au XVIIIè S, un lord anglais parle latin il place sa confiance dans l'Eternel (1) |
Je suis le plus possible à la télé, sur Discovery, l'émission "Sauveur de trésors" (en langue originale : Salvage hunters) 293 épisodes : j'apprends comment procède Drew Pritchard l'antiquaire le plus important d'Angleterre (dit-il) pour s'approvisionner : c'est simple : tous les jours, il parcourt les routes anglaises à gauche de son camion, à droite le chauffeur est Tee, short anglais, barbe rousse, et ils démarchent systématiquement tous les antiquaires. Tous les brocanteurs. Toutes les usines surtout quand elles ferment. Les écoles, les instituts, et ... les châteaux. Du coup, sans bouger le matin du petit déjeuner, je visite l'Angleterre, découvre qu'elle a été l'usine du monde au XIXè, et qu'elle regorge de trésors antiques. Antiques, cela peut être les années cinquante ! Parfois, Drew visite la France, les antiquités y sont raffinées, comme nous l'avons été autrefois. Parfois l'Allemagne. Parfois la Hollande. Parfois l'Italie, où la beauté est partout. C'est passionnant de voyager ainsi. Son camion plein, il a acheté moitié-prix ce qu'il revend restauré le double, et ce dans tout le monde anglo-saxon, Etats Unis et Australie compris. Il existe donc des tas d'acheteurs qui ne voient pas ce qu'ils achètent, seulement en photo !
Drew a acquis des connaissances approfondies sur des tas de choses, meubles lampes et décoration de théâtre. Mais signe des temps il peut avoir des lacunes énormes : l'autre jour, il déniche comme j'en ai vu des tas chez Dupire à Lourdes une boite métallique. La porte devant est décorée d'une croix, et de cabochons de verre, elle brille comme un trésor. Il ignore de quoi il s'agit : -"un tabernacle" s'écrie le vendeur ! Drew qui doit être athée (paix à son âme) ignorait ce qu'était un tabernacle ! Le savez-vous, vous, cher lecteur ?
Le 14 juillet j'écoute le Général François Lecointre devant une commission de l'Assemblée Nationale, Chef d'Etat Major des armées, celui qui accompagne le Président dans le command-car en tête du défilé : il rappelle qu'au Moyen-âge trois corporations structuraient la société : oratores, ceux qui prient. laboratores, ceux qui travaillent. Et bellatores, les armées de combattants qui défendent la nation. Nous perdons dans notre société actuelle les oratores, ceux qui prient pour la paix et réfléchissent, et à part nos amis musulmans, notre quête effrénée de la consommation sans religion explique la perte de sens de notre société...! Je dis ça je dis rien bien entendu !
Un autre jour, il visite Wentworth Woodhouse. Je vous mets la carte, moi j'ignorais qu'il s'agissait (à part Versailles) du château le plus grand d'Europe. Je ne vous raconte pas l'histoire, j'ai tenté mais n'ai pas réussi, j'imagine un lord très riche. Lors des découvertes de Pompéi et Herculanum, il fait partie de ceux qui financent les fouilles privées, uniquement pour chasser là encore les trésors romains enfouis lors de l'éruption du Vésuve. Seules les statues intéressent les esthètes Anglais, salvage hunters déjà. Quand ils en trouvent une, pourtant elles sont grandes et lourdes, ils les font transporter, arrimer sur des bateaux, et les rapatrient en Angleterre, il faut imaginer le transport !
Alors Drew avant de visiter les écuries désaffectées ; granges et autres combles à la recherche de meubles et chaises récupérables, visite le château. Enorme. Des colonnes antiques. Du marbre. Escalier monumental. Un architecte de l'époque digne de ce nom quand il crée un château dote l'entrée centrale d'une pièce en forme de cylindre gigantesque aux proportions romaines. La hauteur fera la hauteur totale du château, et pour l'éclairer, un dôme s'impose. A Barcelone on poserait une verrière, ici, non, pas assez de soleil. Dedans, l'escalier monumental, en fait un double escalier, comme je vous ai montré ceux du menuisier Léon Jamain.
Pour décorer l'escalier, des niches, parfaites pour y caser les bustes romains ramenés d'Italie. Il faut une symétrie, donc deux bustes. Et au centre, dans l'axe, à bonne hauteur, la statue trouvée à Herculanum. Pas grave s'il faut une grue pour la hisser à quatre mètres de haut ! La main d'oeuvre de l'époque n'est pas chère.
C'est comme cela que je découvre à Wentworth Woodhouse
grâce à Drew Pritchard
Cérès provenant d' Herculanum !
Personne ne possède un tel joyau, ni le Louvre, le British Museum... sauf le Vatican, qui a une Cérès lui aussi. Elle possède le bâton, qu'elle tient de la main gauche, il manque ici. A la main droite, elle tient une pigne de pin, symbole de fertilité puisque c'est la Déesse de l'Agriculture et des Forêts.
J'ai galéré pour vous la montrer, comme il s'agit d'un domaine privé, les photos sont rares, souvent mal prises, et seul Googlemap m'aide efficacement pour voyager en distanciel dans l'escalier magique.
Saccaggi : ave natura |
ouf, l'honneur national
Béni soit l'homme qui fait confiance à l'Eternel
et qui place son espérance en lui !
Il ressemble à un arbre planté près de l’eau
et qui étend ses racines vers le cours d’eau:
il ne s’aperçoit pas de la venue de la chaleur
et son feuillage reste vert.
Lors d’une année de sécheresse, il ne redoute rien
et il ne cesse pas de porter du fruit.
PS (2) un prochain jour, nous allons retourner à Barcelone, précisément à Montjuic, pour retrouver les vitraux de Francesc Labarta, avec sa Cérès catalane :