J’adore les mosaïques, mais en
général elles représentent un tableau, ou des motifs symétriques, parfois des
titres, rarement des phrases entières.
En voici une trouvée cet été. C’est
du grec. Impossible au début de trouver la traduction complète : tout au
plus sait-on qu’elle date de 550 ou 551, à l'époque de «notre très pieux empereur Flavius Justinien». et qu’elle commémore
la fondation par l'abbé orthodoxe Constantin (ne pas confondre avec l’empereur),
« le père et abbé le plus fervent »,
d'un bâtiment qui semble avoir été un hôtel pour pèlerins, près de la porte
de Damas, à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée
par Israël. Constantin était abbé de l'église Sainte-Marie-la-Neuve dédiée à la
Vierge Marie, qui était la plus grande église de Jérusalem au moment de sa
construction en 543.
La mosaïque a été découverte
intacte à un mètre environ sous terre alors que l'archéologue et son équipe
effectuaient une fouille de routine avant l'arrivée d'ouvriers qui devaient
poser des câbles téléphoniques.
«Nous étions très près de recouvrir l'excavation, quand j'ai repéré que
certaines pièces de la mosaïque, blanche par ailleurs, présentaient un angle
différent et semblaient un peu plus foncées», a rapporté l'archéologue. «J'ai nettoyé un petit coin et il est
apparu qu'il s'agissait du coin inférieur gauche de l'inscription. C'est à ce
moment-là que j'ai réalisé qu'il s'agissait d'une découverte unique»,
a-t-il raconté.
David Gellman devant l'inscription byzantine |
"A l'ère de notre empereur
le très pieux Flavius Justinien, cet ouvrage est également celui de Constantin,
prêtre et père abbé qui aime le plus notre Dieu , établi et élevé à la 14e
indiction."
(L'indiction est une ancienne
méthode pour compter les années).
Comme dans les romans de Dan
Brown, la savante est une femme, la dottore Leah Di Segni, de l'université
Hébraïque de Jérusalem. Je la cite :
"On trouve dans la Néa une
inscription similaire à celle retrouvée ce matin". La Néa, appelée aussi
Sainte-Marie-Mère-de-Dieu ou Sainte Marie-la-Neuve, étant à l’époque la plus
grande église de Jérusalem. Quant à Constantin il en était le père abbé ».
Et de poursuivre : "Cette nouvelle
inscription nous aide à comprendre les projets de construction de Justinien à
Jérusalem, spécialement ceux de la Néa. La rare combinaison des trouvailles
archéologiques et des sources historiques, tissées ensemble, est un témoignage
incroyable. Ces informations jettent sur le passé de Jérusalem une lumière
nouvelle."
On trouve dans le texte la citation
suivante : Un grand réservoir souterrain y a aussi été découvert, sur un
mur duquel se trouvait la dédicace en Grec : C'est là l'ouvrage que notre très pieux empereur Flavius Justinien a
fait réaliser avec munificence, sous les auspices du très saint Constantin,
prêtre et Hegumen, en [l'an] 13 de l'indiction.