Nous sommes dans une ère nouvelle : la nature s’essouffle, l’homme l’a tellement domptée qu’il commence, lui, à créer des formes nouvelles. C’est intéressant, le phénomène écolo est en train d’être carrément dépassé.
Tenez les oliviers : n’y a-t-il pas arbre plus millénaire, plus typique, plus sacré même ? Et bien, ici, on les met en pots, et on leur fait une coupe zen, à la japonaise. Il paraît que c’est pour les préparer aux radiations atomiques. Ainsi ayant moins de cheveux, il résisteraient mieux. Je trouve moi que c’est plus propre, plus carré. Plus rien ne dépasse, tout est ordre et beauté. Les oliviers sont au pas. On sent bien à les voir qui est le patron. Pas eux.
Ce matin, j’ai eu une révélation : j’adore comme vous les pins parasols : c’est le symbole même de la vie à l’italienne. De la voie domitienne. Toute la Rome antique.
Là c’est plus fort : le stade ultime. La nature est carrément mise de côté, et avec les vieilles ferrailles (bel exemple de recyclage ) ils ont reconstruit des pins. La pinède ça s’appelle. C’est bien parce qu’au bord de la mer, ça va rouiller davantage. Donc s’incorporer au paysage.
On n’a plus besoin d’arbres : ils vont en refaire en ferrailles usagées.
Ici, les écolo sont écrabouillés.