Une fois de plus on prend les petites routes. La campagne est verte et ensoleillée, avec des panoramas splendides. D’après Bernard Buigues, et il a visité à peu près tous les sites au monde où vivaient les hommes préhistoriques, leurs habitats sont toujours semblables : situés sur des promontoires, on voit de loin le paysage environnant, les troupeaux de ruminants, et les ennemis, animaux sauvages ou pire autres hominidés. La nourriture est abondante. Les grottes rassurantes. La tribu (nous sommes toujours dans la préhistoire) vit dans la quiétude, les hommes chassant le mammouth ; les femmes les attendant au foyer (pour fêter le retour des guerriers). C’est la première fois qu’il vient à Aurignac, et il comprend pourquoi on se sent bien ici (entre Aurignaciens) : le pays respire la quiétude, le bonheur (autrefois dans la steppe) est aujourd’hui dans le pré.
Car je retourne à Aurignac, au rendez-vous de 14H30 fixé il y a quasi un mois. http://babone5go2.blogspot.fr/2012/06/une-journee-la-campagne.html. Je décide d’arriver en avance, entreprise téméraire dans un pays où les réunions ont toujours une demi-heure de retard.
Mais j’ai mon idée, et devant la file d’attente à l’Espace Saint-Michel qui va accueillir la conférence, je demande si le conférencier est arrivé : on me dit qu’il répond àla Télé au café d’en face. Je m’y rends donc, et puis rencontrer le chasseur de mammouth en privé.
Mais j’ai mon idée, et devant la file d’attente à l’Espace Saint-Michel qui va accueillir la conférence, je demande si le conférencier est arrivé : on me dit qu’il répond à
Nous, qui vivions au milieu des mammouths il y a 30.000 ans, avons soif de voir un découvreur de mammouths, qui retrouve des animaux de 50.000 ans si réels que, décongelés, ils sont plus frais qu’un bœuf sortant de l’abattoir : la viande est rouge, et le sang coule comme si la blessure était d’hier. Il y a les poils tout frais. Les organes mous. Œil ; langue. Et puis l’odeur caractéristique. Il ne trouve pas que des mammouths : des rhinocéros, des buffles, un chien...serait-il apprivoisé...? Lui, qui se gèle dans
Ce n’est pas tout, le soir nous nous retrouvons à Lespugue. Nouvelles petites routes, de nuit, le GPS est bien commode pour prévenir les virages. Nouvel accueil par Monsieur le Maire qui lit son discours. Et par Nathalie Rouquérol qui est élue ici. Et là, révélations de Bernard Buigue, pour les fidèles qui l’ont suivi dans cette deuxième conférence : il vient de trouver un nouveau mammouth poilu (un descendant d’Irlandais car il a le poil roux), avec un ADN quasi complet, qui laisse espérer dans pas si longtemps quelques élevages dans le coin (ce serait un scoop !). Mais surtout, second scoop, un animal de 50.000 ans se révèle avoir été éviscéré. (je vous recommande le foie de mammouth avec un filet de vinaigre et une purée pressée à la fourchette). Et son cuir a été découpé manifestement par un bourrelier (préhistorique), ce qui laisse à penser qu’il y avait des bourreliers autrefois à cette latitude glacée. Donc des mecs. Le pire étant que vu la datation, c’était des Aurignaciens ! L’assistance est comblée de découvrir cette domination des populations locales sur des contrées si éloignées ! Du coup Nathalie Rouquérol offre au Découvreur un bouquin écrit par un Ariégeois au début du siècle. Et notre sculpteur Florent Rivere, qui a décidé de sculpter une nouvelle Vénus de Lespugue toute neuve dans un morceau d’ivoire tout neuf fourni par Bernard sur ses réserves (qui sont immenses, congelées, et cachées dans le permafrost à moins 30 mètres sous terre très exactement à Khatanga dans la péninsule du Thaïmir…ça fait rêver ! ) lui offre un petit mammouth d’ivoire tout neuf lui aussi. Bernard est réellement ému et dit qu’il reviendra !
yuka n'a pas encore été montré au public. C'est dans le cuir de son dos qu'a été découpé, il y a 50.000 ans, ce morceau par...un aurignacien ! Plus haut le bison et le chien ; plus haut encore un BB et le rhino laineux...!
Il faut dire qu’en chemin (voilà pourquoi il était un retard une seconde fois) il a été détourné par Madame Aries vivant dans le coin, qui lui a montré dans un coin de la salle à manger un Dinothérium que son mari a trouvé en creusant un puits. Enfin une défense et quelques ossements, assez énormes pour passionner le Chasseur. Bernard a beau voyager sans cesse, il a été quelque peu épaté que les mecs ici vivent comment dire en symbiose avec les grands mastodontes du miocène. Nous qui avons vécu dans le Gers n’oublions pas que Edouard Lartet découvreur de l’abri d’Aurignac avait aussi trouvé le mastodonte de Sansan pas si loin de chez nous. Il avait aussi trouvé un singe, et avait créé le buzz comme on dit aujourd’hui, car l’Académie des Sciences (nous sommes en 1850) prétendait que l’homme (et le singe) avaient été exterminés par le déluge, et que le repeuplement de la terre ne datait que de quelques millénaires, et sûrement pas d’époques géologiques aussi reculées. Nous, nous vivons dans cette ambiance comme si c’était naturel, et dans le Gers nous visitions Monsieur Larrieu, grand découvreur de mastodontes lui aussi, qui m’avait offert une dent de Rhinocéros dont j’ai fait une lampe, et que je chéris toujours !
le modèle de la Vénus, et l'ébauche de reconstitution
dans une défense de -50.000 ans !
Vous voyez que la nuit, on s’amuse ici comme des fous, en racontant des histoires de mammouths et de Vénus (rondes) comme s’ils étaient encore vivants….
Ces histoires, on adore…
…et presque, presque, on y croit !
alors Bernard Buigues, s’il revient dans le coin
c'est comme Florent Rivere...
c'est comme Florent Rivere...
ici, ils sont partout chez eux !