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panorama sur les vignes et les Cévennes, un peu comme à Montferri, mais en plus sec |
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les initiés du coin viennent en voiture ! |
La famille insiste : indispensable de visiter Vézénobres, petit village perché, à 10 Km d'Alès, trop près pour refuser ! Je commence par visiter Michel-Edouard mon bien-aimé Leclerc, où chacune des quatre pompes attend une queue de 4 voitures venues chercher le rare et cher carburant fossile signé Emirates : je fais la queue, remplis le réservoir... ouf ! Moyennant la modique somme de 79,65€, j'obtiens les rares 40,66 litres que grâce à Macron et nos dettes collectives, nous subventionnons sans conscience d'accroitre la dette de nos enfants ! Je me méfie un peu : la chaleur est pesante. Le village perché offre aux visiteurs sages des parkings situés en bas, mais ensuite, les rues grimpent à 45°, au-delà, il faut prendre des escaliers, il faut un bon souffle et un puissant entrainement. Je me rassure en constatant les WC ouverts à côté de la Mairie, la porte flanquée de ses deux pots d'Anduze. Super, en cas de malaise aux WC, on peut s'auto-défibriller ! Je ralentis le rythme, prends mon pouls, écoute le flux au travers de mon stent, et réfléchis à l'idée d'éviter tout accident cardiaque avec cette chaleur.
j'ai fait une énorme bêtise : monter à pied !
tous les initiés montent en voiture !
les stationnements interdits ? ... sont pour les touristes !
Si vous habitez dans ce coin reculé, compliqué, où vous devez refaire la façade de votre maison m'explique une résidente, qui gare sa voiture devant moi sur un emplacement interdit, il faut bien donc garer la voiture, et décharger les courses achetées à Alès chez Monsieur Leclerc ! Astuce : le voisin appose sur sa location un panneau interdit, mais c'est pour dissuader les touristes de se garer en ville ! En plus, pour que la nouvelle maison ait figure authentique, il faut décoller le vieil enduit, retrouver les pierres apparentes, comment financer cela ... avec les impôts de Macron ? Je parle à la dame arrivant en Seat verte : -"Croyez bien cher Monsieur que nous regrettons notre achat, comment va-t-on rénover notre maison, si en plus on ne peut pas se garer" ? Je la plains sincèrement, le covid terminé, elle ne va même pas pouvoir arguer de la pandémie pour se faire financer dix mille Euros par mois son commerce gravement compromis, je la plains sincèrement, en m'accusant d'être bien sot d'avoir laissé ma voiture en bas...il suffit de se garer ... devant un résident absent aux volets fermés !
je monte, j'escalade, je souffle, je transpire, indispensable d'aller toujours plus haut : le sommet, l'objectif ultime de tout montagnard en vadrouille !
j'atteins la table d'orientation : je vois le Ventoux !
les Parisiens verraient ... Paris !
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quel luxe, le 24 peut garer sa voiture |
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ils ont tous trouvé une place ! |
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restent des ruines à acheter |
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si j'avais su, quelle belle place bleue ! |
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les escaliers de la dernière chance ! |
... je reviens par un autre trajet pédestre qu'à l'aller... je suis perdu ! une résidente me conseille : -"passez par les écoles, longez-les, avisez des escaliers sur votre droite, remontez-les... vous arrivez au parking de votre véhicule". Il n'y a ni WC, ni défibrillateur sur ce trajet détourné, je dois m'économiser ! Je ralentis le rythme, je monte, je monte, fais une pause dans la chaleur, un bruit de portière... ouf la civilisation automobile m'attend... avec ma voiture... j'ouvre la climatisation... et reprends souffle...
je n'ai pas protesté, j'ai bien fait :
sauvé ! ... Dieu m'a sauvé !
A l'aller, j'ai rencontré Jak Tojak, photographe, dont l'atelier est installé sous des voutes majestueuses, il est super sympa, m'explique qu'il s'est adonné sans résultat à la photographie de papillons en vol : à la fois il faut que l'appareil photo prenne les vues avec une rapidité inhabituelle ; mais en plus il faut des flashs synchronisés, pour apporter la lumière absente pendant une prise de vue aussi courte, mission impossible : je me rattraperai avec un Machaon papillonnant sur les centranthes !
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on se défibrille aux WC, pratique en cas d'AVC ! |
Et puis, c'est incongru et rassurant à la fois, une fausse-bretonne qui vend des crêpes et galettes bretonnes dans ce pays cévenol et protestant à la fois, marrant non ?
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une bolée de cidre frais m'aurait requinqué ? |
Le plus chic, c'est mes nouveaux amis du "clos gourmant Des Gourmandises" ! Hervé Gerdelat prépare devant moi des sucreries que je n'ose goûter, par peur que trop de sucre interdit s'ajoute à la faiblesse de mon pauvre coeur en surchauffe ... loin du défibrillateur... ! Que je regrette !
il va falloir rentrer
retrouver la voiture climatisée
retrouver le parking réfrigéré-gardé-d'Alès-la Maréchale
et boire de l'eau fraiche avec un rosé Ardéchois
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la poussette est pour les chiens, le bébé amarré sur la maman, quel équipage symétrique
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l'acanthe des pilastres corinthiens règne en Maitre |
les voitures sont partout, sauf la mienne !
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-"j'habite la maison d'en face et le voisin a mis un panneau interdit pour que je me gare" |
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-"vous pensez qu'il faut enlever le crépi et restaurer les pierres dessous" ? |
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je suppose que le Maire gare sa voiture sur ce super-emplacement, fermé par une borne télescopique ? |
je ne pense pas que l'on puisse accéder à la table d'orientation,
tout en haut, ... en voiture !
c'est là que se tiennent les Machaon :
au retour, j'ai trouvé un mec
qui pourrait être un copain ?
"Être Ange
C’est Étrange
Dit l’Ange
Être Âne
C’est étrâne
Dit l’Âne
Cela ne veut rien dire
Dit l’Ange en haussant les ailes
Pourtant
Si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange qu’étrange
dit l’Âne
Étrange est !
Dit l’Ange en tapant du pied
Étranger vous-même
Dit l’Âne
Et il s’envole".
“Être ange c’est étrange”, tiré du recueil “Fatras” de Jacques Prévert (1900-1977)
... fini Alès... on rentre...!
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l'avantage de partir tôt : il fait frais, on arrivera plus tôt... ... l'inconvénient de partir tôt : les bouchons avant Nîmes... |
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les Turcs achètent le pétrole à bas prix de Poutine, et nous le revendent, avec une marge |
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arrivée chez Buffalo-grill à midi... mai-son ! |
épilogue
Un ange, c’est un homme, enfin,
un truc qui vole.
Un âne, c’est le nom d’un
charmant animal.
Étrange, c’est bizarre, insolite,
anormal.
Étrâne, c’est un mot que notre
âne bricole.
L’ange n’accepte pas ce mot qu’on
improvise.
L’âne excuse le mot qu’il vient
de fabriquer,
Mais l’ange n’admet pas qu’on
puisse l’expliquer,
Il veut avoir raison, donc il
pique une crise.
L’âne y prend l’occasion,
subtilement, de voir
L’adjectif étranger dans
l’adjectif étrange :
Ainsi prend-il congé de ce
prosaïque ange
Et s’envole, invaincu, dans les
lueurs du soir.
.... dans l'âne à chroniques :
L’âne raconte, et parfois il
soupire ;
En a-t-il vu, des chevaliers
transis !
Mais parfois il décrit en
raccourci
Des lieux lointains le meilleur
et le pire.
Il a connu les palais de porphyre
Gouvernés par des moines sans
souci :
Il dit la mort, et les amours
aussi,
Il dit enfin plus que je ne sais
dire.
Sur cette route il ne fait que
passer,
Porteur de grains par grands sacs
entassés,
Il apprécie les chemins qu’il
explore.
C’est le baudet sans peur et sans
émoi,
Âne, tu sais, j’aime écrire pour
toi
Qui ce chemin de ton passage
honores.
méfiez-vous : après l'âne à chroniques,
voici l'âne à logique
Il réfléchit sur l’herbe, il
médite debout,
Mais cet âne pensant n’écrit pas
une ligne ;
Il n’est pas citoyen de l’empire
des signes,
Il pense sans parler, comme le
marabout.
Il songe à des bouquins relus de
bout en bout.,
Celui dont le pelage a la
blancheur du cygne ;
Il n’a jamais été de ceux qui se
résignent,
Son processus mental est pur, et
sans tabou.
Car la logique est grande, une
âme en est comblée,
Des structures sans nom sont par
elle assemblées,
Heureux sont les mortels qui
savent l’accueillir,
Nous admirons cet âne à la
robuste tête,
Lui dont l’intelligence est
toujours à la fête,
Laissons-le dans son pré toujours
se recueillir.