le Maitre de cérémonies prend le programme en mains |
Grand rassemblement commémoratif
ce dimanche matin 19 mars : vous savez j’espère de quoi il s’agit ?
le cessez le feu en Algérie ! 1962, le retour des rapatriés, valise à la
main, virés de ...chez eux ! La colonisation était loin d’être un crime,
contrairement à ce qu’en dit de manière excessive le jeune Emmanuel M. : même
Mohamed Fellag « humoriste algérien » en sourit : il parle d’une
indépendance ratée, et d’une colonisation interrompue. En tout cas, nos
rapatriés à nous, ils sont là, nous avions promis un an auparavant de créer un
monument digne d’eux et de leur souvenir, nous avons tenu parole.
C’est drôle la réalité d’une France
dont on ne parle pas, alors qu’elle est majoritaire sur le terrain. Nous sommes
Dimanche, et la messe dominicale a lieu à 10 heures et demie. Pas question de
troubler cette messe par une commémoration patriotique : il y a là facilement 150 personnes, je compte une
vingtaine de drapeaux dont six de la FNACA représentant les anciens rapatriés,
venus commémorer l’évènement depuis tout le Sud de la Haute-Garonne. Nous avons pu avoir une messe spéciale, à 9 heures, et l'église est pleine. Les ordres sont donnés par notre Maître de cérémonies, personne ne songerait à contester quoi que ce soit ! Un à un seront appelés les morts en Algérie, de tous les cantons environnants, devant le
monument aux morts de la guerre de 14, suivant un protocole longuement répété.
à l'élévation, les drapeaux s'inclinent |
L’organiste accompagne l’office
sur l’orgue de Cavalier Coll. Les drapeaux dans le chœur s’inclinent à l’élévation
en signe de respect. Un étrange code intime lie tout un chacun dans des racines
chrétiennes communes. Signe des temps, le prêtre est noir, et évoque le
dialogue de la Samaritaine avec le Christ, quand le Prophète
demande à la femme de lui faire boire l’eau du puits, et lui promet d’étancher
sa soif pour l’éternité.
Je me risque à quelques photos,
tellement l’évènement (en pleines présidentielles) me parait décalé :
manifestement Dieu (chez qui nous sommes), s’amuse ce dimanche matin à nous
regarder, officiels et simples participants, lui rendre un hommage
appuyé : la majorité croit (en lui) et a la foi. C'est une vraie messe avec communion, les communiants sont nombreux ! Le moment est réellement émouvant.
L’an passé, nous avions, nous la
Municipalité, promis une stèle sur l’emplacement
de l’ancienne place du 19 mars 162, à vrai dire deux moches places de parking
sur un mur moche, à l’entrée d’un parking moche.
drôle après les évènements d'Orly de se retrouver au milieu du piquet d'honneur ! |
Promesse tenue, tout le monde s’en
étonne tout en se persuadant que nous allions la tenir, la promesse, car dans la France d'en bas, les élus tiennent leurs promesses : un
morceau imposant de marbre de Saint-Béat symbolise les racines que nos
rapatriés ont ici, dans leur territoire. Accolé à une aile de la paix, en acier
corten, garanti ne plus jamais rouiller pour toute l’éternité.
On a fêté la fragilité de la Paix ce matin
(sous l'oeil ironique de Dieu)
Le Seigneur nous regardait et souriait de notre sérieux
en se moquant (gentiment) de nous
Mais on l’a fait exprès
On n’est pas si bêtes qu’on croit, ici, pas loin des Pyrénées :
on n’a pas peur de l’humour...
...de Dieu
il faut reconnaitre qu'IL
nous avait accordé un soleil printanier extra !