Quelques jours annoncés de franc
soleil, on n’en revient pas : la nature pendant tout ce temps a préparé
ses fleurs. Les vanesses sortent intactes de leur hibernation et patrouillent
au-dessus des pissenlits. Les pâquerettes sont épanouies, avec les fleurs
jaunes de pissenlits ; et les violettes, sans oublier le jaune vif des
ficaires.
Les pruniers sont en fleurs
(roses) pendant que les fleurs blanches des autres arbres (des noms ?)
masquent le ciel bleu sans un nuage.
C’est le moment d’évoquer notre
cher ami Théophile (GAUTIER (1811-1872),
et son poème :
Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
3000 m de dénivelée entre la Garonne tumultueuse et le Quairats |
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "