une vie ? une pelote de fil |
Combien de fois vous ai-je parlé des Parques (du latin : Parcae, provenant du mot parco, « épargner ») les divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la mort. Elles sont généralement représentées comme des fileuses mesurant la vie des personnes et tranchant le destin. C'est sous l'influence des Moires grecques, qui président respectivement à la naissance, au déroulement de la vie puis à la mort, que les Romains adopteront l'idée de trois Parques.
Ce sont en effet Clotho ; Lachésis et Atropos dont Linné prendra le nom pour baptiser le sphinx tête de mort. Ce qui est universel, ce sont les reprises des trois nornes scandinaves
(Urd, Verdandi et Skuld qui sont au pied de l'arbre de vie, Ygdrasil). Des trois Déesses-Mères pré-islamiques (Al-Lat, Al-Uzza et Manat) ; des trois Brigit
de la mythologie irlandaise (trois sœurs : Brigitte la guérisseuse, Brigit la
forgeronne et Brigit la poétesse), des Trémaïé (les trois Marie) des Baux-de-Provence ainsi, je le découvre avec vous, des trois autres Maries (Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé) au pied de
l'arbre-croix dans les évangiles synoptiques, et fêtées, bien entendu, aux Saintes-Maries de la mer.
les trois Maries aux Baux |
descente des Chasses aux Saintes |
C'est en 1900 que notre Auguste Lévêque peint sa Parque. Levêque est un peintre belge, né à Nivelles en 1864
et mort à Saint-Josse Ten Noode en 1921. Peintre réaliste et symboliste, il
était également sculpteur, poète et théoricien de l’art. Plusieurs de ses
œuvres sont conservées aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.
voici l'Allégorie des Arts, il y en a cinq, dont la peinture,la sculpture, puis ...trois autres ? |
la rieuse et le satyre |
voici Pomone, des pommes partout ! |
Hymne à la femme |
il a changé le nom, pour l'appeler "cheveux" |
Bacchantes sommeillant |
la Parque partie, restent les Bacchantes ... pour une Bacchanale ! |
En février 1921, la gazette de Charleroi publie l'hommage funèbre d'un artiste dont la Parque a coupé le fil de la vie bien tôt, à 54 ans. Le voici entre guillemets :
"Le peintre Auguste Levêque, qui vient de succomber à 54 ans, possédait supérieurement le dessin, la technique, la science de la composition. Il aimait les vastes toiles, les emplissait d’allégories qu’il peuplait de nymphes, de naïades, de dryades et autres figures sacrées. Certaines de ces scènes mythologiques, symboliques ou simplement décoratives ne manquaient ni de virtuosité, ni de lignes, ni de contours. Malheureusement, l’artiste se fatigua et depuis quelques années, ses œuvres faisaient oublier celles des débuts, les grands espoirs mis en elles. Auguste Levêque s’en rendit compte et il en conçut un vif chagrin. Il continua cependant à peindre, espérant se reprendre. Il n’y parvint pas et ses derniers jours furent emplis de tristesse. Sort cruel qu’il faut plaindre. Après qu’il eut remporté le prix Godecharles avec un Job d’un relief rare, on lui avait prédit le plus brillant avenir. Il fut bien près de l’atteindre comme en témoigne son tableau du Musée Moderne, "Les Ouvriers tragiques". (je ne le trouve pas ! ) Il est hautement regrettable qu’il n’ait pu poursuivre sa route première. Sa mort a attristé ceux qui connaissaient la fierté de son caractère et qui avaient applaudi à ses premiers tableaux et à ses écrits. Il est mort dans l’atelier qu’il avait pavoisé de ses œuvres, rue du Marteau à SaintJosse-ten-Noode". Cité par Jacques de Winter (2018)
j'aime bien ses "idylles d'été"
et Suzanne qui fume "une clope"
j'ai trouvé ce bouquin : "nos peintres" (belges) de 1903,
avec cette citation :
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/04/Nos_peintres_%28IA_nospeintres01vanz%29.pdf
quel joli sous-bois !
PS : retrouvez les trois Acherontia !
https://babone5go2.blogspot.com/2018/11/les-trois-acherontia.html
in fine le "berger mercenaire" de Hunt !