Je précise, car le nom de Le
Trevidic est répandu : le peintre rouennais par exemple, mais son prénom
était Pierre. 1898-1960, la génération précédente.
Notre Marc vient de passer
chez Catherine Ceillac ce dimanche matin. C’est le célèbre juge
anti-terroriste. Il faut parler au passé : il a été muté à Lille, même pas
Président, mais seulement Vice-Président du TGI. Je connais bien la règle
imposée par l’Administration-parisienne : pour ses membres (il faut en
faire partie ce qui représente une très subtile sélection), elle invente des
mobilités fonctionnelles
extraordinaires, consistant à changer de Ministère sans abandonner Paris, (son
logement situé sur une ligne de métro réputée), le Lycée-classé, puis les
grandes Ecoles des enfants.
Pour d’autres, la mobilité est géographique : on envoie le futur gradé de la Poste de
Marseille à Lille (les Ch’tis nous prouvent que l’on ne perd pas forcément au
change). Ou Le Trividic à Lille (apparemment il continue d’habiter Paris, et se
rend à Lille, (où il doit avoir un studio ?), par le TGV. Je viens de
vérifier : ce n’est pas un exploit de revenir tous les soirs : 1
heure 11 ! On appelle cela « célibataire
géographique »). Je comprends qu’il dérange : déjà il est au top
de sa profession. Il a compris les mécanismes du terrorisme et pourrait ainsi
devenir super-efficace, donc dérangeant... ? Il écrit des romans. Il joue de la guitare, chante
Bashung, et fréquente un chanteur peu diffusé : Jean-Patrick Capdevielle. Et sans aucun complexe, il répond à Ceillac, quand elle lui demande ce
qui l’intrigue encore dans notre société, -« qu’il
aimerait bien être une petite souris pour savoir comment fonctionne à l’Elysée (dans
la vie normale) le Président de la République » ! Il n’est pas
prêt d’être renommé à Paris… ! Sauf dans deux ans … ? Qui peut
savoir ?
Ahlam signifie éthymologiquement :
« rêves ». Ahlam est un
prénom de femme. Double personnalité : secrète, réservée, méfiante et
prudente, elle ne se laisse pas aller facilement à ses émotions ou à ses
sensations, préférant garder toujours la tête froide. Mais une autre facette marque son caractère : elle s’abandonne dans un second temps à sa
nature profonde, engageant des réalisations de grande envergure, touchant des enjeux
plus larges : comme servir la Justice, ce que manifestement le Juge le
Trividic assume avec une vocation sympathique.
La thématique du roman « Ahlam » est l'étude du
basculement de jeunes intellectuels vers l’extrémisme, lors du printemps arabe
en Tunisie, à Kerkennah, île où jusqu'alors les communautés vivaient en paix. Je vous montre en bas où c'est ! Il a choisi la fiction pour se poser la question : pourquoi un frère Issam et une sœur Ahlam élevés de la même façon, et atteignant l'âge adulte
parfaitement instruits, peuvent-ils évoluer vers des voies complètement opposées ?
Il faut parler arabe pour
comprendre l’astuce : Ahlam ("
حلم " rêves, rêver,
espérances), prénom de la sœur, se situe
à mi-chemin entre halal (" حلال
", légitime, licite), et haram (" حرام
", illicite) par un subtil jeu de consonnes. Il va falloir se mettre sérieusement à l'Arabe !
Les filles étant plus intelligentes
que les garçons, (là-bas aussi), Ahlam va choisir de s'émanciper tandis que Issam
va se radicaliser.
Marc expose une opinion étonnante
sur la religion musulmane et la beauté : nous avons tous appris que la
religion musulmane interdit aux humains la reproduction de la Création, au
motif (nous dit-on) qu’il ne faut pas se substituer au Créateur pour tenter de l’imiter, dans la notion même de Beauté. On en fait d’habitude une vertu de modestie et d’humilité,
l’Homme est soumis à Dieu, et doit rester son humble serviteur.
D’après le Trividic,
ce n’est pas cela : en réalité, c’est une forme de totalitarisme, visant à
laisser l’Homme sous la main-mise du pouvoir religieux, en niant son individualité, donc sa créativité, et son pouvoir à changer le Monde.
Je vous disais que la quatrième
devise de la République était la beauté
Ce n’est pas un
simple gadget esthétique : mais l’affirmation de notre droit individuel
artiste reconnu, ou non, à créer la
beauté
ce n'est pas une mince nuance...!
j'ai souhaité repérer, comme vous, l'archipel de Kerkennah