Je ne suis plus seul à vivre le
syndrome de Barcelone (1) : j'ai un illustre imitateur : Manuel Valls ! Il vient de tout lâcher
à Paris, vraiment tout (indemnités parlementaires ; Mairie d'Evry ; statut d’ancien
Premier Ministre incluant : voiture, chauffeur, protection) pour redevenir simple
citoyen… français-catalan-barcelonais.
une mobilité personnelle, fonctionnelle, (amoureuse) et géographique !
C’est un peu plus compliqué que
ce simple changement de statut : c’est un retour aux origines : vuelvo a casa : retour à la maison !
Il s’en explique dans son livre, (on dit qu’il est écrit en espagnol, mais lui
parle évidemment Français, Espagnol et Catalan) intitulé « Barcelone, je rentre à la maison » (aux éditions
Espasa, filiale du puissant groupe Planeta). Ce livre, dont la couverture a été
dévoilée le lundi 8 octobre par la presse espagnole, insiste sur les racines
catalanes de Manuel Valls, né à Barcelone en 1962 et naturalisé Français à
l'âge de 20 ans. On se souvient de son père Xavier, né Xavier Valls
Subirà le 18 septembre 1923 à Horta et mort le 16 septembre 2006 à Barcelone, un artiste peintre qui a vécu à Paris à partir de 1948.
Peintre de natures mortes, aquarelliste, il a aussi réalisé des compositions
d'art sacré. Confronté à des accusations de parachutage de la part de ses
adversaires, on comprend que Manuel ait lourdement insisté sur ses liens paternels avec Barcelone.
-"Depuis ma naissance (...) ma relation avec Barcelone a été
intime, constante", a-t-il martelé au soir de son lancement. Cette
candidature à une élection municipale dans une grande métropole après une
carrière politique de premier plan dans un autre pays est inédite en Europe.
Tout citoyen de l'UE peut se présenter à des élections locales dans un autre
pays que le sien au sein de l'Union depuis le traité de Maastricht.
avec sa mère Luisa à Madrid en mars 2017 devant un tableau de Xavier |
Ce livre devrait également
permettre au candidat soutenu par le parti de centre-droit Ciudadanos de
développer sa vision pour l'avenir de la métropole catalane. "La ville est plongée dans une
dynamique perdante. Nous devons la freiner, nous devons changer de
direction", a-t-il déjà annoncé en promettant d'incarner une "Barcelone globale, ouverte sur le
monde", qu'il oppose à la capitale d'une hypothétique république
catalane souhaitée par ses adversaires indépendantistes.
Manuel déjeune au café de Paris, pas loin n°16, carrer del mestre Nicolau |
Quand bien même il est né dans
cette ville, il est présenté comme un parachuté. Le voilà alors qui brandit les
clés de son scooter, avec lequel il roule intra-muros, et de son nouvel appartement.
«Ils disent : Valls vit à Paris… Oui ! Carrer
de Paris! (une longue rue de Barcelone, qui donne sur l’Avinguda Diagonal
au Nord, et l’avenue de Josep Tarradellas au Sud)», dit-il provoquant les
rires de l'assistance. Une image de plus pour signifier que l'engagement en
France est une page qui se tourne. «J'ai
vu qu'on m'avait accusé de trahir… Il y a des choses que je ne trahirai jamais,
c'est l'Europe, c'est la France et moi-même», a argué Manuel Valls alors
qu'à Evry, sa rivale de La France insoumise Farida Amrani lui tient ce procès.
Valls l'assure: «Quand j'ai été candidat aux législatives en
juin 2017, je n'imaginais pas ce qui allait se passer ici. Quand on m'a proposé
il y a quelques mois de penser à ma candidature à Barcelone, ça a été une
surprise pour moi. Ça a changé beaucoup de choses, pas que dans ma vie
politique mais aussi dans ma vie personnelle». Et d'ajouter : «Aux électeurs, je dis de respecter mon choix. C'est un choix très personnel, très beau, incroyable.
C'est un choix de vie, et je l'assume. Les insultes ou les accusations qui
viennent d'Evry ou de Paris ne me touchent pas».
On savait que Manuel changeait de
vie, voilà, c’est fait : l’ancien Premier ministre file le parfait amour
avec Susana Gallardo. Il faut dire que leur relation serait toute récente. Les
deux tourtereaux se sont rencontrés en juillet dernier à Minorque et ont déjà
le surnom de «couple de l’été» en Espagne.
Manuel Valls, Susana Gallardo et l'ancien général Luis Alejandre, Menorca, dimanche 12 août 2018 |
Cette (belle) femme de 53 ans,
trois ans de moins que Manuel, est loin d’être inconnue dans son pays. Susana
Gallardo est une figure de la haute bourgeoisie catalane, écrivent les
journaux locaux. Et pour cause, elle est l’héritière des laboratoires
pharmaceutiques Almirall. Elle a fait ses études dans l'université d’Oxford, et est une redoutable femme d’affaires. Philanthrope et
membre du conseil d’administration de l’Université nationale de Catalogne, elle
est également connue pour son précédent mariage de trente ans à Alberto
Palatchi. Il s’agit de la 26e fortune d’Espagne et patron de la société Pronovias,
spécialisée dans les robes de mariée. Une union qui a fait d’elle une des
femmes les plus influentes du pays. Ensemble, ils sont les parents de trois
enfants. Ce sera donc une grande famille recomposée, puisque Manuel Valls est
de son côté le père de quatre enfants.
Il m’arrive (tant ma capacité de compassion
est immense) de m’interroger sur l’avenir de Manuel s’il échouait
(malheureusement) en mai prochain, comme Alcade de Barcelona. J’espère que
Susana lui décrocherait un poste des relations internationales aux laboratoires
Almirall ? A moins que ce soit dans les robes de mariage ? ?
en tous cas, Manuel prend des risques !
Ollé !
sortie du livre le 30 octobre !
PS : il y a trois ans déjà : https://babone5go2.blogspot.com/2015/08/soy-catalan-4.html