Comment la Révolution s'est-elle appropriée les Vertus cardinales ?
comment les a-t-elle transposées à l'Assemblée Nationale ?
comment a-t-elle confondu la Force d'âme... avec la Force !
il n'y a que votre serviteur pour se poser des questions pareilles ! !
Notre civilisation dure depuis quelques milliers d'années, et la réflexion qui a précédé la nôtre ne peut tout bonnement pas être jetée aux orties, au prétexte de tout centrer sur la consommation de biens matériels : les Grecs anciens ont inventé la démocratie, et les théologiens ont nommé les Valeurs qui nous permettent de vivre la conscience de l'esprit, et de manifester des dons divins comme les Trois que sont : le Charisme ; le Discernement ; et la Clairvoyance...
... sans oublier ...les quatre Vertus cardinales !
voyez, elles sont quatre : la Prudence que je vous ai déjà montrée ; la Tempérance ; la Force d'âme (sans rapport direct avec la force proprement dite), et la Justice
Il n'y a aucunement l'éloquence, qui légitimement peut inspirer les Députés à l'Assemblée, mais n'est pas une Vertu, surtout si l'éloquence peut s'appliquer à la promotion de choix qui ne seraient pas ... vertueux ! C'est un art, j'y reviendrai.
Je vous amène à nouveau à Nantes, réfléchir au tombeau de François II de Bretagne et de notre voisine Marguerite de Foix, mère d'Anne de Bretagne, rassemblés pour l'éternité au centre des quatre Vertus.
En 1499, Anne de Bretagne lance le projet de faire réaliser un tombeau orné de sculptures, notamment les gisants de ses parents, François II et Marguerite de Foix. Cette œuvre monumentale est dessinée par l'architecte et peintre Jean Perréal et exécutée par le sculpteur Michel Colombe entre 1502 et 1507. En 1506, la duchesse et reine de France Anne obtient du pape Jules II l'autorisation de faire transférer les restes de sa mère, Marguerite de Foix (qui était inhumée dans la cathédrale depuis 1487), dans le tombeau de la chapelle des Carmes, opération réalisée en 1507. À sa mort, Anne de Bretagne est inhumée dans la basilique Saint-Denis, comme tous les monarques capétiens. Seul son cœur, déposé dans un écrin en or, est placé dans le tombeau familial par le chancelier du duché de Bretagne Philippe de Montauban le 19 mars 1514. En 1727, Gérard Mellier, alors maire de Nantes, fait exhumer l'écrin, craignant que les religieux n'en aient fait fondre l'or.
En 1791, lors de la Révolution
française, les religieux sont dispersés, le mobilier vendu. En 1792, les
bâtiments, dont l'église, sont vendus comme biens nationaux. Les trois
cercueils sont déplacés dans la crypte de la cathédrale, et le tombeau est
caché pour en éviter la destruction. Cet acte de sauvegarde est parfois
attribué à Jean-Baptiste Ogée, parfois à Mathurin Crucy. Lorsque le tombeau est
retrouvé, en 1800, ce dernier propose de réutiliser l'œuvre pour en faire la
base d'une colonne commémorative. Cette proposition est refusée par le préfet
Le Tourneur, et le monument est transféré dans un croisillon sud de la
cathédrale en 1817.
A l'Assemblée Nationale, la Force de Louis Desprez (1799-1872) est plus sobre !
Avec l'allure d'une lanceuse de marteau, c'est une "belle femme costaud", son sein gauche dénudé facilite sa respiration d'athlète, et elle aussi porte comme coiffe le lion de Némée. Force d'âme ? non ! je crains bien que ce ne soit qu'une "cogneuse", car au lieu d'une batte de base-ball, elle s'appuie à la main droite sur sa massue pour taper sur les mecs, une vraie Hercule femelle !
Retour à Nantes ! la Tempérance est munie en main droite d'un mors à cheval, symbole d'une conduite raisonnée : il y a un temps pour tout (Ec 3,1-15) et en main gauche d'une grosse horloge, symbole du temps qu'il faut savoir respecter et qui atténue les passions. Elle symbolise également la mesure du temps qu'il ne faut pas gaspiller en vanités, mesure en tout pour éviter l'excès. Elle rappelle que le prince doit rechercher le juste milieu, l'équilibre. Son habit presque monacal exprime le refus des tentations de la chair qui mènent justement à l'excès.
La Justice, sous les traits de laquelle on croit voir Anne
de Bretagne elle-même, porte en main gauche un livre, représentant la loi,
illustré d'une balance, représentant la justice. En main droite, elle tient un
glaive imposant mais dont la pointe est délicatement recouverte d'un pan de son écharpe : « Rendre
la justice, mais ne pas détruire la personne ». Le glaive châtie et la
balance pèse la gravité du crime ou le poids des arguments des deux parties. La
statue porte une couronne rappelant que le prince exerce le rôle de juge et
d'arbitre.
A l'Assemblée Nationale, siège forcément la Justice, sculpteur Augustin-Alexandre Dumot
j'adore comment il l'a représentée : belle femme, belles tresses illustrant j'imagine la complexité du Droit ?
elle est itinérante, et a replié dans sa main gauche, outre les chaines ôtées à un détenu libéré, les plateaux de la balance pour mieux voyager ? A droite, elle pointe un glaive vers un présumé coupable !
comme moi vous avez bien compté
nous avions bien repéré la Prudence hier ; aujourd'hui la Force et la Justice : cela fait trois !
les Parlementaires manqueraient-ils ... de Tempérance ?
Car ils ont bien à l'Assemblée : la Liberté, la Liberté très nue, vêtue de bribes de peau de bête, foule de ses pieds des chaînes et un joug rompus. Elle tient de la main droite le drapeau tricolore surmonté du coq Gaulois patte gauche posée sur le Monde, et de la main gauche une Victoire elle aussi rayonnant urbi & orbi.
tant qu'à y être, je vais tenter de boucler la boucle ouverte hier avec Janus
Au pied du "Perchoir" où trône le Président :
l'Histoire à gauche, fait face à la Renommée à droite
Ce bas-relief a été réalisé par François-Frédéric Lemot (1772-1827), un des principaux sculpteurs officiels du Directoire jusqu’à la Restauration, à qui l’on doit également le fronton de la colonnade du Louvre ou encore la statue de Napoléon en triomphateur qui surplombe l’arc du Carrousel. Le bas-relief de la tribune des orateurs fait partie de ses œuvres les plus connues. Il est composé d’un fond en marbre polychrome duquel se détachent deux figures de femmes en marbre blanc. A droite, la Renommée souffle dans une trompette pour publier les lois que l’Histoire, à gauche, grave sur une tablette afin de les transmettre à la postérité.
mais observez le centre !
Le piédestal,
surmonté d’un buste de la République, est orné dessous ... d’un Janus à deux têtes ! Le dieu
romain, symbole de l’expérience du passé et de la prévoyance de l’avenir,
veille ainsi sur les législateurs dont les travaux sont soumis au jugement de
l’histoire et de la renommée.
je suis retombé sur mes pieds !
https://www.youtube.com/watch?v=vRWVAnmZb-o&ab_channel=Ijnuhbes
PS : je récidive !
http://babone5go2.blogspot.com/2020/10/la-foi-lesperance-et-la-charite-de.html