dimanche 5 octobre 2025

Un pressoir à olives romain à El Ma Labiodh, en Algérie


Autant les immeubles romains destinés à l'habitation et aux loisirs sont nombreux, très rares sont les restes de batiments destinés à l'industrie, même alimentaire : seuls les moulins de Barbegal me viennent en tête, pourtant il fallait bien moudre la farine pour cuire du pain.

Barbegal : 7 moulins en parallère avec 14 roues alimentées "par-dessus"
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et le vin ? et la teinture des étoffes ? et les pressoirs à huile d'olive ?

s'il existait des oliveraies au temps des Romains, on ne les voit plus


Justement ? Au cœur de l’Algérie, à 35 kilomètres au sud-est de Tébessa (antique Thevest), se trouve un trésor méconnu : les pressoirs à huile d’olive de Berzeguen. Ce site archéologique, situé dans la commune d’El Ma Labiodh, abrite la plus ancienne huilerie d’Afrique du Nord et l’une des plus grandes du monde romain.

Ces pressoirs monumentaux témoignent d’un passé où la région était le principal fournisseur d’huile d’olive de l’Empire romain. À cette époque, l’huile d’olive était indispensable, utilisée pour la cuisine, les soins corporels, et même comme combustible pour l’éclairage.

Les vestiges impressionnants du site révèlent l’ingéniosité des anciens : des cuves taillées dans la pierre, des mécanismes de pressage sophistiqués et des systèmes d’écoulement parfaitement conçus. Aujourd’hui, Berzeguen demeure un témoignage précieux d’un savoir-faire ancestral, rappelant la prospérité économique et la richesse culturelle de la Numidie  antique. 

Grâce à la richesse de sa production et à la modernité de ses techniques, Berzeguen était un véritable moteur économique régional. Les vestiges qu’on y découvre aujourd’hui témoignent du génie des bâtisseurs de l’époque et du rôle central joué par la Numidie dans l’approvisionnement de l'empire. Un patrimoine exceptionnel, témoin d’un passé florissant à préserver pour les générations futures.

Les photos sont rares, toutes les mêmes, et on ne voit pas grand chose de la description, "des mécanismes de pressage sophistiqués et des systèmes d'écoulement parfaitement conçus"









si vous avez d'autres vues, prévenez moi en commentaire !




les vestiges sont pourtant nombreux





dans la cave du palais de Diocletien à Split


PS : pour approfondir :

« Il y a deux liqueurs très agréables au corps humain, le vin en dedans, l’huile au-dehors. Ces liquides, produits de deux arbres, sont excellents ; mais l’huile est un objet nécessaire. » Cette affirmation de Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle était juste : l’huile d’olive constituait un produit indispensable à la vie quotidienne des Romains de l’Antiquité, pour lesquels elle tenait non seulement lieu d’ingrédient de cuisine, mais aussi de combustible pour l’éclairage et d’onguent, dont l’utilisation répondait aux normes d’hygiène dans les thermes. Rien d’étonnant à ce que se soit développée toute une industrie de production, de commercialisation et de transport autour de ce précieux liquide.

Si la fabrication de l’huile fut introduite dans la Rome antique par les Grecs et les Phéniciens, sa production à grande échelle et la généralisation de sa consommation à toutes les classes sociales furent l’œuvre des Romains. L’huile était fabriquée dans des villae, des exploitations agricoles rurales, où il était aussi courant de cultiver des céréales et de produire du vin. Une fois récoltées, les olives étaient entreposées sur le sol d’une pièce appelée tabulatum, qui était imperméabilisé et légèrement incliné pour permettre aux fruits de laisser s’écouler la margine. Décrit par Pline comme une substance sombre et fétide, ce liquide pouvait servir d’insecticide, d’herbicide ou de fongicide.

Extraite à l’huile de coude

Différents mécanismes étaient ensuite employés pour broyer les olives sans en briser le noyau, censé donner un mauvais goût à l’huile. Le système de broyage le plus courant s’appelait le trapetum : un grand moulin composé d’une base fixe (mortarium) et de deux pierres semisphériques (orbis), que deux hommes faisaient tourner sur le mortarium en poussant un axe horizontal. La pâte d’olive ainsi obtenue était soumise à une pression élevée au moyen d’un pressoir baptisé torcularium, comme la pièce qui abritait ce mécanisme complexe. L’huile extraite décantait ensuite dans des dolia, de grandes jarres globulaires en terre cuite, dont la moitié inférieure était généralement enterrée, avant d’être stockée dans des amphores entreposées dans la cella olearia.



Il existait trois catégories selon la qualité de l’huile. Baptisée oleum omphacium, la meilleure était extraite d’olives encore vertes lors du mois de septembre. Elle servait surtout d’offrande religieuse et de base dans la composition de parfums. Selon Pline, « la meilleure huile provient de l’olive crue et dont la maturité n’a pas encore commencé ; c’est celle dont le goût est préférable […]. Plus l’olive est mûre, plus le suc exprimé est gras, et moins il est agréable. » Venait ensuite l’oleum viride, une huile fabriquée en décembre à partir d’olives dont la couleur variait entre le vert et le noir ; il s’agissait d’une huile plus douce et plus fruitée. Enfin, l’oleum acerbum était une huile de moindre qualité, dans la mesure où elle était fabriquée à partir d’olives ramassées par terre. La catégorie intermédiaire (oleum viride), la plus employée en gastronomie, pouvait à son tour se subdiviser en trois variétés : l’oleum flos, équivalent de notre huile vierge extra, était obtenue après un premier pressage ; extraite d’un second pressage, l’oleum sequens était une huile de qualité inférieure ; enfin, l’oleum cibarium, la plus ordinaire, provenait des pressages postérieurs.

Assaisonnement, cuisson, friture

L’huile constituait un ingrédient de base dans l’alimentation romaine, comme c’est encore le cas dans l’actuel « régime méditerranéen ». Le célèbre recueil de recettes d’Apicius, L’Art culinaire, la mentionne ainsi dans plus de 300 recettes. L’huile servait aussi bien à assaisonner qu’à relever, cuisiner ou frire. Elle entrait en outre dans la préparation des sauces, qui variaient selon le type d’aliment accompagné, mais dont d’huile servait invariablement de base. Apicius recommande par exemple de servir les viandes bouillies avec une sauce blanche composée de « poivre, de garum, de vin, de rue, d’oignon, de pignons, de vin aromatique, d’un peu de pain macéré pour épaissir le mélange et d’huile ». Avant de servir un plat sur la table, qu’il soit à base de poisson, de viande, de légumes ou de légumineuses, on l’aspergeait souvent de quelques gouttes d’huile. Celle-ci avait également sa place en pâtisserie ; Apicius donne en effet la formule d’un « plat qui pouvait aussi tenir lieu de sucrerie » : « Faites griller des pignons et des noix cassées et épluchées, pilez-les avec du miel, du poivre, du garum, du lait, des œufs, un peu de vin et d’huile. »

L’huile revêtait une telle importance dans le régime alimentaire romain que Jules César alla jusqu’à l’inclure dans l’annone, qui correspondait aux provisions de céréales distribuées gratuitement à l’armée pour son alimentation. La demande en huile commença alors à croître de façon exponentielle. La présence de ce produit dans un camp de soldats cantonnés à la frontière septentrionale de l’Empire indique que les peuples du centre et du nord de l’Europe l’inclurent progressivement dans leur régime alimentaire.

Des athlètes au corps brillant

L’huile remplissait aussi d’autres fonctions fondamentales dans la vie quotidienne. Elle servait notamment de combustible pour l’éclairage : les Romains utilisaient des lampes à huile creuses (lucernae), qu’ils fabriquaient à partir de moules et remplissaient de leur plus mauvaise huile d’olive. En s’imbibant de cette huile, une mèche en fibres végétales composée de lin filé ou de papyrus pouvait ainsi brûler plus longtemps.

L’huile servait aussi d’onguent, d’où l’expression de Pline : « Le vin en dedans, l’huile au-dehors. » Ceux qui pratiquaient un exercice physique dans les thermes s’enduisaient en effet le corps avant d’aller s’entraîner dans l’arène ou le gymnase. Ils protégeaient ainsi leur peau du soleil tout en l’hydratant. Après l’entraînement, ils se nettoyaient la peau au moyen d’un strigile, un outil en bronze dont la forme recourbée leur permettant de retirer la couche d’huile, de poussière et de sueur qu’ils avaient accumulée. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il s’agissait d’un mélange très convoité, que les directeurs de gymnases vendaient à des fins médicinales. Comme l’explique Pline, « on sait que des préposés aux gymnases ont vendu 80 000 sesterces les raclures d’huile ». L’équipement du sportif comprenait donc un ou plusieurs strigiles et un petit flacon en bronze ou en verre destiné à transporter l’huile.

Mais les sportifs n’étaient pas les seuls à recourir à l’huile, appliquée sur le corps en soin hydratant ou sur les blessures en onguent. En médecine, elle pouvait être employée seule ou servir d’excipient ; on la prescrivait pour traiter les ulcères, soulager les coliques ou faire baisser la fièvre. Les unguenta, des huiles parfumées associées à la cosmétique et à la parfumerie, se répandirent à partir du IIe siècle av. J.-C. Ces onguents étaient fabriqués à base d’huile d’olive, mais leur composition pouvait aussi inclure de l’huile d’amande, de laurier, de noix ou de rose. Et parce que l’on enduisait également les défunts de ces huiles parfumées, il n’est pas rare de trouver de petits coffrets à onguent en verre jusque dans le mobilier funéraire.

Un produit d’appellation très contrôlée

Sous le Haut-Empire, la province de Bétique (actuelle Andalousie) devint le plus grand centre de production d’huile. Selon Pline, seules les huiles d’Istrie (actuelle Croatie) et de Campanie possédaient une qualité supérieure à l’huile andalouse. L’huile de Bétique était exportée vers tout l’Empire, pour approvisionner l’armée, mais aussi la ville de Rome. À partir du règne d’Auguste, l’empereur commença à contrôler la production de cette région et à fixer lui-même les prix du marché. Ce commerce allait de pair avec celui des salaisons de poisson, dont la Bétique était également un grand centre de production. Sous le Bas-Empire, l’Afrique entra en concurrence directe avec le sud de l’Espagne, en s’imposant à son tour comme une importante région productrice d’huile.

Maria José Noain, archéologue


PS : Algérie, pays d'Histoire et de Beauté



je vous propose d'écouter : Hallelujah

Jeff Buckley Music


la belle musique met de l'ordre dans nos peines

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lundi 6 octobre 2025 : saint-Bruno

"IL" avait promis la "rupture" ?

il a ressorti (de Suisse) Bruno Lemaire ?

celui qui a assumé mille milliards de supplément de la dette ?

...qui ignorait qu'il donnait 8 milliards (ou 9) à l'Algérie ?
...et 270 milliards aux entreprises ?

même Bruno Retailleau ignorait qu'il revenait, hier soir, après son entretien d'une heure et demie à Matignon. Il se retire ! 

nous sommes lundi 6 octobre, la Saint-Bruno, dix heures

le Premier Ministre démisionne ...

... avant même d'être censuré cet après-midi :

le chaos a commencé.

c'est ça le Gouvernement de la rupture ?


« Maître Bruno, de nationalité allemande, naquit de parents nobles, dans l'illustre ville de Cologne, en 1030. Très érudit dans les lettres aussi bien séculières que divines, il fut chanoine de l'Église de Reims dont l'importance ne le cède à nulle autre parmi les églises de Gaule ; puis il y fut maître de l'enseignement. Ayant quitté le monde, il fonda l'ermitage de Chartreuse et le gouverna pendant six ans. Sur l'ordre du pape Urbain II, dont il avait été jadis le précepteur, il se rendit à la curie romaine, pour aider le Pontife de son soutien et de ses conseils dans les affaires ecclésiastiques. Mais il ne pouvait supporter les tumultes et le genre de vie de la curie ; brûlant de l'amour de la solitude naguère abandonnée et du repos contemplatif, il quitta la curie, après avoir même refusé l'archevêché de Reggio auquel il avait été élu par la volonté du pape. Il se retira dans un désert de Calabre dont le nom est La Tour. Puis là, après avoir réuni de nombreux laïcs et clercs, il s'appliqua tant qu'il vécut à la vocation de la vie solitaire. Il mourut 6 octobre 1101 à l'ermitage de la Torre, aujourd'hui chartreuse de Serra San Bruno en Calabre. »