s'étonne, il prend sa bourse, il s'arme ;
Vient trouver l'autre, et dit : Il vous arrive peu
De courir quand on dort ; vous me paraissez homme
A mieux user du temps destiné pour le somme :
N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ?
En voici. S'il vous est venu quelque querelle,
J'ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point
De coucher toujours seul ? Une esclave assez belle
Était à mes côtés ; voulez-vous qu'on l'appelle ?
Non, dit l'ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point :
            Je vous rends grâce de ce zèle.
Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu ;
J'ai craint qu'il ne fût vrai, je suis vite accouru.
            Ce maudit songe en est la cause.

Qui d'eux aimait le mieux ? Que t'en semble, lecteur ?
Cette difficulté vaut bien qu'on la propose.
Qu'un ami véritable est une douce chose!
Il cherche vos besoins au fond de votre coeur ;
            Il vous épargne la pudeur
            De les lui découvrir vous-même.

            Un songe, un rien, tout lui fait peur
            Quand il s'agit de ce qu'il aime.

C’est bien, j’ai droit à une correction gratuite, (qui n’exclut pas les fautes d’orthographe) ! Le correcteur fait ainsi ami avec le corrigé, la pudeur de l'ami qu'il est consistant à lui ôter tout complexe d'infériorité. Voici un extrait :

« La Fontaine est un classique, par conséquent, il choisit de suggérer son opinion plutôt que de l’imposer, il est sobre. Plusieurs éléments suggèrent que La Fontaine s’identifie à l’ami sentimental. Tout d’abord, nous remarquons que les octosyllabes sont choisis par LF. Pour dénoncer ces paroles (v.3-4,v.28 à 31) or l’ami sentimental est le seul à s’exprimer en octosyllabe, en outre les v. 3 et 4 vous invite à lire cette fable comme une énigme portant sur la société du XVII ème siècles. Dans ces vers, l’incise « dit-on » pose un problème, on se demande qui se cache derrière le pronom indéfini « on ». Si on pense que « on » réfère La Fontaine alors il nous invite à identifier l’ami pragmatique à son mécène Fouquet (celui qui finance La Fontaine et fut emprisonner par Louis XIV).

Conclusion :
Dans ces conditions, cette fable est plus complexe qu’il ne paraît, c’est aussi un texte audacieux où La Fontaine fait un éloge de son ami Fouquet et La Fontaine suggère qu’il n’a pas oublié son ami disgracier. On peut relire les v.3 et 4 avec conviction. »


je vous l'avais dit : les fautes sont super-authentiques, 
...rassurantes : le correcteur est un ami !

lecteur, j’espère vous amuser avec mes petites histoires

considérez moi comme un ami

je ne vous demande pas votre carte

de parti… !
Gerstein et moi sommes amis des papillons !


quant à Vicenzo Nibali, 

c'est mon ami aussi  !

(d'ailleurs j'adore l'Italie)