Beaucoup d'entre nous, comme c'est mon cas, pensent que notre civilisation est arrivée à un sommet de son Progrès technique : la population humaine envahit toujours plus la planète, supprimant la bio-diversité, toute excuse étant bonne pour finir d'arracher la forêt primaire où qu'elle soit, pour planter des palmiers à huile, afin de nourrir les habitants actuels et futurs : de 8, on va passer à 10 milliards, et tout sera prioritaire pour alimenter tout ce monde : que pèsent les derniers orang-outangs en Indonésie ?
Plus la population est nombreuse, plus le progrès avance, limitant la pénibilité du travail quoi qu'on en dise grâce à une mécanisation demandant toujours plus d'énergie fossile, d'énergie nucléaire, bref toujours plus d'énergie. Moins elle souhaite travailler, et produire, plus notre Humanité voudrait consommer, et "profiter". La mise en oeuvre de la technologie de masse devient problématique : tout devient bon pour la revendication syndicale des plus favorisés pour prendre en otage l'énergie nucléaire ; l'énergie électrique ; les carburants divers et variés, les transports, en commençant par le rail. Apparait la contrainte terriblement drastique des métiers essentiels qui font défaut car mal payés, mal considérés : artisans ; médecins et tous personnels de santé ; informaticiens qui ne sauraient plus reproduire les process conduisant Apollo sur la lune ; manoeuvres du BTP ...etc...notre Société du XXIè Siècle le découvre avec stupeur : la restriction devient universelle, avec la fin de l'Abondance, annoncée avec flegme par le Prince, lui qui n'a rien fait pour prolonger notre capital nucléaire, au contraire menacé d'extinction ! .Embarrassant : l'immigration serait désormais "choisie", pour combler le déficit des emplois essentiels, que les chômeurs "de souche" ne veulent pas pourvoir !
...j'en arrive à ma fibre optique promise...
Depuis des années, je suis raccordé à la Toile d'internet par une box, elle-même utilisant les vieux fils périmés en cuivre du téléphone, à l'époque où seul le téléphone fixe était distribué par France-Télécom. A vrai dire, cela fait depuis les années 1970 que, pour faire moderne, les fils gainés de noir du téléphone avaient été enfouis dans leurs gaines sous le trottoir, ce dernier hébergeant le courant électrique enterré ; les égoûts d'eau usée ; d'eau pluviale ; l'eau potable, je crois bien que c'est tout mais c'est toute une infrastructure souterraine. Cela explique un large trottoir, bien utile pour loger tous ces réseaux cachés.
Je comprends que, pour installer la fibre optique, bien plus conductrice d'informations que le fil électrique du vieux téléphone, (50 fois plus vite ?) il faut remplacer sous terre les vieux fils de cuivre par le nouveau matériau. S'agissant de réseaux sous le trottoir, seule la puissance publique est habilitée à opérer. Quand restent d'anciennes portions en aérien, autrefois obsolètes, aujourd'hui modernes, il est facile d'enlever le fil électrique pour le remplacer par une fibre, ça ne risque pas de coincer dessous, hop on raccorde la maison !
Fyraz transporte deux sortes d'aiguilles, pour les faire entrer dans une toute petite gaine |
petite aiguille dans petite gaine : flute ! c'est bouché au bout ! |
Par contre là où tout est souterrain, la complexité se complexifie, puisque que chaque raccordement autrefois téléphonique va devoir être remplacé par un nouveau raccordement individuel optique : pour cela, pas d'autre moyen que d'emprunter la vieille gaine : encore faut-il qu'il reste de la place, et que la gaine ne soit pas écrasée, par j'ignore quel camion s'étant garé ne serait-ce qu'une fois sur le trottoir ! Pour vérifier cela, le technicien introduit une "aiguille", un long fil lové sur un rouleau avec une âme d'acier fin pour pouvoir pénétrer dans la gaine même si le parcours est long. Dans le cas favorable, on joindra l'aiguille et la fibre optique collées entre elles par du scotch enroulé, et en poussant l'aiguille ainsi collée, on poussera la nouvelle fibre pardessus l'ancien fil téléphonique, pour la faire accéder au bout ; au bout, c'est à l'intérieur de la maison, il n'y a plus qu'à rejoindre l'endroit central d'où, à travers le plancher, on raccordera la nouvelle box, dûment branchée en parallèle au courant électrique.
un parcours du combattant :
quand c'est aérien tout va bien
si c'est souterrain, c'est Kafkaïen
Ma bien modeste Histoire est vraie, je vous dis donc tout : je suis client de Sfr, donc Sfr m'appelle un jour il y a un bout de temps, utilisant le vieux téléphone. Léger accent, je n'ai rien contre, au contraire : souvenirs de l'Orient, de l'Afrique plutôt, mon interlocuteur m'informe : il voudrait que je dispose de la fibre, fournie par Sfr. (Sfr ne m'a rien dit. Sfr me prélève chaque mois trois cotisations mensuelles, celle de la box. Celle de mon mobile à moi. Celle du mobile de ma meuf. SfR ne me dit rien ce qui serait facile par email, c'est un anonyme qui m'appelle).
Moi qui ne décroche qu'avec précaution devant les anonymes qui voudraient me fourguer une formation pour me sortir du chômage alors que je suis retraité, je décroche. Je plaisante avec mon interlocuteur, lui demande où il se trouve, je lui dis qu'il "sent le soleil", il m'avoue être à Casablanca. Son prénom rappelle les contes des Mille et une nuits : c'est Zyad. Il sait tout sur moi, adresse, âge, date de naissance, mes goûts sur facebook, et Zyad me fixe un rendez-vous sur place, le 14 novembre 2022. Plus tard, des emails impératifs exigeront ma présence sur place le jour J, (sous peine de contravention de 60€), je comprends, et attends haletant le rendez-vous. La plage horaire est stricte : j'ai droit à 3 heures : 8 heures - midi.
je suis haletant : le Progrès m'est offert, il ne faut pas le louper !
Huit heures, personne : deux techniciens viennent en camion depuis Toulouse, il leur faut minimum une heure, avec les bouchons du matin. Il fait frais, brumeux, je les plains sincèrement, car à la seconde il faut faire un audit de la situation, moi-même, ignorant à l'époque, n'ai pas analysé l'exploit qui va devoir être accompli : un raccordemnt de plusieurs dizaines de mètres supposant des connaissances historiques, vérifier le sous-sol, le jardin...(je sais désormais que c'est impossible),
bref ! je suis haletant.
-"Où est le couvercle du regard sous le trottoir" ? Je le sais, et les conduis. Ils ouvrent. Voient mon fil noir du téléphone. Je suis impressionné : j'ai bien un fil perso caché sous terre ! Dans une gaine. Les deux ont bien 52 ans ! Un mec va chercher "l'aiguille", un fil d'acier dur gainé de jaune, qu'il enfile dans la vieille gaine : il enfonce, ça fait bien 20 mètres, et puis ça bloque : coups répétés, de l'eau sort, voilà qu'au bout existe un bouchon, qui empêche d'aller plus loin ! -"Il doit y avoir un regard caché, passant du public au privé" ! S'il n'est plus dans le public, il est dans le privé, chez moi, mon Notaire à l'époque n'a rien su, rien dit, c'est pour moi !
Les mecs sont gentils. Ils n'ont pas de pelle, je leur prête une pelle. Pareil pour la pioche. Ils vont dans le jardin, et va savoir pourquoi, décident de faire un trou. Pendant une bonne heure (arrivés à 9H, il est 10H), ils creusent (on dirait une perquisition dans une série télé), tout est fichu en l'air, mon massif de mille-pertuis sérieusement dégradé, (je me dis qu'en Ukraine c'est pire), et une gaine rouge parait. Je saurai plus tard que gaine rouge = Edf = interdit ! Je dois avoir plein d'autres gaines d'autres couleurs dessous... où ???
Les techniciens le savent, eux que rouge n'est pas le téléphone ! Ce serait gris, sauf si c'est vert ? Le second dispose de 2 portables : avec l'un il parle à sa meuf, ils parlent du pays, avec une langue à eux, un enfant tousse, la grippe ? Avec l'autre il parle à sa Cheffe, car c'est UNE Cheffe. Pas question de me parler à moi, je ne suis que le client, et je les embête.. avec ma gaine bouchée ! Il lui dit que -"c'est bouché" ! Elle lui répond -"barrez-vous". Ils me laissent un bout de papier. Ils "se barrent". Je n'entends plus parler de SfR, le fixe parisien qui commence par un 01 ne répondra jamais.
mon Histoire continue
sonnette à la porte
je me pointe : un mec souriant, affable, il dit se nommer : "Orange"
je pense de suite "Orange mécanique"
j'ai des lettres
Je lui dis que je suis SFR, il s'en moque, il m'explique qu'Orange est mieux, surtout qu'étant dans la mouise, il promet que si je passe à Orange, Orange me sort de chez SFR, Orange m'installe la fibre, gratos, avec un abonnement pareil à SFR : c'est donc mieux ! Le mec est sympa, ne me demande pas mes coordonnées bancaires, et me promet un RV pour le 8 décembre. Je signe, ayant conscience que je cède à ce que les juristes nomment : un "abus de faiblesse". Mais le mec est vraiment sympa, c'est tellement rare ! Il me file son 06. Il me file son prénom, il est Marocain, Ayoud, le soleil dans la voix, et puis le Maroc se qualifie en quart de finale de foot devant l'Espagne ! Il progresse, va jouer contre les Bleus ! Cela a été un honneur de les battre, 2 à zéro ! Je reste alimenté par le vieux téléphone SFR, mais deviens (virtuellement) Orange ! Le Maroc va résoudre mon problème !
Arrive jeudi 8 décembre. Je me lève tôt, pour être douché-rasé pour 8 Heures. Personne, mais averti par l'expérience passée, je me dis que s'IL vient de Toulouse, il n'arrivera pas avant 9H30 ! IL téléphone, j'ignore encore qu'il se nomme Ali ! Je l'attends de pied ferme, j'ai enfin tout reconstitué dans ma tête depuis la dernière fois, la seule chose qui me manque est de savoir souder deux morceaux de fibre l'un à l'autre, comme on faisait autrefois une cosse électrique avec des dominos. Ali me montre son appareil de soudure, il va falloir que j'en achète un !
Je lui montre le regard, il l'ouvre, introduit l'aiguille, mais cette fois je sers enfin à quelque chose, je tiens avec mon gant droit (car il fait froid) le bout de l'aiguille quand elle ne veut plus rentrer, pour constater que la longueur = la distance jusqu'à mon mur : la gaine souterraine me dit Ali, doit aboutir dans un regard caché (et présumé dirait la Justice) chez moi de l'autre côté, caché par la terre qui à cet endroit constitue mon jardin privatif. Si je bénéficie de la présomption d'innocence, je me sens dans de sales draps.
Ali exulte : l'obstacle est de nature "privée" : c'est à moi de dégager (l'obstacle)
c'est là que le Progrès se manifeste :
Ali rédige sur son smartphone un "PV de carence"
il me l'envoie illico sur mon email :
à moi de dégager le "regard privatif caché" !
et il part, pour la seconde fois, vers sa liste impressionnante de clients....bouchés ou pas...
Miracle ! mon vieux fil de cuivre coincé fonctionne toujours
j'ai toujours internet chez SFR, comme à l'origine
je me fais une raison
pourquoi disposer de la fibre pour accéder à internet
quand avec la "fin de l'Abondance"
je n'aurai plus d'électricité ?
c'est pourtant simple : NRO+PMZ+PBO+PTO |
si un jour mon blog s'arrête ...?...
c'est que le téléphone sera vraiment coincé !
PS : troisième épisode !
Un technicien vient chez mon voisin. Mon voisin m'a prévenu, l'audit commence chez lui : je vais pouvoir bénéficier d'une 3ème chance ?
dans le regard situé sous le trottoir
à chacun sa gaine, dedans chacun son fil
mais quand on rentre l'aiguille dedans (la gaine) , ça bute quelque part ...
... sur le regard caché qui crée le coude entre le trottoir, et chaque entrée de maison
où est donc ce fichu regard caché ?
notre troisième interlocuteur est charmant, il se nomme Firaz, de Gabès, en Tunisie
il me découpe un morceau de fibre, pour que j'apprenne à la souder
mon téléphone fonctionne toujours !
pourvu qu'il tienne le coup !