On appelle ce genre artistique "l'Ecole d'Alger" 1870-1962, à cause de tous les artistes attirés et fascinés par Alger la blanche, à la fois par les voyages et l'orientalisme que j'évoquais avant-hier, et qui constituent toujours le fonds de commerce des maisons d'enchères quand elles vendent leurs tableaux.
Léon Cauvy, né le 12 janvier 1874 à Montpellier et
mort le 3 janvier 1933 à Alger, est un peintre français.
Il entre en 1890 à l’école des beaux-Arts de sa ville et
obtient rapidement des récompenses en dessins, lavis, projection des ombres et
perspectives. Sa formation est rigoureuse, et l’oriente plutôt vers la
décoration. Il participe ensuite aux salons de 1901, 1902, 1903 avec des œuvres
décoratives.
Au salon de 1907, il obtient une 3e médaille de peinture et
la même année il obtient une bourse pour la villa Abd-el-Tif à Alger (1). C'est
l’un des deux premiers lauréats avec Paul Jouve du concours d'accès à cette
nouvelle institution. Il a déjà 33 ans et n'est pas méconnu en France comme je vous montrerai demain à Paris.
Cependant, il tombe sous le charme de l'Algérie. Il obtient un grand succès à
Paris en 1909, à l'exposition des peintres orientalistes, il expose cinquante
toiles de son séjour et il décide de rester en Algérie. La lumière d’Alger, la
vie de la ville, son port, ses habitants, leurs costumes, les petits métiers,
les marchés arabes, les jardins, mais aussi les cimetières, ce sont autant de
sujets d'inspiration inépuisables.
Il devient directeur de l'école des beaux-arts d'Alger de
1909 en sortant de la villa Abd-el-Tif, jusqu'à sa mort. Il a un temps le jeune
André Greck comme élève. La villa Abd-el-Tif est comme la villa Médicis à Rome, je vous explique en (1).
la signature à gauche |
En 1925, on lui confie la décoration du pavillon de
l'Algérie à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels
modernes de Paris. Cette œuvre magistrale est transportée au Palais d’été
d'Alger. En 1930, il fait l'affiche du centenaire de la présence française en
Algérie. Tirée à 30.000 exemplaires, elle est diffusée dans le monde entier pour
assurer le rayonnement de la France, mais aussi celui de Cauvy dont la renommée
devient internationale. Il fait ensuite d'autres affiches, pour les compagnies
maritimes qui assurent les lignes de desserte pour les touristes en Algérie.
En 1932, il peint Les Ouled-Naïls, une tribu de la région de Djelfa dont les femmes portent de magnifiques parures, un grand tableau exposé
la même année au salon des artistes français, qui est acheté en 1990 par le
musée des Années Trente (de Boulogne-Billancourt) (2). Ses tableaux ont souvent un aspect de « tapisserie ».
Sa présence, la qualité de sa peinture et son enseignement ont été très utiles
pour développer la vie culturelle d'Alger.
Alger, c'est le port omniprésent
et c'est la ville, les marchés, les pergolas, le cimetière
mais à Alger, il y a mieux encore : ...les terrasses et pergolas
... lieux d'intimité...
PS (1) : les Abd el Tif :
Mahammed-Orfali Dalila Conservateur en chef Directrice du
Musée National des Beaux-Arts. Dans la trilogie des fondations nationales
(Villa Médicis, Casa de Vélasquez), la Villa Abd-el-Tif inscrit son histoire en
Algérie, de 1907 à 1962. Une pittoresque saga d'artistes, pensionnaires boursiers
communément appelés "les Abd-el-Tif'", se joue entre ombre et lumière,
formes et couleurs dans cette ancienne villa turque édifiée sur les hauts
d'Alger. Cette résidence de campagne d'un dignitaire du pouvoir deylical, bel
exemple d'une architecture mauresque du XVIIIe siècle, s'élève au-dessus du jardin
d'essai, près de la fontaine du Hamma et du musée des Beaux-Arts d'Alger, (qui
sera construit à l'occasion de la commémoration du centenaire de l'Algérie en 1930), sur les pentes de Mustapha ; elle
servira de lieu de séjour à des peintres, sculpteurs et graveurs, venus de métropole. L'aventure en Algérie, réservoir de
thèmes picturaux nouveaux, ne manquerait pas d'être capitale pour la carrière de
jeunes boursiers à qui il fallait faciliter le séjour. A la différence de leurs
anciens, voyageurs temporaires en Algérie, les Abd-el-Tif vont renouveler, dans cet
endroit approprié, la vision d'un Orient non plus rêvé mais désormais vécu. Trois
générations d'artistes se succèdent à la Villa : la première génération de Léon
Cauvy(1907) à Eugène Corneau (1925) est celle des pionniers dont le rôle
artistique est déterminant. La deuxième génération qui court de 1926 à la Seconde
Guerre Mondiale est soutenue en Algérie par une politique de plus en plus
favorable aux arts. La troisième génération de 1942 et 1962 est la plus riche en
témoignages, puisque de nombreux artistes sont encore parmi nous ; tous évoquent
leur séjour avec émotion, ils ont été heureux dans ce pays, déchiré pourtant par
l guerre à partir de 1954.L'Association française d'expansion et
d'échanges artistiques se forme en 1929. Jean Alazard utilise cet outil remarquable
pour promouvoir l'art algérien sous forme d'expositions intitulées L'Orient et
l'Algérie dans l'art français au XIXe et au XXe siècles. Les Abd-el-Tif apportent
leur concours à ces expositions qui soutiennent leur carrière. A l'étranger leurs
oeuvres voyagent de Prague (1931) à Lisbonne (1950), en passant par Le Caire,
Vienne, Bucarest, Bruxelles, Naples, La Haye, Genève, Berne, Marrakech....Pour
certains pensionnaires, ce voyage en Algérie n'est qu'une étape dans leur
carrière mais toujours un enrichissement pour leur vie et leur oeuvre. Pour
d'autres, c'est le coup de foudre et, oubliant leur passé, ils se fixent en
Algérie, conscients d'oublier sinon la gloire, du moins la reconnaissance de Paris. Le
séjour de deux ans de ces jeunes artistes français, s'il a des conséquences heureuses
sur l'évolution de leur carrière correspond souvent à une remise en question de
leur art. Artistes français prenant conscience d'une
réalité algérienne ,ils ont cru sincèrement qu'ils pouvaient exprimer autre chose de
l'islam. Ces artistes de leur temps peuvent être associés aux peintres d'une
réalité poétique. La diversité de formation, de dons et de goûts,
l'indépendance morale de ces peintres, le respect des traditions sont mis au
service d'une création originale. Claude Roger-Mari dans l'introduction
qu'il consacre au livre de Gisèle d'Assailly. Avec les peintres de la réalité
poétique remarque : "Ils ont respiré le même air, rencontré les
mêmes résistances, réagi contre les mêmes modes, les mêmes mots d'ordre, et
défendu chacun à leur manière, dans la confusion du prescrit, un certain idéal,
une certaine tradition" Elisabeth Cazenave Docteur ès Lettres Présidente de
l'Association Abd-el-Tif.
le patio est-il d'inspiration romaine ? en tous cas, un très joli endroit, avec le jardin peint par Léon Cauvy |
chez Osenat |
PS (2) : les Ouled Naïls ...
voici la notice du musée des années 30... à Boulogne-Billancourt ! les oeuvres voyagent ! ...
"Elle porte une longue robe
rouge éclatante. Ses bras et ses chevilles sont cerclés de bracelets
étincelants, et sa figure aux lignes droites est tatouée d’étoiles bleues. La
poitrine est noyée sous les colliers, les médailles, les lourds bijoux ; et deux
fortes chaînettes d’argent font tomber jusqu’au bas-ventre une grosse serrure
de même métal, curieusement ciselée à jour et dont la clef pend au bout d’une
autre chaîne. Quelques-unes de ces filles n’ont encore que de minces bracelets.
Elles débutent. Les autres, les anciennes, montrent sur elles quelquefois pour
dix ou quinze mille francs de bijoux. Elles gardent ainsi leur fortune, leurs
économies laborieusement gagnées. Les anneaux de leurs chevilles en argent
massif est d’un poids surprenant. Ces prostituées venaient jadis d’une seule
tribu, les Oulad Naïl. Elles amassaient ainsi leur dot et retournaient ensuite
se marier chez elles, après fortune faite. On ne les estimait pas moins dans
leur tribu ; c’était l’usage. Aujourd’hui, bien qu’il soit toujours admis que
les filles des Oulad Naïl aillent faire fortune au loin par ce moyen, toutes
les tribus fournissent des courtisanes aux centres arabes. » Voici la
description qu’en fait Maupassant dans ses Écrits du Maghreb. Ces danseuses,
tout comme les odalisques du 19e siècle, exaltent les artistes. Nombreuses sont
les représentations picturales et littéraires de ces femmes. Léon Cauvy,
premier prix de la Villa Abd-El-Tif à Alger en 1907, n’y échappe pas.
Rencontre troublante
Cette œuvre d’atelier s’inscrit
dans la production de grands formats. La composition est spectaculaire,
quasi-cinématographique. Le plan est serré, le fond traité en un large aplat
bleu sur lequel se détachent personnages et dromadaire. Dénué de toutes fioritures,
le rendu est synthétique, sans profondeur. Il brosse des visages imprécis dont
seuls ceux des deux danseuses nous font face. Leurs yeux sont cernés de noir,
le regard est impénétrable et mystérieux. Les drapés sont traités avec
virtuosité et témoigne de son talent de coloriste. Il emploie ici des tons
chauds en contraste avec une autre partie de sa création, à la palette claire.
Les tissus bigarrés vendus par son père durent marquer sa jeunesse et
constituer ainsi l’un des thèmes privilégiés de sa peinture.
PS (3) : l'actualité est bien trouble en ce milieu d'été :
-une pensée émue pour le père Olivier Maire dont le meurtre s'ajoute à celui des précédents prêtres catholiques tués pour avoir pratiqué la Charité, Charité qui est la solidarité de notre devise nationale. Pour une fois, on ne nous sert pas l'excuse de la "bouffée-délirante-due-à-la-consommation-de-drogue" justifiant le meurtre, mais c'est du même tonneau, puisque le meurtrier n'avait plus tout son bon sens. J'utilise exprès l'excuse du "bon sens", car il fait défaut à tout un chacun d'une manière délirante !
Sans papiers, auteur présumé de l'incendie de la cathédrale de Nantes (fervent catholique, il avait tout de même une pensée obsessionnelle contre la religion qui l'hébergeait) les juges qui l'avaient relâché (pour prendre légitimement des vacances d'été) (on ne dit pas s'il était vacciné) n'avaient pas autorisé le Ministre de l'Intérieur à l'expulser, préférant donc le remettre en liberté.. dans une France, décidément encombrée par une réglementation permettant tout et n'importe quoi ...!.
-au même moment, images étonnantes il faut bien le dire même pour un porteur de QRcode, de ces contrôles partout, des murs de contrôleurs et contrôleuses, de couleur noire, impressionnants : les sociétés privées de Sécurité, avec en tête la fameuse Securitas, contrôlaient autrefois les usines et firmes dangereuses, contre les risques d'incendie et autres risques technologiques. Elles embauchent à tour de bras la population fragile-non-vaccinée-souvent-des-demandeurs-d'emploi-peu-qualifiés... pour contrôler les QRcodes... tout cela justifié par le biais qui a conduit à ne pas rendre la vaccination obligatoire... à force de contourner le bon sens, on en arrive à de drôles de pratiques entre nous...!
-au même moment, le GIEC nous confirme qu'un glacier fondu ne gèlera plus jamais, et on nous montre les rochers sales et noirs autrefois cachés par la mer de Glace. Quand j'affirmais que la haute-montagne était le dernier lieu de vie de la planète, je me plantais aveuglément !
-ah oui, les 20% d'entre nous qui avaient viré 150 milliards sur leurs livrets de caisse d'épargne ont décidé de "profiter" : ils consomment, l'argent circule, nous en sommes revenus à la consommation d'avant covid ! Bon temps pour les affaires, le BTP va mieux, mais on nous conseille de ne plus investir sur la Riviera,
il faut acheter sa future résidence secondaire
en Normandie !