Toutes ces festivités bruyantes
me semblaient bien excessives pour une Sainte, j’imagine qu’elle est modeste et
mal à l’aise avec cette foule bruyante, dansante, trépidante : le ciel
bleu-sombre est menaçant, des éclairs zèbrent tout ce bleu, un tonnerre
effrayant, le ciel est en train de nous tomber sur la tête, heureusement pas de
grêlons, mais des gouttes énormes, qui obscurcissent l’horizon d’un gris comme
un brouillard d’hiver. La Generalitat de Tarragone, choquée, décide d'annuler la fête ! 700 ans pile après l'arrivée du "saint-bras" !
Nous sommes proches de la villa el Munts, et je fais le tour en voiture dans les montées et les descentes, pour observer comment l’eau de pluie ruisselle, se rassemble en flots impétueux dans les caniveaux des trottoirs, file le long des pentes, et saisit le moindre interstice pour se rendre à la mer qui constitue l’exutoire. J’imagine que c’est lors de ce genre d’orages d’automne que la villa romaine remplissait ses tartanes et citernes, les impluviums servant à recueillir l’eau, et les canaux entretenus les dirigeant vers les réserves.Je me demande toujours si la piscine que nous surplombons était d’eau douce ou d’eau de mer, ce qui dans ce cas n’aurait pas eu grand intérêt pour Faustina, la mer étant suffisamment grande et accessible par la plage de sable. Maintenant, je suis certain qu’elle était d’eau douce, puisque je vois l’alimentation naturelle jouer à nouveau son rôle, et l’eau du haut recueillie pile dedans par les escaliers débordant d’un flot soutenu.
Le même flot a débordé dans les caves et les rez-de-chaussée, et le lendemain, les pompiers sont partout à aider les pauvres inondés à retrouver des sols secs, où la boue qui recouvre les routes aura été balayée.
La mer était à 28°, nous venons de vivre ce que l’on nomme chez nous un « épisode cévenol » : l’eau évaporée est retombée d’un seul coup, pour la Santa Tecla : la sainte elle a guéri autrefois les habitants de la peste, on ne peut lui demander de réguler 2000 ans plus tard le climat : je sais, la mer est descendue à 24°, le drapeau rouge interdisant la baignade est tombé à l’eau, je suppose qu’il est à nouveau autorisé de se tremper dans les vagues, l’orage est vite passé.
ma plage est inondée,
où vais-je me faire sécher au soleil revenu ?
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mon coin de plage inondé
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les rues transformées en torrents |
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le sable soutenant SOS commence à disparaitre ! |
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le même sable, péniblement entassé sur la plage, colore maintenant la mer en brun ! |
le lendemain, fêtes annulées, les estivants se pressent pour photographier les dégâts, pendant que les résidents vident leurs caves
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SOS rescue n'a pas résisté ! |
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la piscine se remplit, mais d'eau de mer ! |
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ce restaurant n'a pas sa place ici |
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réunion de crisis : on vend ou pas ? mais qui pour racheter ? |
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les égouts de la ville refoulent en mer |
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drapeau rouge : baignade interdite, sauveteurs en péril ! |
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ce loup de mer avisé s'est construit une casa insubmersible |
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la régénéracio des dunes est mal barrée ! |
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la platja viva est mal partie ! |
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les bombers se paient une ballade en hélico |
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seuls les surfeurs ont le droit de surfer avec le drapeau rouge |
Que s'est-il passé ?
je discute avec cette Dona Suisse, qui a investi toutes ses économies ici :
elle craint pour son patrimoine ... qu'il parte à l'eau ?
Santa Tecla est bien fâchée
il va falloir l'amadouer !
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on ne peut pas laisser en permanence ce drapeau rouge ? |