Saurait-on les construire aujourd’hui ? D’immenses coupoles de verre ! Celle du Printemps-Haussmann, métro Havre-Caumartin (combien de fois y sommes-nous descendus ?) ! Seize mètres de haut pour un diamètre de vingt mètres ! Mais il y en a une autre tout aussi célèbre : celle des Galeries Lafayette. Deux fois plus haute ! On en parle beaucoup : elle a cent ans !
En 1939, à cause des risques de bombardements sur la capitale, la Coupole est déposée de ses 3185 panneaux de verre, et mise à l’abri dans le sous-sol des entrepôts de Clichy la Garenne Les pièces sont, comme cela arrive souvent, oubliées. Ce n’est qu’en 1973 que les vitraux sortent de l’oubli. Ils sont remis en place et c‘est le petit-fils de Brière, lui-même qui restaure la Coupole selon les plans d’origine conservés dans l’atelier familial. Ainsi, la Coupole a retrouvé sa place et sa splendeur du temps passé. Rappelons que Le Printemps a été fondé en 1865 par Jules Jaluzot, qui souhaitait en faire un magasin moderne. Il est l’un des plus illustres grands magasins de la capitale. Il est encore aujourd’hui précurseur en matière de mode.
Vous pensez : 44 000 m² , (c’est à dire plus de 4 hectares pour ceux qui raisonnent en agriculteurs) sont dédiés au luxe, à la mode, au glamour et au rêve. Le Printemps, c’est 25 étages répartis sur 3 bâtiments, un million de références et plus de 300 marques vendues en exclusivité. Une terrasse panoramique offre une vue imprenable à 360 degrés sur tout Paris. On comprend qu’on ait pu ne pas en faire complètement le tour !
Au 6e étage du Printemps de
En 1894, Théophile Bader et Alphonse Kahn, deux cousins, ouvrent le magasin Les Galeries Lafayette à l'angle de la rue La Fayette et de la rue de la Chaussée-d 'Antin. Le magasin est idéalement placé à proximité de l'Opéra Garnier, des grands boulevards et de la gare Saint-Lazare. Très vite, il attire les employées de bureaux et la petite et moyenne bourgeoisie.
En 1896, la société achète la totalité de l'immeuble du 1, rue La Fayette et, en 1903, les immeubles des 38, 40 et 42, boulevard Haussmann ainsi que le 15, rue de la Chaussée-d 'Antin. Georges Chedanne puis Ferdinand Chanut sont chargés de l'agencement de ces nouvelles acquisitions.
En octobre 1912, le nouveau magasin est inauguré. Il est composé de 96 rayons, d'un salon de thé, d'une bibliothèque et d'un salon de coiffure. Il a cinq étages, des balcons et une grande coupole. Elle est inspirée par le style byzantin, a 33 mètres de haut, et est constituée de dix faisceaux de vitraux peints, enserrés dans une armature métallique richement sculptée de motifs floraux.
Les balustres des étages inférieurs, ornées de feuillages, sont signées Louis Majorelle, à qui l'on doit également la rampe d'escalier. Selon les vœux de Théophile Bader, une lumière dorée, venant de la coupole, inonde le grand hall, avec son escalier d'honneur, et fait scintiller la marchandise. Au sommet du bâtiment, une terrasse permet de découvrir Paris et sa nouvelle Tour Eiffel. Les vitrines jouent un grand rôle dans cette mise en scène : elles doivent éveiller toutes les envies et tous les désirs. Tout est fait pour que le client se sente bien et ait envie d'acheter. Le chiffre d’affaires dépasse aujourd’hui un milliard d'euros, devançant Harrod's à Londres, Bloomingdale's à New York et Isetan à Tokyo. Le plus grand magasin du monde ! Il faut dire que cette fois, la surface de vente est de 7 hectares ! Cent mille clients quotidiens ! Les Chinois arrivent aujourd'hui en tête de la clientèle étrangère, devançant les Américains et les Japonais. Les employés les accueillent dans leur langue maternelle. C’est cela la mondialisation !
Dans les deux cas, les arts, les vitraux sont mis en avant, pour promouvoir le beau, et inciter les visiteurs à admirer, puis, poussés par l’ambiance, acheter… !
C’est beau : je consomme !
je consomme, donc je suis : je suis, donc je jouis…
…de la vie !
…comme c’est beau, les vitraux !