mercredi 11 janvier 2023

Antimachus toujours introuvable en Centrafrique




c'est le plus grand papillon de jour de Centrafrique

la femelle est excessivement rare

on  ignore encore la chenille et sa chrysalide

Il semblerait que ce soit un papillon mystère, et pour cause. Appelé le « grand rouge » en Centrafrique, Papilio antimachus vole jusqu'à une altitude de 50 mètres en survolant la canopéee. C'est là qu'il chasse les concurrents, en recherchant sa femelle. Elle, reste invisible pour les mortels marchant à terre, et  contrairement aux mâles ne descend pas pour aller sucer les sels minéraux dans les flaques : elle est donc rarissime, mais nous avec notre Apatura Iris, avons l'habitude de ne voir que le mâle quand la femelle reste invisible. Ce mystère reste infernal pour les entomologistes européens qui voudraient tout savoir sur cette espèce en voie d'extinction, dans la mesure où les locaux capturent les mâles, pour continuer de fabriquer des plateaux-apéritif composés de morceaux d'ailes juxtaposés. Pire, ces chasseurs, à l'air brutal, équipés de leurs filets à manches immenses pour aller cueillir les papillons en haut des arbres, et alimenter ebay :

https://alchetron.com/Papilio-antimachus

on trouve encore des mâles naturalisés sur ebay.com


PS (2)

on trouve parfois des boites d'anciennes collections


on trouve également des morceaux d'ailes prêtes à la confection d'un "tableau"

Documenté pour la première fois en 1782 par le célèbre Drury, dans son ouvrage Illustrations of natural history, son nom d'origine était Drurya antimachus. Pourquoi anti-machus ? J'avoue échouer à comprendre ! Son exemplaire mâle mesurait 8 pouces et demi, soit 21,589cm. Le Museum d'Histoire Naturelle de Paris n'eut le sien qu'en 1891, mesurant seulement 19cm, pour un prix qui reste inconnu, mais excessivement élevé ! On le trouve dans une dizaine de pays, de la Guinée, en Afrique de l'Ouest, jusqu'à l'Ouganda, dans la région des Grands Lacs. Chassé par les entomologistes, pour faire des tableaux avec ses ailes, ou être vendu aux touristes, Papilio antimachus est rouge orangé, sur fond marron. Il est toxique et on ne lui connaît pas de prédateur naturel. Paradoxalement, les meilleures descriptions sont les plus anciennes, avec de magnifiques dessins à l'époque où la photo était inexistante





La femelle plus petite figure en-dessous. Elle a été découverte bien plus tard par William Watkins et décrite dans the entomologist's monthly magazine. L'extrêmité anale est pubescente, alors que à l'extrêmité, le corps du mâle est équipé de crochets. On devine qui accroche qui ? Il s'agit bien d'un Papilio, puisque manque la nervure proche du corps des ailes postérieures



En retrouvant ces vieux dessins d'origine noir et blanc, on pense immédiatement aux Ornithoptères d'Afrique, comparés à leurs cousins recensés par Wallace à Bornéo

https://babone5go2.blogspot.com/2017/02/papillons-improbables-5-croseus.html


sur cette photo noir et blanc, on croirait vraiment un Ornithoptère !




un tel individu n'a pas sa pose naturelle, son abdomen est desséché : il a été naturalisé pour faire comme s'il était sauvage



c'est dans cette pose où l'envergure est maximale que j'en trouve encore au début de cette année sur ebay :



vous voyez bien : COP 15, ou COP 21, on vend toujours les espèces en voie de disparition !

alors qu'ils sont si beaux en naturel : 


rare photo à terre suçant des minéraux


c'est là que la recherche retrouve tout son sens : en pleine 6ème extinction

restent des espèces à découvrir :

que mange la chenille ? comment se développe-t-elle . comment élever des femelles fraiches ?




seule solution : se ballader sur la canopée !




retrouver l'ambiance des premiers explorateurs


... suivre Nicolas Moulin

Une expédition commence il va y avoir quatre ans, qui devait aider les entomologistes à percer le mystère. J'ai peur qu'elle n'ait rien donné de neuf.


... suivre Philippe Annoyer

il est entomologiste au Muséum de ... Toulouse !









il trouve tout ce qui vole... sauf l'Antimachus femelle désirée ! 


est-ce elle, la bonne plante nourricière ?


s'il existe une solution d'avenir, elle ne peut être que locale

Persuader les habitants locaux à conserver les mâles volant autour d'eux, au lieu de les détruire pour s'accaparer leurs morceaux d'ailes. Les conduire à observer des femelles, pour identifier des pontes, la plante nourricière, et mener des élevages : voilà le programme, qui semble avoir réussi dans les iles de la Sonde, et à Bornéo !

Nous sommes typiquement dans la COP15 de Montréal, certes un peu loin de Centrafrique, où l'objectif est d'aider à vivre des populations autochtaunes dans des Parcs conservés, pour qu'ils observent la biodiversité locale.

En attendant, des femmes (certes avisées) se font tatouer Papilio Antimachus femelle sur leur poitrine

elles se savent ainsi désirables



il y a mieux en 2023 qu'à faire la guerre

il y a à connaitre davantage notre Biodiversité

et la beauté de la Création


une prochaine fois, je vous prouve que Liebig

aimait les papillons :

rendez-vous les 14 & 15 janvier !  

PS (1) : Montréal la COP15 protéger 30% des territoires

http://babone5go2.blogspot.com/2022/12/la-france-montreal-pour-la-cop-15.html

PS (2)  : hexapoda 60 vend toute la biodiversité des papillons disponible sur ebay


PS (3) : en Pologne, un confrère owad vend aussi Antimachus. Le prix est fonction de l'envergure


en droit si j'ai bien compris

"tout ce qui n'est pas interdit est permis"

...mais qui sait quand c'est interdit ?