vous vous rendez-compte ?
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on parle d'abord du peintre Roqueplan, prénom Camille
Tout cela est bien vieux : Camille est né à Mallemort, Bouches du Rhône, en 1803, et mort à Paris en 1855. Je n'ai trop rien trouvé qui m'attire dans ses tableaux, sauf cette écurie, et sauf (il est à Dijon, au musée Magnin), "le lion amoureux". Tout petit-petit de 18 x 12cm. Le tableau que je vous montre parait bien plus grand, et est accroché à Londres, dans la collection Wallace !
Cette version a été exposée pour la première fois au Salon de Paris de 1836 sous le titre "Le Lion amoureux", avant d'être acquis par le fils et héritier de France Louis-Philippe, Ferdinand Philippe. Sa veuve Hélène l'a ensuite vendu le 18 janvier 1853 à Paris à Richard Seymour-Conway, quatrième marquis de Hertfort, dont le fils illlégitime Sir Richard Wallace l'a hérité du reste de la collection d'art du marquis.
https://www.londres.fr/wallace-collection
d'où le commentaire en Anglais figurant en tête de ce billet !
Roqueplan chevaux |
le lion in love esquisse |
attention une fois encore aux apparence car...
... il y a une explication :
pour la connaitre, il faut lire l'Agora !
c'est l'Agora qui nous guide vers la fable de Jean de la Fontaine
que nous avons tous connue
y compris le Grand Fabrice Luchini qui connait forcément cette histoire illustrée :
Le Lion amoureux est la première fable du livre IV de Jean
de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité
pour la première fois en 1668. Il faut donc remonter encore 355 ans ! Ce n'est vraiment plus à la mode !
.Cette fable est destinée à la fille de Madame de Sévigné,
qui dès l'âge de 16 ans, ne déplaisait pas à Louis XIV, mais qu'elle
dédaignait. On va mieux comprendre qui est le Lion, et combien il est puissant !
à Mademoiselle de Sévigné
Rabier graveur |
Sévigné, de qui les attraits
Servent aux grâces de modèle,
Et qui naquîtes toute belle,
À votre indifférence près,
Pourriez-vous être favorable
Aux jeux innocents d'une Fable,
Et voir, sans vous épouvanter,
Un Lion qu'Amour sut dompter ?
Gustave Moreau |
Amour est un étrange maître.
Heureux qui peut ne le connaître
Que par récit, lui ni ses coups !
Quand on en parle devant vous,
Si la vérité vous offense,
La Fable au moins se peut souffrir :
Celle-ci prend bien l'assurance
De venir à vos pieds s'offrir,
Par zèle et par reconnaissance.
Du temps que les bêtes parlaient,
Les Lions, entre autres, voulaient
Être admis dans notre alliance.
Pourquoi non ? Puisque leur engeance
Valait la nôtre en ce temps-là,
Ayant courage, intelligence,
Et belle hure outre cela.
Voici comment il en alla.
Un Lion de haut parentage,
En passant par un certain pré,
Rencontra Bergère à son gré :
Il la demande en mariage.
Le père aurait fort souhaité
Quelque gendre un peu moins terrible.
La donner lui semblait bien dur ;
La refuser n'était pas sûr ;
Même un refus eût fait, possible,
Qu'on eût vu quelque beau matin
Un mariage clandestin.
Car outre qu'en toute manière
La belle était pour les gens fiers,
Fille se coiffe volontiers
D'amoureux à longue crinière.
Gustave Doré |
Granville |
Le Père donc ouvertement
N'osant renvoyer notre amant,
Lui dit : Ma fille est délicate ;
Vos griffes la pourront blesser
Quand vous voudrez la caresser.
Permettez donc qu'à chaque patte
On vous les rogne, et pour les dents
Qu'on vous les lime en même temps.
Vos baisers en seront moins rudes,
Et pour vous plus délicieux ;
Car ma fille y répondra mieux,
Étant sans ces inquiétudes.
Le Lion consent à cela,
Tant son âme était aveuglée !
Sans dents ni griffes le voilà,
Comme place démantelée.
On lâche sur lui quelques chiens :
Il fit fort peu de résistance.
Amour, amour, quand tu nous tiens,
On peut bien dire : Adieu prudence.