normalement, le parking est bondé |
Vous connaissez la pratique ? Tout est testé et évalué de nos jours : pourquoi pas les Hôpitaux ? Je me suis déjà exercé à ce genre de témoignage (1) tentant de démontrer qu’il n’est pas de voyage plus insolite que devenir patient de notre médecine contemporaine ! Mais cela se passait à Toulouse, notre Mégapole-Capitale de la Haute-Garonne, patrie d’Airbus, qui a définitivement battu Boeing, qui ne sait plus faire d’avions ! Or l’Hôpital de notre modeste Saint-Gaudens est devenu le plus gros employeur de la Capitale du Comminges ! Forcément, c’est l’Hôpital du Sud du milieu pile des Pyrénées, la fameuse « queue du tétard » de la Haute-Garonne, dont Toulouse est la (grosse)-tête. La queue en question étroitement incluse entre à gauche les Hautes-Pyrénées et à droite l’Ariège. Certes au Nord, Toulouse concentre les meilleurs spécialités, comme la cardio à Pasteur et Purpan; et le Cancer avec le Pôle Oncologique créé sur les ruines d’AZF, et présidé à ses débuts en 2014 par Philippe Douste-Blazy. Mais notre établissement à nous recueille toute la population du Comminges, 70.000 habitants ruraux. Plus au Sud, rien, il faut se rendre à Lannemezan dans les Hautes Pyrénées pour se faire opérer, mais leur maternité a été déplacée à Saint-Gaudens. Quand je veux admirer une voiture récente (et symbole du niveau social de son Propriétaire-Spécialiste), je vais (à pied le parking est bondé), voir sur les places réservées, j’y trouve les grosses Anglaises, des Jaguar, les grosses BMW, et les grosses Mercédès, les automobilistes ont toujours un faible pour les belles Allemandes !
J’aurais pu titrer :
« Babo à l’Hosto », ça revient au même !
Nous sommes le mardi 25 juin.
Cette date a été soigneusement préparée : j’ai vu comme chaque trimestre ma
docteure-référente, et lui ai demandé une entrevue cachée, pour lui montrer ce
qui s’avère une hernie inguinale droite. Précision essentielle me dit-elle pour
ne pas se tromper de côté. Immédiatement elle rédige un mot à sa collègue et
amie la chirurgienne J.A, qui me convoque quelques jours plus tard. Elle me
raconte les modalités, que j’écoute d’une oreille distraite, ayant décidé
depuis très longtemps que d’abord j’étais plus en confiance avec les femmes-spécialistes
dans leur domaine ; ensuite que je n’avais rien à faire que me prêter à
leurs décisions, tentant d’imiter le Daï Lama : -« à quoi sert de
s’inquiéter à l’avance, quand aussi bien vous n’avez aucune prise sur les évènements » ?
Par contre je ressors avec un cahier bleu, rempli d’ordonnances et de principes de précaution et d’action, déjà tout est clair et tracé, je n’ai plus qu’à me rendre à la pharmacie et tout acheter, je suis toujours émerveillé de n’avoir rien à payer pour un sujet aussi crucial, alors que chez Auchan en face je sors avec un ticket imprimé tant qu’à faire, de plus de cent Euros pour des trucs qui n’ont souvent rien de diététique !
Nous sommes donc le mardi 25, je me suis douché deux fois la veille, une fois à 6 heures, ai enfilé mes chaussettes de contention, lisant les consignes ligne par ligne. Jeûne depuis minuit, comment prendre l’aspirine pourtant imposée par le cardio ? NIET, elle troublerait une paroi stomacale privée de nourriture. Par contre la Lercandipine OUI, manquerait plus que le cœur flanche sous le coup du stress ? J’ai été reçu par l’anesthésiste, et le soupçonne de m’avoir enfilé dans la trachée un tuyau pour m’endormir, j’en ressens encore l’effet dans la gorge comme une petite irritation bien compréhensible. Je suis accueilli non par une mais par plusieurs infirmières, l’importance de leur sourire… de se faire appeler Monsieur, se faire vérifier son nom à chaque fois, pour éviter de se tromper de patient… encore sourire pour celle qui pousse un lit où toute pièce roule, monte et descend, il ne manque qu’une intelligence artificielle pour mouvoir l’engin, mais le sourire de l’infirmière disparaitrait, ce serait dommage !
Et puis c’est le
vide, je ne sens rien puisque je dors
Et puis j’ouvre les
yeux, c’est un panoramique dans une ambiance lumineuse
Je suis réveillé ... en
salle de réveil !
J’y reste pour méditer,
pour penser à mes disparus, à Jacques notamment resté sur le billard à
Marseille, normal que je le salue fraternellement !
Et comme je suis
réveillé, trajet inverse vers la chambre 9
C’est une chambre normale blanche
ensoleillée, avec le fameux lit qui doit coûter une plombe bien que non électrique,
petite table à côté, une case fermable avec des boutons à secret, mais comme j’ai
du rentrer les lunettes dans une chaussure, le téléphone dans l’autre, et tout caser
dans le coffre-fort, je n’ai plus assez de vision claire pour manier les boutons à numéro secret,
et je le ferme avec la targette.
Luxe il y a la télé, comme ça je
puis voir les publicités qui sont une vase propagande où chaque objet prétend être
« écoresponsable », où il faut boire de l’alcool mais modérément ;
ou dans cent et un jours ce sont les JO mens sana in corpore sano, mais où les prix des
locations parisiennes doivent descendre tellement ils ont flambé, pendant que leurs propriétaires
louaient très cher, grâce à leur pactole, leur hôtel vue sur l'Océan à Biarritz. Je ferme la télé pour ne pas voir ni entendre les promesses des
candidats aux élections législatives pourtant proches, vais-je pouvoir me déplacer avec mon
grand pansement ?
Et puis arrive 1 heure, je n’ai pas
petit-déjeuné. Une heure et demie je n’ai pas déjeuné tout court. J’ose
demander à l’infirmière, qui a toqué avant à la porte, et qui est toute charmante
(oui elle m’apporte un papier, se demande et me demande si j’ai bien l’enveloppe
qui contient le brouillon que la Chirurgienne a transformé en ordonnance tapée à
la machine). J'ose lui dire que j’attends (un peu interrogatif) le petit-déjeuner de
14 heures 15 (nous sommes à l’heure plus qu’Espagnole). Puis arrive un
vrai bol de café non sucré comme il convient. Plus 3 tartines fines de pain
blanc, avec 3 beurres empaquetés (c’est trop pour les tartines) et 3 gelées de
fruits rouges (trop de sucre, une suffira). Je me jette dessus je dois l’avouer.
Petit coup de télé, je ferme, car le Moment attendu, surtout si je puis sortir
à 16 heures, ce qui était annoncé, est la visite de la Chirurgienne, qui
entre, accompagnée de son assistante.
Désolé d’entrer dans les détails,
mais je dois être aussi précis qu’Elle me le raconte : l'intervention
nécessite une anesthésie générale et dure environs 30 minutes. C’est fait !
Il n'y a pas d'ouverture au niveau de l'aine mais l'opératrice réalise une
cœlioscopie en s'introduisant dans l'abdomen par 3 petites incisions réparties
sur le ventre, dans l’axe du corps, (ce qui a nécessité la veille chez moi l'application d'une
crème épilatoire, pour que le champ opératoire soit bien propre of course). Ensuite,
il me faut mes pratiques de modélisme pour comprendre ce qui se passe : la chirurgienne introduit enroulé autour d’une pince un filet, qu’elle va introduire
dans un des trous, puis va déplier peu à peu, pour enrober l’hernie, et la bloquer
à sa place, bouchant le trou par lequel un bout d’intestin a débordé. C’est ce
que j’ai compris !
Pas de chance pour moi, j’ai fait
quoi dans mon sommeil ? Peu importe, mon corps (à mon insu) n'a pas accepté le mode opératoire. Et c’est là où
j’admire, oui c’est le mot, la Chirurgienne, sûre de mon accord aussi bien car
elle est la Patronne, elle a trouvé (elle doit avoir l’habitude) un contournement
de la procédure (j’adore !) ; elle a ouvert, elle a posé sans toutes
ces manipulations ce qui s’appelle désormais « une plaque » (donc il
y en avait une disponible, bravo ! ), et elle a colmaté le fameux trou. (j’ai
même eu le papier disant l’origine de la plaque « made in France », je vais l’encadrer).
Je réfléchis un moment, je l’interromps,
et lui rétorque : -« pardon de mon interprétation, mais si je
comprends bien (je ne suis qu’un mec), vous m’avez pratiqué une césarienne » ?
Evidemment, elles
rigolent !
Et la phrase magique :
-« à partir de ce moment, vous pouvez rentrer chez vous, et reprendre
votre régime comme avant »
Qu’aucune meuf ne me raconte plus son accouchement :
j’ai désormais pratiqué moi aussi !
Vérification ultime, une infirmière
m’enlève les deux perfs, une à chaque bras, et (par précaution), me reprend la
tension. Ouf elle est toujours bonne ! J’ai récupéré la feuille destinée à la conductrice du taxi qui m’a emmené. Elle m’a été conseillée par le cabinet d’infirmières
qui va me changer les pansements, et je lui ai fais une confiance immédiate à
elle aussi : elle possède un taxi-BMW break, et conduit comme la pro qu’elle
est. Elle s’est acheté une grosse BM d’occasion pour le plaisir de posséder une
grosse allemande, pendant ses loisirs, et on se comprend, partageant le même
goût des belles bagnoles puissantes et thermiques.
le couloir du 1er étage donne sur l'entrée |
Rentré à la maison, tout change,
il fait frais malgré les 30° dehors, je me jette sur les morceaux glacés de
pastèque placés au frigo, j’ai besoin de m’hydrater. Le soir, nous partagerons un soufflé
monstrueux à deux, j’aurai un peu mal à l’estomac, mais avec le doliprane fortement
conseillé, je n’aurai presque pas mal.
Je vous avais dit que
je testerai l’Hosto de 5GO ?
Nous sommes parait-il
et c’est vrai dans un « désert médical »
Nous avons la chance
d’avoir une médecin référente formidable
Je suis très suivi concernant
mes petites faiblesses cardiaques et autres...
Je suis épaté par la
gentillesse de l’accueil à l’Hôpital, Centre de Soins du Comminges-Pyrénées
par l’équipement impeccable,
par le professionnalisme de l’équipe médicale
Merci à J.A qui m’a
opéré
je ressors
enchanté, et redevable de me voir bientôt guéri.
Je
n’ai rien payé, quel système extraordinaire de Santé,
la
France continue d'offrir aux Français !
Merci !
depuis Hippocrate, les médecins illustrent le niveau d'une Civilisation en réparant les humains |
réparé, je vais tenter de continuer de vivre |
Marine, tu as raison d'élever ton fils comme tu le veux |
PS (1) : https://babone5go2.blogspot.com/2022/03/vingt-quatre-heures-clinique-pasteur.html
Ça vaut la musique de Beethoven par l’Orchestre
de Paris :
vous allez entendre la pianiste Khatia Buniatishvili