Seilhan : Le nom est porté dans
le Sud-Ouest (Haute-Garonne et Béarn). Moi je parle du nôtre, celui de la
commune au Sud de la Haute Garonne. Il désigne celui qui est originaire de la
commune de Seilhan (31) ou de hameaux portant ce nom : le Seilhan à Auch (32),
Seillan à Came (64), à Puch-d'Agenais (47) ou à Lapeyrouse-Fossat (31).
Signification ? en principe ancien nom de domaine gallo-romain (nom de
personne latin Caelius + suffixe -anum), mais le toponyme est souvent rattaché
à des fontaines, des mares : peut-être faut-il y voir parfois un dérivé de
l'occitan selha (= seau).
L’Association des chemins de la
Liberté a invité ses amis à Seilhan, ce vendredi 22 mars à 11 heures. C’est l’œuvre
d’un effort continu depuis des années, faisant participer les anciens ayant
vécu ces temps difficiles, conservant la mémoire de ceux qui ont disparu, et visant
à présenter aux générations nouvelles ce qui s’est passé il y a quatre-vingt
ans… de peur que cela se reproduise un jour …. (sauf que tous les jours la
planète nous montre que d’autres êtres humains vivent les mêmes drames qu’hier !)
à l'époque, deux jours et une nuit de marche aujourd'hui, il faut 4 heures et demie, de jour, à pied, par la route, et avec de bonnes chaussures ! |
Durant la Seconde guerre
mondiale, les Pyrénées ont été une voie d’évasion naturelle vers l’Espagne pour
ceux qui fuyaient la France occupée. En Haute-Garonne, Marignac, Melles ou
l’Hospice de France ont gardé la mémoire d’aventures souvent périlleuses que les
membres des Associations patriotiques du Comminges, réunis dans « Les
chemins de la Liberté », soucieux de ce qu’ils désignent comme leur « devoir
de mémoire » voulaient depuis quelques années signaler comme la « Route
de la liberté ». La liberté notamment pour les Juifs de quitter la France
pour rejoindre l’Espagne, de l’autre côté de la montagne. (1)
Oui, les routes de la liberté sont re-devenues d’actualité pour tous ceux dans le monde qui cherchent à quitter leur pays en guerre, leur maison détruite par les obus, en manque de tente pour dormir, de recharge de leur portable, d’eau et de nourriture, pour retrouver un chemin de la liberté dans un nouveau pays prêt à les accueillir.
C’est une autre façon
d’appréhender les Pyrénées que de retrouver ces chemins. Durant la Seconde guerre mondiale, plusieurs
milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont franchi à pied les cols pyrénéens
pour passer en Espagne et fuir la France occupée et le nazisme. On peut encore
aujourd’hui emprunter ces routes d’évasion appelées "chemins de la
liberté".
Le premier, inauguré en 1994 en
Ariège sous la forme d’une randonnée balisée, va de Saint-Girons à Esterri
d’Aneu. La Haute-Garonne et en particulier le Comminges avait aussi son réseau
de sentiers secrets pour éviter les postes de contrôle officiels et les
patrouilles allemandes. Citoyens qui voulaient rallier les forces françaises
libres, familles juives qui fuyaient l’oppression nazie, réfractaires au STO,
aviateurs alliés dont les appareils avaient été abattus les ont suivis, aidés
par des résistants locaux. On évalue à au moins 33.000 le nombre d’évasions
réussies entre 1940 et 1944 sur toute la chaîne pyrénéenne. Dans son guide
Haute-Garonne secrète, le comité départemental du tourisme consacre un circuit
entier à ces chemins de la liberté.
De Saléchan à Bausen
Il démarre à
Saint-Bertrand-de-Comminges dont le maquis joua un rôle important dans la
libération de la zone de Saint-Gaudens et rejoint l’ancienne gare de Saléchan
dans les Hautes-Pyrénées, terminus pour des candidats à l’évasion qui venaient
de la France entière. Une plaque rend hommage au chef de gare Émile Verdier
qui, en cas de danger, plaçait un signe visible sur la voie ferrée pour les
personnes recherchées puissent sauter du train avant la gare.(2)
Le circuit fait ensuite étape à
Marignac où une stèle gravée en mémoire des évades marque le début de leur long
périple jusqu’au pic du Burat, à 2154m pour atteindre Bausen, en Espagne après
deux jours de marche. La communauté de communes Pyrénées Haut-Garonnaises a porté
le projet de matérialiser et de baliser ce premier "chemin de la
liberté" du département, de Saléchan à Bausen, d’ici l’été 2021. Et au
printemps, c’est une boucle pédagogique mémorielle accessible à tous, retraçant
en douze panneaux le parcours de ces évadés qui a été réalisée à Marignac.
La "route de la
liberté"
De Melles, où un tombereau (parait-il...toujours visible à l’entrée du village) servait à les cacher, les évadés marchaient pour rejoindre Canejan en Espagne, lieu de transit comme Bausen, pour ceux qui avaient réussi à franchir la frontière. Un autre projet mémoriel porté par l’association Chemins de la liberté par le Comminges et le Val d’Aran consistait à faire labelliser "Route de la liberté" l’actuelle RN 125 de Seilhan jusqu’à la frontière franco-espagnole de Fos/Pont du Roi. Un itinéraire emprunté durant la Seconde guerre mondiale mais aussi dans les années 1930 par les Républicains espagnols qui fuyaient le franquisme.
je n'ai pas réussi à retrouver le tombereau de Melles ! |
Depuis l’ancienne gare de
Saléchan, les candidats à l’évasion pouvaient aussi aller chercher le Port de
Balès en passant par Ferrère, dans les Hautes-Pyrénées pour rejoindre le lac
d’Oô et le Pic des Gourgs blancs. D’autres, via Sost, ralliaient la vallée
d’Oueil et Mayrègne, lieu de regroupement, puis Castillon-de-Larboust avant de
partir en direction du col du Portillon ou d’Hospice de France et du port de
Vénasque pour trouver la frontière et au bout du chemin, peut-être, la liberté.
Vous qui préparez vos
vacances d’été, venez sur place faire ce parcours mémoriel
on a beau râler : le pont du Roi est mieux aujourd'hui ! |
arrivée à l'église de Bausen |
les Romains nous ont précédé une fois encore |
C’est beau, panoramas
époustouflants, randonnées faciles
Vous méditerez sur la
vanité du monde ...
... et penserez à tous
ces évadés, qui ont parcouru ces chemins la nuit dans la neige
aucun équipement, des
valises à la main, franchir les cols...
... et arriver en Espagne
de l’autre côté, trouver la Liberté
Espagne, terre
d’accueil !
Couplet VI
Amour sacré de la
Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
au centre Jean Baqué Officier de la Légion d'Honneur, 103 ans, en pleine forme. Devise : "impossible ... Jamais ! " |
conférencier : le Président des Chemins de la Liberté Jacques Simon avec le secrétaire Claude Vandergheynst ... à vendredi ...! PS (1) : PS (2) : |