mardi 21 février 2023

J'ai lu "Intuitio" de Laurent Gounelle


Quand l'éditeur (ou l'auteur) ajoutent un papillon sur la première page, c'est qu'ils veulent hausser le ton, pour amener le lecteur à penser à l'âme de quelqu'un, la leur autant que possible. D'ailleurs, le titre n'est pas "intuition", mais sa traduction latine, intuitio cela fait plus ésotérique. Avec moi cela a fonctionné, d'autant que la lecture m'avait été vivement conseillée (par un intuitif), et je me suis jeté dedans ! 

Pire du pire, il faut au début d'un livre une introduction avec une ou des citations faisant réfléchir : les voici : 


Pour terminer, je savais par mon éducation chrétienne que les saints (et même les saintes...) bénéficiaient de trois dons, leur permettant d'accéder plus directement à Dieu, et facilitant leur croyance, alors que nous les pauvres hères qui sont loin d'être saints passons notre temps à douter. Je vous ai parlé souvent de ces trois dons que sont le charisme ; le discernement ... (qui manque à tellement d'entre nous), et le troisième : la clairvoyance.

je me fais aider de Quentin pour rappeler ce que c'est :

"Faculté de percevoir les phénomènes autrement que par les sens habituels; perception extrasensorielle. Les clairvoyances du rêve" : en pratique, je n'ai pas trouvé de définition claire, la clairvoyance religieuse permet de mieux s'assurer d'une vision de Dieu. La clairvoyance profane devrait-elle permettre de deviner l'avenir ? Rien de moins sûr ! 

Même mon habituel Wiki patine : de suite il nous oriente vers le mot "précognition" : La précognition (du préfixe latin prae-, «avant, devant», marquant l'antériorité temporelle, et cognitio « action d'apprendre à connaître ; connaissance ») est la connaissance d'informations concernant des événements et des situations futures acquise autrement que par déduction logique et selon des modalités inexpliquées scientifiquement. La précognition fait partie des perceptions extra-sensorielles.

Comme la plupart d'entre nous ne maitrisons pas nos perceptions extra-sensorielles, l'hypothèse de son existence ne recueille que peu d'échos au sein de la communauté scientifique et de la communauté religieuse. Elle est un thème utilisé en science-fiction.

tout cela est bien compliqué : a minima, la clairvoyance devrait permettre de distinguer le vrai du faux, non ?

je n'ai toujours pas parlé d'intuition, c'est le moment ! 


L'intuition est un mode de connaissance, de pensée ou de jugement, perçu comme immédiat (au sens de direct) ; selon les acceptions, c'est un processus ou une faculté de l'esprit.

avons nous ou pas cette faculté ? je réutilise le mot : ce don ? 

Définie de plusieurs manières en philosophie ainsi qu'en psychologie, l’intuition serait le fait de pressentir ou comprendre quelque chose sans analyse ni raisonnement. 

L'intuition peut être supra-rationnelle ou infra-rationnelle. Son domaine est large : il concerne aussi bien la connaissance proprement dite (métaphysique ou représentation du monde) que les sentiments (sur les choses) ou les motivations (à agir).

Dans un livre policier, elle prend un nom plus familier : c'est le flair ! 

une espèce d'amalgame de la combinaison des faits, conduisant à des hypothèses non encore vérifiées, mais guidant les recherches, vous voyez bien que c'est cela, mais plus encore : c'est le "pressenti-intuitif" : la solution est celle qu'a formulé, tout seul,  votre esprit ! 

Wiki précise que : "l'intuition semble être immédiate du fait qu'elle paraît opérer sans user de la raison, et est généralement perçue comme inconsciente : seule sa conclusion est alors disponible à l'attention consciente. L'intuition n'opérerait ainsi pas par raisonnement : elle ne serait jamais la conclusion d'une inférence, du moins consciente. Elle est plutôt une forme de perception spontannée qui permet de générer une certitude sans se baser sur des données empiriques".

si je raffine davantage, voici quelques intuitifs célèbres

Pour Platon, l'intuition est la saisie immédiate de la vérité de l'idée par l'âme indépendamment du corps. L'intuition fait s'exprimer l'âme ! Revoilà notre papillon ? 

Pour Descartes, l'intuition est la connaissance immédiate et certaine de la vérité d'une idée par sa nécessité intrinsèque, comme on le saisit dans les mathématiques et plus encore dans l'intuition que la conscience a d'elle-même d'être une « chose pensante » à travers l'expérience du cogito : « Il n’y a pas d’autres voies qui s’offrent aux hommes, pour arriver à une connaissance certaine de la vérité, que l’intuition évidente et la déduction nécessaire ». 

Chez Blaise Pascal, on peut rapprocher l’intuition de ce qu’il dénomme l’esprit de finesse, ce « sens bien délicat » qui permet « tout d’un coup voir la chose d’un seul regard, et non pas par progrès de raisonnement, au moins jusqu’à un certain degré », d’appréhender certains principes, si délicats eux-mêmes qu’on « les sent plutôt qu’on ne les voit », si bien que l’on « a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas ».

alors quel est le thème de notre Roman ?




l'intuition est peut-être un don, mais comme toujours, il se révèle, s'apprivoise, se cultive, et comme l'intrigue se passe aux States, il s'agit de maitriser le Remote Viewing : le héros bénéficie d'une formation accélérée, et comme il s'agit du romancier lui-même, il est déjà prédisposé puisqu'il bénéficie du don d'imagination, qui précède et collabore avec une intuition de plus en pljus performante : il identifie des interlocuteurs imaginaires écologistes souhaitant résister au massacre de la forêt Amazonienne, identifie où ils sont, va même jusqu'à imaginer l'avenir ! 


Quand on étudie la fiche de Laurent Gounelle, on a la confirmation que ce n'est pas n'importe qui :

Né en 1966 à l’Hay les Roses dans une famille de scientifiques (son père est professeur et chercheur en physiologie), Laurent Gounelle reçoit une éducation plutôt stricte. La lecture et l’observation du monde sont ses échappatoires. 

À l’âge de 17 ans, il souhaite devenir psychiatre mais il en est dissuadé par le médecin de famille, qui lui soutient que ce métier n’a pas d’avenir. Après son baccalauréat, il se tourne alors vers les sciences économiques, et sort diplômé de l'université Paris-Dauphine en 1988. Il effectue ensuite un troisième cycle à la Sorbonne. 

Sa première expérience en entreprise est un choc. Il est chargé d’études financières dans une grande société ; pendant les années qui vont suivre, il va chercher sa voie de poste en poste, traversant une vraie crise existentielle. 

La découverte du développement personnel, puis de la psychologie et de la philosophie est pour lui une révélation. Il se forme aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Asie aux côtés de penseurs et autres sages comme des shamans lors de ces voyages, qu’il qualifie « d’initiatiques ». 

Les sciences humaines prennent une place grandissante dans la vie de Laurent Gounelle, et il décide de devenir consultant en relations humaines pour faire de sa passion son métier. Il l’exerce pendant 15 ans. Le cœur de son travail réside en l’amélioration des relations entre les personnes et la recherche de sens dans le monde du travail. 

Laurent Gounelle écrit son premier roman en 2006, à la suite de la perte successive d’êtres chers et juste avant la naissance de son premier enfant. Il souhaite transmettre des idées fortes sur la vie et la recherche du bonheur. Intitulé L'Homme qui voulait être heureux, son premier roman paraît en 2008 et devient rapidement un best-seller, no 1 des ventes en France, et publié dans 25 langues. 

Son deuxième roman, Les dieux voyagent toujours incognito, est publié en 2010 et s’affirme comme un best-seller dans de nombreux pays, notamment d’Amérique du sud. Une adaptation cinématographique de ce roman est actuellement en cours. 

Son troisième roman, Le Philosophe qui n'était pas sage paraît en 2012 dans une coédition Plon/Kero. Laurent Gounelle y dénonce sous forme de satire la société occidentale moderne. Comme les précédents, ce roman devient un best-seller en cours de traduction dans de nombreux pays. 

En 2019, Laurent Gounelle co-écrit avec l’historienne de l’art Camille Told le livre L’Art vous le rend bien. Dans cet ouvrage co-édité par les éditions Calmann-Lévy et la RMN (Réunion des Musées Nationaux), il aborde des thèmes universels qui lui sont chers (la beauté, la nature, la spiritualité...) à travers des tableaux et des sculptures d’artistes du monde entier. C'est ce thème que je m'efforce d'illustrer dans "la Gazette des Arts".

"En 2021, paraît le roman de ce jour : Intuitio. Laurent Gounelle construit son intrigue autour du Remote Viewing (la vision à distance), technique mise au point par l'ingénieur Harold E. Puthoff, membre des associations American Men and Women of Science, Who's Who in Science and Engineering, and Who's Who in the World . Elle fut utilisée par la CIA et finalement abandonnée en raison de la difficulté d'utilisation des résultats obtenus. Dans le prologue, l'auteur détaille son expérience de vision à distance avec Alexis Champion, directeur de l'institut IRIS spécialisé dans l'intuition, cette expérience est décrite dans une vidéo".

Quand on tire le fil d'Ariane,il arrive qu'il se dévide longuement, vous entrainant dans des contrées inédites, qui font le miel de la toile d'araignée que constitue le web : je tombe sur le blog d'Alexis Champion :

https://www.lasciencedelintuition.com/

Laurent Gounelle à droite

évidemment, nous voudrions tous savoir si, comme Laurent, 

nous pouvons développer notre intuition ?

Alexis pense que Oui :

je sais, je n'ai pas recopié les liens pour les rendre actifs

en voici cependant un :

https://www.lasciencedelintuition.com/entretien-avec-laurent-gounelle-romancier/

 c'est Laurent qui parle : durée 14mn 27s


Le romancier joue dans la Société un rôle incontournable :

(la littérature est le Cinquième Art)

il nous fait réfléchir, il nous informe, il nous donne à rêver, il débride notre imagination

il nous donne accès à des domaines de la réflexion non conventionnels

il exerce notre esprit...

 il lui arrive de toucher notre âme
...


PS : une phrase que j'ai notée page 204 pour ne jamais l'oublier : "les bonnes décisions sont celles que l'on sent bien"... on ne peut pas écouter les messages de son corps sous la pression des autres ...