Elle a sa chapelle entre Saint Malo et Cancale en bord de mer. Dans un lieu typique d’ailleurs car l’eau de ruissellement (on n’en manque pas ici, vous savez …il pleut plus que nécessaire !) s’accumule dans un marais d’eau douce, bloqué par le cordon littoral le séparant de la mer. C’est l’anse du Verger, déserte en cette fin novembre. Le marais est colonisé par les canards et autres anatidés, très sympathiques à observer pour les amateurs d’espaces naturels. Si l’on emprunte les anciens chemins douaniers allant vers la mer, on tombe sur une cabane en pierre de l’Administration, munie en haut d’un petit mirador, permettant d’espionner le débarquement, sur la plage, d’éventuelles marchandises prohibées. La cabane est désaffectée aujourd’hui que les drogues circulent par avion, ou rentrent dans les grands ports cachées dans des containers.
Au bout du bout, on atteint la pointe des Daules protégée par le Conservatoire du Littoral. Apparaît la maison aux six volets blancs où Colette venait voir la mer, cette mer, qui cache dans les rochers araignées, moules et autres congres. De là, on voit la côte de la pointe du Nid jusqu’à la pointe du Grouin. De l’autre côté, la pointe du Meinga, cachée par les pins, est équipée du même abri douanier. Il y en a un aussi pointe de la Moulière.
Il y a bien pire que la crise d’aujourd’hui, ces marins partant vivre sur leurs bateaux dans une atmosphère confinée, humide et glacée ; leurs familles (sans nouvelles) les attendant sur la terre ferme, dans leur ferme en granite, entourée de champs de choux desservis par des chemins de boue.
En hommage à leur mémoire, le verrier Lorin (de Chartres)
a même peint quelques piérides du chou
aux pieds de la Vierge !