mercredi 2 octobre 2013

Jael et Sisara


en italien : Gael e Sisara

en anglais : vous verrez plus tard !

Cela pourrait être une pub pour les Brico-marchés, qui demandent à la Loi l’autorisation expresse d’ouvrir le dimanche, afin que les consommateurs (désœuvrés) puissent en toute liberté s’adonner librement aux joies du bricolage. Do it yourself ! Un marteau (la chanson dit : « si j’avais un marteau… »). Un pieu de tente…un burin…on peut facilement « se faire » un militaire, par exemple Sisera, en lui défonçant le crâne…un dimanche !
 

Le livre des Juges raconte que Jabin, roi de Kanaan, opprimait Israël depuis vingt ans grâce à ses neuf cents chars de combat renforcés de fer. On sait grâce à Arte qu’en effet, les égyptiens les premiers, avaient mis au point des chars légers, super-rapides, tirés par deux chevaux, portant deux combattants armés d’arcs, capables d’ infliger des pertes terribles aux combattants simplement à pied. Comme quoi ce genre de véhicule constituait déjà un progrès technique décisif ! La prophétesse (et héroïne de la Bible hébraïque) Déborah (qui siégeait sous un palmier entre Rama et Bethel, comme plus tard Saint Louis sous son chêne) demande alors à Barak de lever une armée de dix mille hommes pour aller combattre les armées des Cananéens dirigées par Sisera, roi de Hazor (en ce moment Tell el-Qedah, au sud-ouest du bassin de Hula). Si je veux être précis, ils ont entre eux ce dialogue :


Barak : Si tu viens avec moi, j'irai; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas.
Elle: J'irai bien avec toi; mais tu n'auras point de gloire sur la voie où tu marches, car l'Éternel livrera Sisera entre les mains d'une femme.

 La rencontre se fait sur le mont Thabor. Dieu déclenche une tornade, faisant gonfler les eaux du torrent de Kison, limitant ainsi la marge de manœuvre des chars cananéens. Et c’est Barak qui gagne ! Vous devinez qu’il taille en pièces l’armée de Jabin, dont il ne reste plus un combattant valide.
 
Artemisia Gentileschi

Sisara prend la fuite, à pied, (ses chevaux en déroute) et pense trouver refuge chez Jaël, la femme d'Héber le Kénite, normalement une alliée ! Elle l'accueille sous sa tente, lui fait boire du lait, (signe de l’alliance du sel) et le cache sous une couverture. Mais « ce con » méprise ces signes d’hospitalité pour se réfugier dans la chambre personnelle de Jaël et son mari. Offense grave ! Selon les coutumes orientales, la peine de mort était réservée à ceux qui violaient ce genre d’alliance. Sisara est crevé, et s’endort !

Felice Ficcerelli
                          Les anglais toujours bien informés, racontent la suite :

So he turned aside to her into the tent, and she covered him with a rug. Then he said to her, “Please give me a little water to drink; for I am thirsty”. She opened a skin of milk and gave him a drink and covered him. He said to her “Stand at the entrance of the tent, and if anybody comes and asks you “Is anyone here?” say “No”.     Read Judges 4:17-20 and 5:24-25.

Toujours nos amis anglais, nous précisent les choses : “one point to notice is that Sisera went into Jael’s tent, not the tent of Heber her husband. The ancient laws of hospitality in the Middle East were very strict. A guest, once ritually invited into the home, had to be protected and cared for, even at the expense of everyone else in the house. But only the chief man of the household could offer ritual hospitality. 

Jael offered help to a fleeing enemy general, but not ritual hospitality.

Sisera went into Jael’s tent. She covered him with a rug, which suggests that he was afraid and wanted to hide. He asked for water. She gave him a drink of goat’s milk. Exhausted from the battle and his flight, he fell asleep.


Then occurred one of the most graphically described murders in the Hebrew Scriptures:

    She put her hand to the tent peg
    And her right hand to the worker’s mallet;
    She struck Sisera a blow,
    She crushed his head,
    She shattered and pierced his temple.
    He sank, he fell,
    He lay still at her feet.’       Read Judges 4:21-24 and 5:26-27


Barak poursuivant Sisera, arrive (en char), oppressé et assoiffé : « Jaël, c’est Barak : aurais-tu un verre ? ». Jaël est un peu KO, n’a plus de lait dans son frigo vide. Elle lui dit : « viens, et je te montrerai l'homme que tu cherches ». Il entre, et voit Sisera étendu mort, le pieu encore fiché dans la tempe.
  
James Tissot : Jaël montre Sisera mort à Barak

En ce jour, Dieu (qui est derrière tout ça) humilia donc Jabin, roi de Canaan, devant les enfants d'Israël. Et la main des enfants d'Israël s'appesantit de plus en plus sur Jabin, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils l’eussent exterminé.

Ensuite, s’écoule une paix de quarante ans pour Israël !

tout finit donc bien

grâce à une femme (à poigne) : Jaël !

James Northcote

Elle mérite la postérité : alors Jacopo Amigoni ; Artemisia Gentileschi (dont nous venons de parler à propos de Judith) ; Felice Ficherelli ; Jacopo Amigoni; Mattia Preti ; le français James Tissot ; James Northcote Jael slaying Sisera ; ce vitrail of Begbroke church, Oxfordshire…. ; réinventent la scène, l’amusant étant la variante de la représentation du burin, ou du piquet de tente, un outil décidément très meurtrier pour peu qu’on en détourne l’usage initial !

Attention au bricolage du Dimanche

Un burin peut très bien servir d’arme !

Jacopo Amigoni