signature avec l'ancre : Marin Marie |
Encore une vente ! celle-ci me replonge dans le souvenir de l'oncle Gilbert Erny, Président de la chambre de commerce d'Avranches de 1979 à 1989, marié à tante Jeannette Codet, une villa à Avranches, pile donnant sur le Mont Saint-Michel. Dedans, des huiles et aquarelles de Pierre Brette qu'ils avaient comme ami, et de Marin-Marie, des bateaux, leur cotre, la mer.... Les promenades du dimanche se faisaient en voilier, aux iles Chausey, ce lieu fascinant de Bretagne. Et voilà des souvenirs analogues, prestigieux s'agissant des signatures, mis en vente et susceptibles de décorer une maison de marin...
... votre maison de marin ?
La lettre de Jean-Yves Petitcollot expert réputé en objets de marine, frère de Bruno disparu et célèbre à Drouot, dont la collection est en vente me rappelle plein de souvenirs :
"Pour mes 40 ans, j'avais loué la bisquine de Cancale afin de naviguer vers l'île de Chausey avec mon frère, nos familles et un groupe d'amis fidèles. En fin de journée, alors que nous arpentions l'île, nos pas nous ont conduits bien naturellement vers la maison de Marin-Marie. Je me souviens encore des propos de mon frère, ému de marcher sur les traces du peintre, et m'expliquant avec son élégance habituelle, les raisons de son admiration.
"J'ai retrouvé dans un catalogue, bien des années plus tard, un ajout au descriptif d'un tableau, qui soulignait bien la profonde tendresse de mon frère pour Marin-Marie :
" Les réserves sur la mer laissant apparaître des trouées de lumières ajoutent un relief saisissant à celle-ci. La communion entre la forte mer et la réduction de voilure montre que le peintre, au-delà de son talent, était un grand marin."
J'ai suivi mon frère dès ses premières ventes, et il avait déjà cette verve lui permettant d'ajouter toujours une anecdote, un point d'histoire aux objets qu'il présentait. Cette habitude ne l'a jamais quittée et contrairement à la plupart des experts qui lisent mécaniquement leur catalogue, bruno s'enthousiasmait toujours pour éclairer un instrument, un tableau, une maquette, de ses multiples connaissances.
En présentant un octant, il avait toujours plaisir à rappeler les trois origines de l'instrument : le laiton pour le minéral, l'ébène pour le végétal et l'ivoire pour l'animal.
Ses catalogues étaient souvent pleins de charme et raffinés à l'extrême.
Le temps passe, et bien souvent, l'envie de l'appeler, quand je peine laborieusement sur un descriptif compliqué, s'empare de moi. Durant nos dernières conversations, il m'a assuré, avec son air malicieux, que sa vie avait été magnifique et qu'il ne regrettait absolument rien. Joli message pour adoucir la peine de ses proches.
Je pense à lui". Jean Yves Petitcollot
comme toujours, tri par prix décroissant, que du meilleur ! |
Tout le monde en Bretagne se prénomme Yves, comme le frère de Marin Marie, un surnom, il se nommait réellement : Paul Emmanuel Durand Couppel de Saint-Front, né le 10 décembre 1901 à Fougerolles-du-Plessis (Mayenne) et mort le 11 juin 1987 à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche). Il était à la fois écrivain, peintre de marine et navigateur.
d'ailleurs, voici son frère Yves
Estimation : 25 000 - 35 000 €
MARIN-MARIE (1901-1974) Goélette à huniers devant les îles
Baléares Aquarelle gouachée, signée, située «Baléares» et datée 1947 en bas à gauche 47 x 71 cm. Durant l'hiver 1962, Marin-Marie participe à une tentative de tour du monde sur les traces des grands navigateurs, Dumont
d'Urville, Bougainville ou La Pérouse, voyage subventionné par la Radio
diffusion-télévision française (RTF). L'itinéraire prévu est Toulon, Gibraltar,
Madère, Panama, le Pacifique, l'Océan indien et le cap de Bonne-Espérance. L'équipage
se compose de Paul Guimard, chef de l'expédition, Marin-Marie, chef de bord,
Xavier Guillou, mécanicien et cuisinier, André-Armand Cahard, technicien radio
et Jean Canavet, photographe. Pour la durée de la traversée, le journaliste
Paul Guimard a souscrit un contrat avec la RTF en vue d'émissions radio
quotidiennes intitulées Cap à l'Ouest. Le 1er décembre 1962, La Constance
appareille du port de Toulon. Mais, dans son journal, Marin signale très vite
de nombreuses fuites d'huile ! Après avoir fait escale aux Baléares, l'expédition
mouille à Casablanca avant le grand départ à travers l'Atlantique. Pour
Guimard, l'aventure s'arrête cependant là. Victime d'une blessure à la tête, il
est rapatrié en France. L'équipage, renforcé par deux nouveaux membres,
continue toutefois la traversée et accoste à la Martinique, le 12 mars 1963
autre souvenir nostalgique, l'ile de France, pas tout à fait le Normandie :
Estimation : 20 000 - 30 000 €
MARIN-MARIE (1901-1974) L'arrivée du paquebot Ile-de-France
aux docks de New-York Aquarelle gouachée, signée en bas est livré le 29 mai 1927 et entame son voyage
inaugural entre Le Havre et New York le 22 juin, devenant pour un temps le plus
beau paquebot de l'Atlantique. L'île-De-France est surnommé aux ֹEtats-Unis "The
longest gangplank" («la plus grande passerelle») pendant la Prohibition, car
l'alcool coule à profusion à bord (il est interdit sur les paquebots américains)
et permet d'être ainsi immédiatement en France, le pays du «bien vivre», bien
avant l'arrivée à destination. ְA bord du paquebot, il règne l'atmosphère sans
souci des années folles et de l'entre-deux-guerres. Le paquebot poursuit sa
carrière sans incident jusqu'à la déclaration de guerre le 3 septembre 1939. L'île-de-France
incarne le premier grand projet de navire de luxe français après la Première
Guerre mondiale. Rapidement surnommé la «rue de la Paix de l'Atlantique», il
opte pour un style Art déco. De très nombreux artistes, architectes et décorateurs
collaborent à la création de ce nouvel ambassadeur des mers, Jean Dunand, René Lalique, Paul Landowski, Paule et Jules Leleu, Pierre Patout, Jacques-ֹEmile
Ruhlmann, Louis Sue,
André Mare ou encore Raymond Subes... Novateur dans sa technique, le navire
représente à l'époque, la gastronomie et l'art de vivre à la française. L'île-de-France
rassemble tous les atouts qui assurent son triomphe sur l'Atlantique Nord
jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. A chaque service du midi et du soir, les
2350 passagers de l'île-de-France pouvaient choisir entre 80 mets différents avec entre les repas, de nombreuses distractions...!
je me suis demandé ces derniers jours ce qui fait la spécificité de la France dans le monde : c'est le luxe, le raffinement, l'art de la table, du bien manger et du bien vivre... des puissants et des premiers de cordée... mais la redistribution permet (à crédit) de répartir au plus grand nombre un grand nombre de ces bienfaits...
paquebot Colombie |
un thonier typique de Concarneau |
Honfleur de G Leterreux |
un scrimshaw, pas facile à écrire ni à prononcer ! |
un pointu |