lundi 26 juillet 2021

Les vitraux de Francesc Labarta Planas à Montjuic

non ce n'est pas la Garonne à Toulouse : Apollon fait du char à 4CV  dans les airs, et Cérès la déesse de l'abondance dispense ses bienfaits aux paysans aragonais à terre, précisément un groupe de baturros, qui jouera de la guitare... une fois le covid passé ?
Plus sérieusement, Francesc représente l'Ebre et la basilique du Pilar de Saragosse célèbre pour sa Vierge.
ce grand tableau s'est vendu 12000€ à Madrid le 30 novembre 2016



Ariane me guide une fois encore ! Je trouve cette vente chez Drouot : une huile sur panneau de 316 x 310 cm, un grand tableau ! Le descriptif est le suivant : "Signé Francesc Labarta : il a été formé à l'Escuela de la Llotja, où il a eu comme professeurs, entre autres, Francesc Soler i Rovirosa, Josep Pascó, Josep Lluís Pellicer, Hermenegildo Anglada i Camarasa et Arcadi Mas i Fontdevila. Il a collaboré à de nombreux hebdomadaires satiriques catalans, comme Papitu, avec des illustrations sophistiquées qui essayaient de refléter la vie modernerniste naissante (1). Il s'est également consacré au dessin artistique industriel, projetant des mosaïques, des vitraux et des tapis, et à la peinture murale dans les églises et les palais tels que la décoration du Palais National de Montjuïc", je vais y revenir. 

 Contrairement à toutes sortes d'improvisations, ses paysages n'étaient presque jamais des modèles tirés directement de la réalité, mais le fruit d'une étude réfléchie. 

Voilà, je suis aiguillé vers le Palais de Montjuic, merci Ariane !

La Mairie de Sants (officiellement "Siège du District de Sants-Montjuïc") est le siège local de la Mairie de Barcelone correspondant au quartier de Sants-Montjuïc. Il est situé dans le quartier d'Hostafrancs, et est l'ancien bureau du maire d'Hostafrancs, construit par Jaume Gustà i Bondia (1895) et Ubald Iranzo i Eiras (1908-1915). Le bâtiment, en partie moderniste, avec des éléments éclectiques, se distingue avant tout par ses vitraux, de Francesc Labarta : nous y voilà ! 

toutes ces fenêtres sont des verrières















on ne peut plus faire davantage Art nouveau !

La grande façade à la richesse ornementale remarquable représentait la commune indépendante de Sants, bien qu'elle ait été annexée à Barcelone en 1897, alors que les travaux n'étaient pas encore terminés, ce qui explique que ce soient déjà les armoiries de Barcelone qui figurent sur la façade, et le mur de fonds de la tribune de la salle du conseil. 






Au rez-de-chaussée se trouve la salle plénière, très ornée et éclairée par les vitraux clairement noucentista signés Labarta. L'espace du sous-sol a récemment été récupéré pour abriter les archives du district et les salles d'exposition.


Art nouveau du sol au plafond et ses poutrelles à rivets comme à Bruxelles



Trois grandes scènes sur ce triptyque : le commerce, (on écrit comercs) l'agriculture et l'industrie, les trois figures de la société du XIXè siècle, ici comme à Nancy. Mais l'essentiel, c'est l'abondance, avec ses dieux tenant des cornes... la profusion, pour tous : nous n'avons rien inventé !





le commerce, est un homme, plus précisément Mercure, aux pieds ailés

il voyage partout sur la terre, et mieux les mers et les airs

petites ailes aux chevilles



l'Agricultura fait référence à Cérès : c'est la déesse nourricière





et puis l'industrie alimente l'architecture et l'art nouveau




d'ailleurs, une devise ne trompe pas :

labor prima virtus


Et à chaque fois, les allégories du bas sont couronnées par des allégories en haut

la société du XIXè revendique les Arts ; la science, la littérature, pour alimenter le progrès ...

... quelles sont devenues nos valeurs aujourd'hui ?

que




Maintenant, il faut prendre l'escalier, forcément éclairé par une lampe conçue "sur mesure"

et dominé par une verrière :

elle aussi vante l'abondance du Paradis sur Terre !















les vitraux sont partout, avec les cives habituelles




ce palais municipal 

est une merveille !


et partout, la femme apporte la grâce

les valeurs 

du courage, beauté et abondance !






PS (1) : il s'agit de la revue Cut -cut, dont voici le premier numéro de 1902




Sa mascotte était un paysan catalan portant la barretina, créé par Gaietà Cornet, directeur artistique de la revue.

La barretina est le chapeau typique des catalans, pendant que les dames portent la gandalla


amis bretons, j'ai bien peur que vous n'ayez pas inventé les bonnets rouges !


chaque jour

je suis : "la route du Modernisme de Barcelone"