nous sommes les seuls convives, un déjeuner Royal ! |
ambiance étonnante, au milieu de la menthe odorante, j'apprends à Elsa toute attentive le mot "raffinement" l'ambiance, le décor, le dressage, les plats, la cuisine, tout ici est "raffinement" |
Plus d'un an... 14 ? 15 mois ? que nous n'étions pas sortis de l'Hexagone (où tout est mieux qu'ailleurs nous explique avec un rare aplomb d'arracheur de dents Bruno Lemaire à la télé) ! Hier, c'était la Sant Jordi (en catalan, Saint Georges en français, San Jorge en espagnol, Sant Chorche en aragonais), la fête du 23 avril, jour de la saint Georges, patron de l'Aragon, de Valence, des îles Baléares et de la Catalogne. La tradition veut que chaque année, on offre une rose et, depuis les années 1920, un livre. A qui ? A sa belle naturellement ! Le restaurant vide aujourd'hui était plein hier !
ma rose, elle a éclot hier et je l'ai offerte à ma belle of course ! |
des comme ça, fabriqués à Florence, il n'en existe plus, on a acheté le dernier ! |
En réalité je me trompe de date, zappe la Sant Jordi, et prends RdV chez El Portalet, il se trouve que nous sommes libres le mercredi 24 avril, le lendemain donc, il nous faut absolument retrouver un pot en terra cotta que nous devinons disponible à Lèz, chez Rocard Seris, Carretera Francia justement, où nous avons trouvé autrefois tant de poteries italiennes : nous tombons en fait sur l'ancien Maire du Village, qui parle un Français parfait, en choisissant le mot précis, nous lui expliquons que nous allons déjeuner chez Pépito, qu'il a évidement connu par coeur, et dont le fils poursuit l'oeuvre du papa, en accueillant les convives dans son restaurant "recommandé par Michelin pour 2024". Un seul pot en terre tout cassé tout ravagé par le gel nous convient, au lieu de 100€ nous l'aurons pour 20€, il est le frère cassé d'un pot acheté ici même neuf il y a au moins dix ans, cela fera la paire, après recollage à la résine de verre à l'intérieur, patine ancienne, et replantage d'une belle agapante bleue !
Personne dedans, personne n'entrera aujourd'hui, Elsa est toute à son service. Habitués aux vins du Priorat, nous nous privons d'apéritif, obéissants à la rigueur nouvelle en Francia, où l'alcool disparait chez les Bobo-branchés de Paris. Heureusement que les amuse-gueules calment une faim que je n'avais pas ressentie depuis tant de mois consacrés au jeûne (pascal) ! Je suis vraiment guéri, confirmant le diagnostic de la Faculté lundi matin 22 avril. Des douaniers bloquaient les fumeurs rentrés en France par le "chemin de la Liberté" (1) à l'aller, il ne faudrait pas qu'ils trouvent un pot italien dans la malle, et qu'ils testent mon taux d'alcoolémie, ils risqueraient de découvrir tout un tas de médicaments incompatibles, je roule au pas, prudentissime, mais pour une fois, les touristes travaillent, se préparant à la paresse durant le mois de mai prochain, et les Jeux Olympiques pendant lesquelles ils loueront leur appartement chéri à prix d'or, que dis-je au prix du lithium et autres métaux rares !
Il y a en fait deux menus : celui des modestes que nous prendrons évidemment, mais les VIP peuvent cumuler poisson et viande, "choisir c'est renoncer" dit le dicton, nous renonçons (je renonce) à la "ventrèche de porc aux petits calamars", terra i mare, j'en suis tout bouleversé, mais prends rendez-vous une prochaine fois !
il fait froid : un bouillon concentré d'oignons pour Madame, avec brioche, colin, oeuf mollet de caille
l'assiette assortie est sublime, avec des graffitis mesurés |
voilà le poulpe de montagne |
myrtilles et cassis |
orange, vanille, douceur finale, clin d'oeil à Sénéque, apaisement de l'âme, |