cela s'appelle la "déconstruction mémorielle" |
https://babone5go2.blogspot.com/2021/02/le-tresor-de-rouen.html
Avec le bi-centenaire de la mort de Napoléon, je me suis penché sur le grand Homme, et j'en apprends encore ! J'ai fait mes études à Rouen où nos parents résidaient rue Beauvoisine, j'ai adoré le musée d'Histoire Naturelle et le Musée des Beaux Arts tout court. Et, bien que moquant la statue de Napoléon au chapeau trop petit, dont je vous reparlais il y a peu puisque la Ville la démontait, pour découvrir des archives dans le socle, (et pour les faire sécher), j'avoue, pas fier, ignorer pourquoi Napoléon figurait depuis tant d'années place de l'Hôtel de Ville !
Sans doute va-t-il disparaitre (les statues censées être nettoyées puis confortées sont souvent oubliées, voir captées par des personnes leur substituant une copie en résine), puisque le Maire qui veut être à la page en déconstruisant l'histoire, veut mettre à la place Madame Halimi. Personne ne dit comment Gisèle va figurer en buste ou entière, ou si mieux encore elle va être représentée en voiture, ou à cheval, ou encore mieux plaidant devant une grande barre dans un Tribunal ? L'important, l'essentiel est qu'une femme, remplace l'Empereur, attendez "qui a rétabli l'esclavage en France" répètent sans rien comprendre les bavards à la télé.
Beaucoup ne sont pas fiers de l'Histoire de France c'est leur affaire, mais ils tiennent absolument à imposer leurs vues aux autres, comme nombre de personnes politiques, et des deux sexes en plus, les femmes n'étant pas inférieures aux mecs pour imposer leurs dogmes en ce domaine !
Premier passage de Napoléon à Rouen, c'était en octobre 1802, précisément le 11 Brumaire.
Dans la famille, on savait qui était Jean-Baptiste Isabey, croyant qu'une miniature venue du grand-père représentant un officier était signée de lui, et découvrant en la démontant que c'était une copie de magazine découpée dans le cadre ! Voici le témoignage de la visite à Rouen que connaissent tous les amateurs d'Histoire locale, sans doute pas le Maire ? (pardon...peut-être critiquai-je à tort ?)
l'histoire commence par cette réponse du directeur de la fondation Napoléon au Maire
J.B Isabey, Joséphine accompagnait le Premier Consul, elle est derrière) |
vous connaissez la carte postale, avec traduction anglaise, de Napoléon ?
en remontant la rue du Maulévrier, à droite, le Lycée Corneille. Tout en haut, la fontaine Sainte-Marie http://babone5go2.blogspot.com/2012/03/lycee-corneille.html http://babone5go2.blogspot.com/2012/03/falguiere-rouen.html |
je l'ai agrandie, c'est une archive historique, voyez les panneaux du socle ?
l'un d'eux représente la visite de la manufacture des frères Sevenne
fabricants de velours
je vous laisse imaginer la statue de Madame Halimi
la suite du covid, la dette, son remboursement, et les Présidentielles !
reste le deuxième motif de la présence de Napoléon (ou de sa récente absence) :
quasi quarante ans après...
... le "retour des cendres" est passé par Rouen !
On 27 July 1840, she set sail with special equipment for Saint Helena to bring back the remains of Napoleon. She had been painted black for the occasion. On 30 September, she arrived back in Cherbourg, where, on 8 December, the Emperor's remains were transferred to the steamship Normandie. Normandie transported the remains to Le Havre and up the Seine to Rouen, for further transport to Paris.
The transfer of the remains from Belle-Poule to Normandie in
the road of Cherbourg was executed in much ceremony, and became a subject of
choice for marine and romantic painters.
En deux mots, la Belle Poule, splendide Frégate française, arrive à Cherbourg, ramenant dans une chapelle ardente, la dépouille de Napoléon, tout cela avec faste, heureusement que faute de photos, on a des toiles et des gravures super-détaillées !
je tente d'être strictement chronologique, et vous donne le compte-rendu précis :
"En 1840, le roi Louis-Philippe et Adolphe Thiers, président du Conseil, obtiennent de l'Angleterre la restitution des restes de Napoléon Ier, décédé le 5 mai 1821 dans sa maison de Longwood à Sainte-Hélène. Le 12 mai 1840, Charles de Rémusat, ministre de l'Intérieur, annonce à la tribune de l'Assemblée nationale que le roi a ordonné au prince de Joinville François d'Orléans, son quatrième fils, de se rendre à Sainte-Hélène avec la frégate La Belle Poule pour ramener les restes de Napoléon Ier. « Désormais, déclare M. de Rémusat, la France, et la France seule, possédera tout ce qui reste de Napoléon. Son tombeau, comme sa mémoire, n'appartiendra à personne qu'à son pays. » Un million de francs-or est débloqué pour couvrir les frais de l'expédition.
Le 29 novembre 1840, le journal parisien La Presse annonce
le programme de la cérémonie de la réception des cendres de Napoléon à
Cherbourg : « Le cercueil, salué à son arrivée par toutes les batteries des
forts, sera reçu par les gardes nationales de la ville et des campagnes,
revêtues de leur uniforme ; une couronne d'or, de branches de chêne et de
branches de laurier entrelacées, sera déposée sur le cercueil le pavillon
tricolore sera arboré à la mairie en signe de deuil les habitants seront invités
à en faire autant devant leurs maisons et une distribution extraordinaire de
vivres sera faite aux pauvres. »
Le 30 novembre, à 5 h du matin, la frégate La Belle Poule fait son entrée dans le port de Cherbourg, après avoir appareillé du port de Jamestown à Sainte-Hélène le 18 octobre, un mois et demi plus tôt. Elle est accompagnée de la corvette La Favorite.
Le prince de Joinville adresse aussitôt depuis Cherbourg un rapport au ministre de la Marine :
(si j'ai bien calculé, il s'agit du baron d'Empire Victor Guy Duperré (1775-1846), beau-frère de Pierre Choderlos de Laclos. Il a une statue à la Rochelle... enfin, tant qu'elle n'est pas démontée ? ?)
« En rade de Cherbourg, 30 novembre 1840.
"Monsieur le ministre,
"Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous l'annoncer, je suis
parti le 14 septembre de la baie de Tous-les-Saints ; j'ai prolonge la côte du
Brésil avec des vents d'est qui, ayant hâté le nord-est et le nord, m'ont
permis d'atteindre promptement le méridien de Sainte-Hélène, sans que j'aie eu
à dépasser le parallèle de 28° sud. Arrivé sur ce méridien, des calmes et des
folles-brises m'ont causé quelque retard. Le 8 octobre, je mouillais sur la
rade de James-Town.
"Le brick l'Oreste, détaché par M. le vice-amiral de Mackau,
pour remettre à la Belle-Poule un pilote de la Manche, était arrivé la veille.
Ce bâtiment ne m'apportant aucune instruction nouvelle, je me suis occupé
immédiatement des ordres que j'avais précédemment reçus.
"Mon premier soin a été de mettre M. de Chabot, commissaire
du roi, en rapport avec M. le général Middlemore, gouverneur de l'île. Ces
messieurs avaient à régler, selon leurs instructions respectives, la manière
dont il devait être procédé à l'exhumation dés restes de l'empereur et à leur
translation à bord de la Belle-Poule. L'exécution des projets arrêtés fut fixée
au 15 octobre.
"Le gouvernement voulut se charger de l'exhumation et de tout
ce qui devait avoir lieu sur le territoire anglais. Pour moi, je réglai, par
l'ordre du 13 octobre, dont je vous envoie ci-joint copie, les honneurs à
rendre dans les journées du 15 et du 16 par la division placée sous mes ordres.
Les navires du commerce français, la Bonne-Aimée, capitaine Gallet, et
l'Indien, capitaine Truquetil, s'associèrent à nous avec empressement.
"Le 15, à minuit, l'opération a été commencée en présence des
commissaires français et anglais, M. de Chabot et le capitaine Alexandre R. E.
Ce dernier dirigeait les travaux. M. de Chabot rendant au gouvernement un
compte circonstancié des opérations dont il acte témoin, je crois pouvoir me
dispenser d'entrer dans les mêmes détails ; je me bornerai à vous dire qu'à dix
heures du matin, le cercueil était a découvert dans la fosse. Après l'en avoir
retiré intact, on procéda à son ouverture, et le corps fut trouvé dans un état
de conservation inespéré. En ce moment solennel, à la vue des restes si
reconnaissables de celui qui fit tant pour les gloires de la France, l'émotion
fut profonde et unanime.
"À trois heures et demie, le canon des forts annonçait à la
rade que le cortège funèbre se mettait en marche vers la ville de James-Town.
Les troupes de la milice et de la garnison précédaient le char recouvert du
drap mortuaire, dont les coins étaient tenus par les généraux Bertrand et
Gourgaud, et par MM. de Lascases et Marchand ; les autorités et les habitants
suivaient en foule. Sur rade, le canon de la frégate avait répondu à celui des
forts, et tirait de minute en minute depuis le matin, les vergues étaient en
pantenne, les pavillons à mi-mât, et tous les navires français et étrangers
s'étaient associés à ces signes de deuil. Quand le cortège a paru sur le quai,
les troupes anglaises ont formé la haie, et le char s'est avancé lentement vers
la plage.
"Au bord de la mer, là où s'arrêtaient les lignes anglaises,
j'avais réuni autour de moi les officiers de la division française. Tous, en
grand deuil et la tête découverte, nous attendions l'approche du cercueil à
vingt pas de nous, il s'est arrêté, et le général gouverneur, s'avançant, vers
moi, m'a remis, au nom de son gouvernement, les restes de l'empereur Napoléon.
"Aussitôt le cercueil a été descendu dans la chaloupe de la
frégate, disposée pour le recevoir, et, là encore, l'émotion a été grave et
profonde le vœu de l'empereur mourant commençait à s'accomplir ; ses cendres
reposaient sous le pavillon national.
"Tout signe de deuil a été dès lors abandonné ; les mêmes
honneurs que l'empereur aurait reçus de son vivant, ont été rendus à sa
dépouille mortelle; et, c'est au milieu des salves des navires pavoisés, avec
leurs équipages rangés sur les. vergues, que la chaloupe, escortée par les
canots de tous les navires, a pris lentement le chemin de la frégate.
"Arrivé à bord, le cercueil a été reçu entre deux rangs
d'officiers sous les armes, et porté sur le gaillard-d'arrière, disposé en
chapelle ardente. Ainsi que vous me l'aviez prescrit, une garde de 60 hommes,
commandée par le plus ancien lieutenant de la frégate, rendait les honneurs.
Quoiqu'il fût déjà tard, l'absoute fut dite, et le corps resta ainsi exposé
toute la nuit. M. l'aumônier et un officier ont veillé près de lui.
"Le 16, à 10 heures du matin, les officiers et équipages des
navires de guerre et de commerce français, étant réunis à bord de la frégate,
un service funèbre solennel fut célébré; on descendit ensuite le corps dans
l'entrepont, où une chapelle ardente avait été préparée pour le recevoir.
"À midi, tout était terminé, et la frégate en appareillage ;
mais la rédaction des procès-verbaux a demandé deux jours, et ce n'est que le
13 au matin que la Belle-Poule et la Favorite ont pu mettre sous voiles.
L'Oreste, parti en même temps, a fait route pour sa destination.
"Après une traversée heureuse et facile, je viens de mouiller
sur rade de Cherbourg, à cinq heures du matin.
"Veuillez, amiral, recevoir l'assurance de mon respect.
"Le capitaine de la Belle-Poule, signé: F.d'Orleans.»
Le 2 décembre, La Belle Poule accoste dans le port militaire. La dépouille de Napoléon repose dans l'entrepont du navire, transformé en chapelle. Des visites publiques sont organisées, qui attirent « 100 000 personnes ».
le corps "dans un état de conservation inespéré" |
la chapelle ardente dans le gaillard d'arrière de la Belle Poule |
LA NORMANDIE, construit en 1835 pour la Compagnie des
Paquebots à Vapeur sur la Seine ( MM Jallant et Vieillard) par les chantiers
A.Normand, machines et chaudières : 120 chevaux de Mrs Barns Miller, Ravenhill
et Cie, (qui sont donc Anglais) cargaison : passagers et marchandises - 55 m de long, 7 m de large,
tirant d’eau 1,45, 190 tonneaux,: 1 000 passagers.
Sur l'arrière de la Normandie, un aigle en fonte, incrusté
dans le pont et entouré d'une balustrade, marque la place qui supporta le
cercueil de Napoléon, "souvenir glorieux et sacré que le noble bâtiment
conserve avec une sainte religion".
Décembre 1840, La Normandie (Capitaine Bambine) transporte
les cendres de Napoléon jusqu’au Val de la Haye . Le catafalque a été amené à
Cherbourg par La Belle Poule. La Seine (vapeur plus petit) transporte à son bord deux cents hommes
des Équipages de ligne, en tenue de mer, grand uniforme et armés de leurs haches
d’abordage et remorque le brick le Souffleur chargé de tirer des salves
d’artillerie. Le steamer Le Français suit le convoi, emportant à son bord une
députation de deux cents hommes de la garde nationale.
Antoine-Léon Morel Fatio |
dans la Marine, on "lève les rames" en signe d'hommage |
ainsi que le quai Napoléon |
il y a comme une légère erreur sur le nom du bateau ! |
"Le 9 décembre 1840, vers 15 heures, la flottille de Paris et
de Rouen ayant pris place en vue du Val de la Haye , le canon annonça l’escadre
dont faisait partie « La Normandie » que montait SAR le Prince de Joinville et
sur laquelle était placée les dépouilles mortelles de l’Empereur Napoléon.
Ces bâtiments sont restés mouillés à la pointe de l’Île face
au passage du Grand-Couronne.
La Garde Nationale de la commune à laquelle s’est jointe
celle d’Hautot, le corps des douaniers, un détachement de troupe de ligne du
24è léger et une demi-brigade de la Gendarmerie de Rouen et de Maromme
bordaient la rive. .
La navigation était interdite et aucune embarcation ne
pouvait aborder le bateau « La Normandie ».
Après le mouillage, le Préfet, étant accompagné de M. le
Général TESTE, M. BARBET, maire de Rouen, M. DARCEL, Colonel de la Garde
Nationale et de M. le Maire du Val de la Haye s’est rendu à bord du vaisseau «
La Normandie » et ont été, par exception admis à venir jeter de l’eau bénite
sur le cercueil de l’Empereur.
« M. le Maire en a profité pour présenter à Son Altesse les
hommages du Corps Municipal et aussi les bons sentiments des habitants, presque
tous marins, qu’il lui recommanda aux titres de gens estimables ayant servi
l’état et le commerce. »
Ensuite, on s’est occupé immédiatement à transborder du
navire « La Normandie » le cercueil de l’Empereur sur le bateau à vapeur « La Dorade N°3». Cette opération qui a
commencé vers 4 heures en vue de la population des deux rives, n’a pu être
achevée que dans la soirée.
En même temps, M. le Curé et son clergé, restés sur la berge
avec le corps municipal, en avant de la troupe et de la foule des habitants, a
fait les prières de l’absoute, puis a encensé, et a fait jeter de l’eau bénite
par M. le Maire et par chacun des membres de l’autorité assistante.
Ces cérémonies se sont faites dans le calme et le plus grand
recueillement. L’autorité a veillé à ce que le bon ordre fût maintenu durant le
jour et à ce que le service des troupes fût strictement fait durant la nuit.
Le lendemain, vers 9 heures et demie, l’escadrille composée de 14 bateaux à vapeur est partie et s’est dirigée vers Rouen.
je crois que c'est Napoléon qui a lancé le pont Corneille ? |
désolé si j'ai tenté de vous démontrer qu'à Rouen c'est la Dorade N°3, seule à pouvoir passer sous les ponts ! |
l'aigle du Normandie devait être sur la même poupe que l'Hirondelle ici à Caen |
l'auteur du blog http://bateauduhavre.over-blog.com s'est amusé avec "le Rapide" |
par quelle prémonition ai-je construit cette Corvette à vapeur de 1840 autrefois ? |
j'ignorais tout du capitaine Bambine ? ? |