Cela fait un moment que la présence de personnages âgés m'inspire à la télé : il y a d'abord Edgar Morin, tiens il est philosophe, et il raconte qu'à 90 ans, prêt à mourir, il se demandait s'il atteindrait jamais cent ans... et maintenant qu'il y parvient, il n'a plus du tout envie de mourir ! Et puis il y a Olivier Mazerolle, à quatre jours près, on a le même âge ! A quoi sert-il à la télé ? alors qu'il a largement l'âge de la retraite, sur BFM TV, jouant le rôle du vieux au milieu de toutes les jolies femmes qui trônent sur les écrans ? Un rôle très subtil : devant celles qui "n'ayant pas 20 ans ne peuvent tout connaitre", il rappelle que l'histoire se répète. Il annonce les mauvaises nouvelles, seul un vieux peut le faire car les jeunes sont là pour dire que la vie est plus belle aujourd'hui qu'autrefois. Il représente en fait les 15 millions de séniors, qui ne servent pas à grand chose dans notre société contemporaine qu'à consommer, à dépenser l'argent de la sécu, et quand-même à être taxés pour faire face aux dépenses de notre société-de-consommation-à-crédit. C'est le vieux sage, la représentation occidentale des vieux philosophes sous le baobab, les ceusses qui n'arrivent pas à décrocher de leur boulot, des mecs ma foi intéressants (pour les séniors) car ils ont des valeurs, des opinions forgées par l'expérience... tiens oui, ils ne sont pas vieux, mais expérimentés ! En fait, n'ayant plus rien à perdre, ils se révèlent tels qu'ils sont, ne laissant plus rien passer... comme le fait le président Biden... à la surprise de la planète ...
... et pire, ils ont des convictions et le font savoir, comme celui qui s'indignait, vous vous souvenez ? Stéphane Hessel (1917-2013) : il avait 96 ans quand il "s'est indigné" et a été suivi par des millions d'indignés ...!
c'est assurément le Maitre du Champagne... mais pas que ... ! |
Stéphane Pinta expert du cabinet Turquin, et Maitre Antoine Petit, 24 juin, Epernay |
...et voilà qu'un philosophe peint par Fragonard est perdu et retrouvé, grâce à la sagacité d'un autre "vieillard", (je l'imagine avoir dans les 60 ans ?), quarante ans de marteau annonce-t-il, Maitre Petit d'Epernay, un petit qui est bien grand ! J'enquête sur le personnage, découvre qu'il se prénomme Antoine, Louis, Bernard, un monsieur bien sympathique. Il se déplace annonce-t-il près des vendeurs de toute la France, j'ai bien envie de lui demander ce qu'il penserait de mes modestes collections ?
« Un philosophe lisant ». Tel est
le nom du tableau du peintre Jean-Honoré Fragonard, disparu pendant près de
deux siècles, retrouvé par hasard par un commissaire-priseur, qui a été vendu
ce samedi, lors d’une vente aux enchères à Epernay, dans la Marne, à 7,68
millions d’euros. Ce rendez-vous était observé puisque ce philosophe, barbu et
d’âge mûr, peint par Fragonard, l’a été dans d’autres tableaux de l’artiste.
Réalisée vers 1768-1770, dans la « période la plus virtuose » de cet artiste emblématique du XVIIIè siècle, la toile ovale pas bien grande de 45,8 x 57 cm, a été mise en vente à 1 200 000 euros lors de cette vente aux enchères organisée par la maison « Enchères Champagne », puis finalement adjugée à 6 300 000 euros, pour un prix total de 7 686 000 euros avec les frais d’achat (on dépasse les 20% habituels avec 22 %).
Elle a été acquise par un collectionneur privé, encore un de mes "premiers de cordées" préférés, alors que sept enchérisseurs se sont manifestés, tous par téléphone.
Un tableau retrouvé par hasard
C’est en janvier que notre commissaire-priseur, Antoine Petit,
a mis la main sur ce tableau, lors de l’estimation des biens d’une famille (aristocratique) marnaise. -« Dans le salon d’un appartement de caractère situé dans la Marne,
accroché très en hauteur, se trouvait un tableau de format ovale qui m’a tout
de suite attiré », avait-il raconté à France 3. Et de poursuivre son récit : -«
Je décide de le décrocher pour l’examiner de plus près et mon sentiment se
confirme lorsque je l’ai entre les mains : la touche du peintre est
manifestement experte, ses coups de pinceaux incroyablement francs. Au dos de
la toile figure une inscription à peine lisible gravée directement sur le cadre
en bois doré : Fragonard ».
la giclée d'adrénaline en lisant la signature ! |
j'imagine l'émotion serrant les côtes d'Antoine Petit
les collectionneurs me comprendront, c'est pour ce genre d'émotions que l'on kiffe : un tableau de maitre, passé inaperçu, qui a traversé les guerres, et se retrouve intact et oublié ... mais pas sans valeur ! .
Fragonard va savoir pourquoi, a peint plein de vieillards : imaginait-il devenir vieillard un jour ? |
« C’est le summum de la peinture française du XVIIIe siècle,
par son sujet d’abord (...) et par son exécution brillantissime par Fragonard,
très rapide, très légère », commente l’expert Eric Turquin. Agé d’une
quarantaine d’années au moment de sa réalisation, Fragonard « est arrivé au
sommet de son art et s’octroie une grande liberté d’exécution", souligne aussi
Stéphane Pinta, expert au cabinet Turquin. Appliquée très rapidement, la
peinture semble « modelée, sculptée dans la matière ».
vieillard de surcroit !
pour une fois
cela fait leur fait bien plaisir et les rassure :
... les séniors !
ce vieillard est encore plus chic puisqu'exposé à Jacquemart André |
l'abreuvoir :