La Gazette de Babo: Clarac airport 4

Je vous avais promis le grand meeting aérien du dimanche. Même superbe organisation. Petit prix, 5 Euros, pour de grandes prestations. Le spectacle est sur la piste, à voir les avions au sol ; se faire tirer-pousser. Au démarrage, chauffage des moteurs ; de l’huile. Présentation au bout de la piste. Moteurs à fond. Le T6 de la Navy vient de Blois. Pas tout près ! L’extrémité de la pale d’hélice dépasse le mur du son, ce qui explique le bruit (si fascinant à l’oreille des amateurs), se superposant à celui du moteur (déjà magnifique). Gaz à fond, bruit maximum ; fumées ; l’appareil s’élance, la roue arrière s’élève tout de suite, les roues avant suivent : ça y est, il est en vol !

Après, présentation en vol, figures acrobatiques, un tonneau à droite ; un tonneau à gauche. Qu’ils soient petits ou gros, mêmes figures. Lâcher de fumée, on distingue mieux la carlingue sur le fond des nuages d’orage qui s’annonce. Le soleil est pesant, les coups de soleil nombreux, je suis écarlate. Difficile de suivre les avions avec le zoom, on ne voit rien sur l’écran. Il passe à toute vitesse, rien vu dans le viseur ! Mes voisins arborent des objectifs longs de plusieurs centimètres, il parait qu’ils photographient les grains de beauté sur les joues du pilote ? Comment visent-ils ? Le Morane Saulnier se prépare à décoller : sa toile de lin enduite de vernis craint les gouttes de pluie, les hangars sont pleins (de monde) ; l’orage de la fin d’après-midi menace : il file se mettre à l’abri dans un aérodrome voisin !

Au sol le spectacle est dans la foule : les VIP sont parqués dans un hangar réservé, je me garde bien d’aller voir. Sur le podium, notre Secrétaire d’Etat fait une (gracieuse) apparition. J’observe la tour de contrôle : deux hôtesses surveillent de près les vols. Au sol, je comprends mieux : miss départementale ; et miss régionale. Elles ne se quittent pas. Des dames vêtues de léopard arpentent le gazon, cherchant (apparemment) un baptême de l’air gratuit ? Des gendarmes patrouillent, sur-armés, très impressionnants. Des gendarmes boivent des pots, pour se réhydrater. Les organisateurs en rouge patrouillent devant les miss, pour les zieuter de près. Les bénévoles de « rêve plus fort » vendent leurs tee-shirts. Les gens sages se sont mis à l’ombre dans les hangars.

Les héros signent des autographes : des héros qui ressemblent à Guynemer : jeunes ; chevronnés ; galonnés ; combinaison intégrale bleu ciel ; badges ; logos de l’équipe de voltige peints de rouge sur les ailes ; leur nom sur une affichette à droite ; champions du monde, ils ont l’allure de demi-dieux. J’achète un tee-shirt et me le fais dédicacer par le capitaine François Le Vot. Je demande la permission au commandant Xavier Debras de le prendre en photo. Il pose, il en a l’habitude. Tous les deux pilotent les Extra 330, et sont venus de Salon de Provence où se trouve déjà la patrouille de France.

Jacques Krini est reconnaissable à ses magnifiques moustaches. Avec Biron, ils pilotent le Mosquito 75 reconnaissable à ses deux hélices.

La patrouille Swift est équipée de deux Globe Swift CG-1B : le N37 19K bleu piloté par Romain Deveaux ; le N41P blanc piloté par Cédric Lavocat. Ils s’entrainent à St-Yan, et sont sponsorisés par Bell & Ross.

La patrouille Réva clôture le meeting : le Lt-colonel Weber a modifié le Variez, un avion créé par Burt Rutan, ingénieur de la NASA, pour créer l’Acroez, un avion aux ailes en canard équipé de moustaches, qui procure des sensations proches de celles d’un Mirage. Le vol se fait à deux, parfois côte à côte, pires face à face, impressionnantes figures, qu’ils doivent avoir chaud là-haut !