Je vous l'ai déjà dit : on ne dit pas "la mer", on dit "l'Océan" : la mer c'est la Méditerranée, pleine de touristes ; de mazout, et de plastiques, ici on n'aime pas. L'océan par contre c'est l'Atlantique : l'horizon au loin donne sur l'Amérique. Au sud, c'est le pays basque. L'océan est grand, des poissons vivent dedans, dessus, on peut naviguer, au moins on peut surfer. Bref, c'est mieux ici que là-bas : mieux encore, on peut regarder les surfeurs (tenter de) surfer, en sirotant un drink à la terrasse de Nina, à Capbreton. Le top !
Ici, on pratique la marche, mieux encore, le vélo est devenu à la mode, mais pas n'importe lequel : le chic (car il faut pratiquer "le chic") est de disposer d'un gros vélo avec de très gros pneus qui permettent de rouler sur le sable (pour les rares fois où l'on roule sur l'estran). On dit un "fat bike" ! (1) Comme le vélo va être très lourd, le chic est de disposer d'un moteur électrique, le plus chic étant de l'avoir caché dans le pédalier. Avec cet engin, on affiche sa classe en prenant l'apéro chez Nina, en regardant les gens qui marchent à pied, et les surfeurs qui se gèlent dans leur combi en attendant la vague.
un tel flat-bike prend tout son intérêt sur la plage
il doit être équipé pour transporter la planche
le moteur électrique démarrant en côte pour escalader la dune
ou alors, on roule à marée basse sur l'estran mouillé
cette parenthèse vélo fermée, on peut aller chez Nina
Les puristes (dont naturellement je fais partie) eux marchent à pied, avec des chaussures de sport, et séjournent dans les sites naturels, pendant les périodes de morte saison, pour éviter les estivants du prochain été, limitant promiscuité et contact, comme si la pandémie durait ... sait-on jamais ?.
Il faut pour cela marcher dur, escalader la dune, la redescendre, ne pas bouger malgré le vent violent et glacé, souffrir donc pour admirer l'Océan dans toute sa puissance.
personne... il fait trop froid !
la plage a disparu ; aucun surfeur, aucune meuf pour vous mater, aucun intérêt !
deux maso hument les embruns, habillés de rouge pour être repérés des secours |
les secours arrivent, mais leur présence (rassurante) est inutile : personne à sauver (cette fois-ci)
la marée haute, la plage est toute étroite
comme si les vagues allaient m'anéantir
les vagues ont l'air au poil pour surfer ?
rien à manger, rien à boire... même pas un tire-fesse : il faut remonter
à pied !
seules les plantes basses résistent au vent
tout ce chemin pour rentrer !
tout ce long chemin pour rentrer
l'Océan, c'est grand
et c'est crevant !
PS 1 : la dernière fois chez Ducamp : 19 mars 2020, oui, quatorze mois sans Ducamp !
PS 2 : le lendemain, soleil, il fait beau, mais l'air est frisquet au bord de l'eau
marée basse, la plage a grandi
l'école de surf fonctionne adonf ! |
il faut répéter au sol les gestes futurs |
et puis on va dans l'eau, tous à la fois |
une grande partie du temps consiste à transporter la planche
les poètes eux se contentent des liserons des sables
PS (1) les plages des Landes en fat bike :
PS (2) j'ai trouvé pour vous ce rare engin (armoricain)
boober B'Cloo fat bike :
de manière surprenante, il est importé par boubicO à Perros-Gueirrec