Anticiper, c’est prendre des garanties. Non, le terme officiel étant « précaution », c’est après tout s’appliquer à soi-même le principe de précaution. Il n’y a pas plus légal (et plus républicain).
Exemple pratique : nous sommes dimanche, personne n’a encore chopé de gastro, tout le monde est donc ouvert à l'anticipation. Hier, Toulouse était noir de monde, quasiment impossible de marcher normalement à pied dans les rues bondées : les toulousains faisaient les vitrines avant Noël : ils anticipaient en masse : la FNAC bondée, difficile d’acheter le dernier ordi d'Apple (extra-plat) même au prix fort !
Exemple pratique : nous sommes dimanche, personne n’a encore chopé de gastro, tout le monde est donc ouvert à l'anticipation. Hier, Toulouse était noir de monde, quasiment impossible de marcher normalement à pied dans les rues bondées : les toulousains faisaient les vitrines avant Noël : ils anticipaient en masse : la FNAC bondée, difficile d’acheter le dernier ordi d'Apple (extra-plat) même au prix fort !
Aujourd’hui,
les enseignes sont ouvertes (avant que la Loi Macron ait béni douze dimanches, il y en a déjà quelques uns autorisés) : appliquent-elles par anticipation le même principe ? Oui !). Je
vais chez la première enseigne. Plateau de poissons désespérément vide, j’imagine que les employés samedi soir se sont
partagés la promotion restante de langoustes. Ne restent dans le rayon-froid
que quelques crevettes, même pas d’aïoli, ça va être insuffisant. (je stresse déjà).
Deuxième grande surface, cette
fois-ci, chez Casino. Ouvert ! (Ils sont tous ouverts sauf Michel-Edouard). La classe : je trouve l’aïoli. Mon plat de
crevettes est complet ! (on trempe toujours les crevettes décortiquées
dans l’aïoli, c’est un rite).
Je trouve des bourriches d’huîtres, indispensables pour fêter la pré-Noël. Il y a des creuses. Banal.
Il y a des plates, de vraies Ostrea edulis. Il y a deux bourriches cylindriques, (fabriquées amoureusement avec les peupliers de Bretagne dont je profite entre parenthèse pour vous rappeler la filière bois pourtant peu connue). Une grosse (bourriche) de Belons, trop pour les deux convives amateurs d’huîtres ce midi. Je vous donne le prix : 29,99 Euros les vingt. Parce que dans ce cas l’éleveur a amoureusement compté chaque huître, vous allez voir, elles valent de l’or. A côté, une petite bourriche ne contient que dix huîtres. De Cancale ! Express-marée ! Vous pensez si je suis attiré ! Le prix fait réfléchir, ce qui explique sans doute qu’elles n’aient pas trouvé preneur : 17,9 Euros : un Euro soixante-dix-neuf pièce ! Cher, mais ce sera peut-être pire dans dix jours ?
Je les ouvre … à la bretonne : un autre rite consiste pour celui qui ouvre (je suis depuis le temps un expert, et me transporte à domicile avec le gant d’acier Bovida qui rappelle Duguesclin ; et mon couteau perso lame épaisse ; étroite ; tranchant sur un côté ; et évidemment pointue, « aucune ne me résiste si je puis dire »)… celui qui ouvre a le droit immémorial de gober la partie d’huître restée sur la valve supérieure.
A la fin de l’ouverture,
il a ainsi dévoré au moins le tiers du plat. Je me refuse ce privilège, espèce
de « droit de cuissage ostréicole », et laisse aux convives (j'en suis) le
tout, dessous-et-dessus. La présentation est ainsi plus austère, mais je dirais
plus naturelle, plus "écologique" disons-le, "comme si nus dans la mer (froide)
nous mangions (au couteau) les huîtres (sauvages) collées sur leur rocher
(natal)".
Bref, voilà une entrée assez
sophistiquée, deux sortes d’huîtres (j’ai acheté au marché de samedi les
huîtres creuses hebdomadaires de notre mareyeur marennais préféré) ; et des crevettes dans leur aïoli. Une salade de foie pour ceux qui ne peuvent manger d'huîtres. On ne peut les laisser seuls dans cette détresse.
Je dois bien vous dire qu’il était
in-dis-pen-sable d’avoir une entrée de circonstance : car le plat
principal …
il y a trois basiques : crues au gros sel à l'apéro ; sur des pommes de terre tièdes à la crème et un tout bête oeuf au plat... (enfin deux c'est mieux) |
… oeufs au plat (comme dans le Lot profond) les jaunes ... infusés de tuber
melanosporum
la truffe, la seule qui vaille… !
le mieux c'est qu'on a un dessert...