lundi 15 août 2022

Je vous présente Frida Kahlo





family portrait

Pourquoi suis-je saisi d'une émotion sourde, à chaque fois que je tombe sur une peinture de Frida ? J'observe son allure particulière ; son ombre de moustache pas épilée ; ses sourcils sombres ; sa couleur de peau, et le décor qu'elle a brodé autour d'elle, le Mexique et ses couleurs, mais quelque chose d'autre ressort, Breton en parlera après... la mort est là, voilà la source de l'émotion !

Nous sommes le 15 août, c'est la première année depuis longtemps que nous ne sommes pas à Port de Lanne, patrie durant le week-end des brocanteurs du Sud-Ouest : c'est notre contribution à la sobriété énergétique nécessaire au Pays. L’Assomption est une fête catholique de première importance puisqu’elle symbolise l’élévation (assumere, "enlever") et la présence au ciel de la Vierge Marie, mère de Jésus, une fête à Tortosa fêtant la Virgen de la Cinta ; même fête à Lourdes tout proche. 

Je me réfugie dans Wiki pour tenter de comprendre qui est Frida Kahlo, voici quelques notes :

Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón, simplement appelée Frida Kahlo, est une artiste peintre mexicaine, née le 6 juillet 1907 dans une démarcation territoriale de l'actuelle entité fédérative de Mexico, la délégation de Coyoacán, et morte au même endroit le 13 juillet 1954. 

Tout au long de sa vie, elle garde une santé fragile, souffrant de poliomyélite depuis l'âge de six ans puis victime d'un grave accident de bus. Elle devra subir de nombreuses interventions chirurgicales. Après son accident, elle se forme elle-même à la peinture. 

En 1922, elle falsifie sa date de naissance en 7 juillet 1910, année du début de la révolution mexicaine, associant sa naissance à celle du Nouveau Mexique. En 1929, elle épouse l’artiste Diego Rivera, mondialement connu pour ses peintures murales. Ils se représentent tous les deux ci-dessous en une sculpture "day of the dead" :


la colonne cassée

avec la maladie et la souffrance, il y a deux Frida, dont une a le coeur qui saigne



En septembre 1938, André Breton est envoyé à Mexico par le ministère des Affaires étrangères français pour y prononcer une série de conférences sur l'état de la poésie et de la peinture en Europe. Avec sa femme Jacqueline Lamba, il est accueilli à Mexico par le couple Kahlo-Rivera. 

Breton, subjugué par Frida et admiratif de sa peinture, écrit : « L'art de Frida Kahlo est un ruban autour d'une tombe ». Alors que Breton l'exaspère, Frida noue une véritable et profonde amitié avec sa femme, Jacqueline Lamba : 

« Le bateau et le quai et le départ qui peu à peu te rendaient minuscule à mes yeux, prisonniers de ce hublot rond, que tu regardais pour me garder dans ton cœur. Tout cela est intact. Après, sont venus les jours vierges de toi. Aujourd'hui, j'aimerais que mon soleil te touche. Je te dis que ta petite fille est ma petite fille, les personnages marionnettes rangés dans leur grande chambre vitrée sont à nous deux… »



la table blessée, avec ses pieds humains, est une "cène" symbolique complexe



The Wounded Table , un Saint Graal pour les érudits de Kahlo, a disparu après que l'artiste en a fait don à l'ex-Union soviétique. Cet autoportrait a été peint entre la fin de 1939 et le début de 1940. En décembre 1939, le divorce de Frida Kahlo et Diego Rivera est devenu définitif. Frida a commencé à travailler sur cette peinture comme une expression de son désespoir et de sa solitude. Le sang coule dans la Table des blessés, 1940, comme il coulait sur la jupe Tehuana de Frida dans Les Deux Fridas







le soleil, la lune... l'amour embrasse tout l'Univers



le suicide de Dorothy Hale






En 1939, Frida se rend à Paris à la grande exposition sur le Mexique organisée par le gouvernement Lázaro Cárdenas à la galerie Renou et Pierre Colle. Elle loge chez André Breton et rencontre les peintres Yves Tanguy, Pablo Picasso et Vassily Kandinsky. 

ses propos d'hier sont (pour moi) étonnants

on dirait Paris... aujourd'hui ! 

voyez vous-mêmes :

Elle n'aime pas Paris, qu'elle trouve sale, et la nourriture ne lui convient pas ; elle attrape une colibacillose. L'exposition lui déplaît : son avis est qu'elle « est envahie par cette bande de fils de putes lunatiques que sont les surréalistes », elle trouve superflue « toute cette saloperie » exposée autour du Mexique. Par-dessus le marché, l'associé de Pierre Colle refuse d'exposer toutes les œuvres de Frida dans sa galerie, il n'en retient que 6 sur 27, choqué par la crudité des tableaux. Elle n'apprécie guère plus le regard qu'A. Breton (« prétentieux ») porte sur son art, qu'elle perçoit comme teinté de mépris et d'incompréhension. Elle s'en console auprès de Jacqueline, avec qui elle a une liaison.

Dans une lettre à Nickolas Murray, elle fait part de son profond dégoût pour les intellectuels parisiens : 

« Ils ont tellement de foutus intellectuels pourris que je ne peux plus les supporter. Ils sont vraiment trop pour moi. J'aimerais mieux m'asseoir par terre dans le marché de Toluca pour vendre des tortillas que d'avoir quoi que ce soit à voir avec ces connards artistiques de Paris… Je n'ai jamais vu Diego ni toi perdre votre temps à ces bavardages stupides et à ces discussions intellectuelles. C'est pour ça que vous êtes de vrais hommes et non des artistes minables — Bon sang ! ça valait la peine de venir jusqu'ici juste pour comprendre pourquoi l'Europe est en train de pourrir, pourquoi tous ces incapables sont la cause de tous les Hitler et les Mussolini. »

je n'ai rien à ajouter, ces propos sont tenus en...1939, veille de la seconde guerre mondiale

Son œuvre comporte 143 tableaux, très souvent de petit format, un certain nombre ayant été peints alors qu'elle était alitée, dont 55 autoportraits, témoignant souvent de sa souffrance physique et morale (Hôpital Henry-Ford, 1932, Sans espoir, 1945), seule ou en compagnie d'animaux (Autoportrait au collier d'épines et colibri (1940), Moi et mes perroquets (1941)…), parfois des portraits de famille. Ses toiles sont empreintes de culture mexicaine : tenue traditionnelle, bijoux locaux, portraits d'indigènes.

en 1944












… et elle se peint entourée de papillons,

seul, je sais qu'il s'agit d’âmes incarnées 

dans ...ce qui nous parait être ...des papillons



j'ai trouvé ce commentaire dans : https://www.fridakahlo.org/self-portrait-with-thorn-necklace-and-hummingbird.jsp

"Frida Kahlo a mis tant de créatures symboliques dans ce tableau. Elle ne peignait pas une scène réaliste mais utilisait ces éléments symboliques pour exprimer ses sentiments. Un oiseau symbolise souvent la liberté et la vie. Surtout un colibri qui est coloré et qui plane toujours au-dessus des fleurs. Mais dans ce tableau, le colibri est noir et sans vie. Cela pourrait être un symbole de Frida elle-même. Frida a passé la majeure partie de sa vie dans la douleur physique après l'accident de bus survenu à l'âge de dix-huit ans. Après cela, elle a subi environ trente-cinq opérations pour réparer son corps. Elle a passé tant d'années clouée au lit et ne peut pas avoir d'enfants. C'est une peinture sur sa souffrance...". 

le commentaire est muet sur les papillons, pas grave, j'ai l'habitude ! 


son musée, a choisi la couleur des plus grands, Jujol, Gaudi, Saint Laurent dans sa maison Majorelle :

la maison bleue


Frida inspire Salma





 

avec sa soeur Cristina 1946


comme dit aussi le Daï Lama

toutefois, elle conclut

viva la vida


nous mangeons cet été

nos pastèques glacées

en pensant à Frida Kahlo