Voilà, Villard de Honnecourt avait parcouru une partie de l'Europe sans se rendre en Crète. Avait-il lu Ovide ? En tous cas, il avait dessiné un labyrinthe dans son carnet :
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je plaisante, car ce dessin serait une chaufferette : le labyrinthe est dessous |
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la rose de Chartres |
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la rose de Lausanne |
Logiques ces dessins : il était
d’usage, pendant le moyen âge, de disposer, au milieu de la nef de certaines
grandes églises, des pavages de pierres blanches et noires ou de carreaux de
couleur formant, par leurs combinaisons, des méandres compliqués auxquels on
donnait le nom de labyrinthe, de chemin de Jérusalem ou de la Lieue. Nous ne
saurions dire quelle fut l’origine de ces sortes de pavages. M. Louis Pâris,
dans son Mémoire du mobilier de Notre-Dame de Reims, prétend que ces pavages
étaient une réminiscence de quelque tradition païenne : c’est possible ;
cependant il n’en est fait mention ni dans Guillaume Durand, ni dans les
auteurs antérieurs à lui qui ont écrit sur les choses touchant aux églises. Les
plus anciens labyrinthes que nous connaissions ne sont pas antérieurs à la fin
du XIIè siècle, et le seigneur de Caumont, dans son Voyaige d’oultremer en
Jhérusalem, en parlant du labyrinthe de Crète, ne dit rien qui puisse
faire croire à une tradition de cette nature, c’est-à-dire qu’il n’établit
aucun point de comparaison entre le labyrinthe du Minotaure et ceux qu’il avait
évidemment vus tracés sur le pavé des églises de son pays.
Le labyrinthe de la
cathédrale de Reims s’appelait dédale, méandre, lieue ou chemin de Jérusalem.
Quelques archéologues ont voulu voir, dans ces pavés à combinaisons de lignes
concentriques, un jeu des maîtres des œuvres, en se fondant sur ce fait, que
trois de ces labyrinthes, ceux de Chartres, de Reims et d’Amiens,
représentaient, dans certains compartiments, les figures des architectes qui
avaient élevé ces cathédrales. Nous nous garderons de trancher la question. On
trouve les tracés de la plupart de ces labyrinthes dans l’ouvrage de M. Amé
intitulé : Carrelages émaillés du moyen âge et de la Renaissance. M. Vallet,
dans sa description de la crypte de Saint-Bertin de Saint-Omer, établit que les
fidèles devaient suivre à genoux les nombreux lacets tracés par les lignes de
ces méandres, en mémoire du trajet que fit Jésus de Jérusalem au Calvaire. La
petite basilique de Reparatus à Orléans-Ville (Algérie) montre, sur son pavé,
une mosaïque que l’on peut prendre pour un de ces labyrinthes, c’est-à-dire un
méandre compliqué. Or cette basilique date de 328, ainsi que le croit M. F.
Prévost. Cet usage est-il venu d’Orient après les premières croisades ? ou
est-il une tradition locale ? Nous inclinons à penser que la représentation des
maîtres de l’œuvre sur ces pavages les rattacherait à quelque symbole
maçonnique adopté par l’école des maîtres laïques, d’autant que nous ne voyons
apparaître ces labyrinthes sur les pavages des églises qu’au moment où les constructions
religieuses tombent dans les mains de cette école puissante. Si ces méandres
avaient été tracés pour représenter le trajet de Jésus de la porte de Jérusalem
au Calvaire, il est à croire qu’un signe religieux aurait rappelé les stations,
ou du moins la dernière ; or on ne remarque rien de semblable sur aucun des
labyrinthes encore existants ou sur ceux dont les dessins nous sont restés. De
plus, nous trouvons des carrelages émaillés qui représentent des combinaisons
de lignes en méandres dans des dimensions si petites, qu’on ne pouvait, à coup
sûr, suivre ces chemins compliqués, ni à pied ni à genoux, puisque quelques-uns
de ces labyrinthes, comme celui de l’église abbatiale de Toussaints (Marne),
n’ont pas plus de 0,25 c. de côtés. À vrai dire, ces derniers méandres datent
du XIVè siècle et peuvent passer pour une copie d’œuvres plus grandes ; mais,
encore une fois, les petits ou les grands ne renferment aucun signe religieux.
Le Labyrinthe est un thème artistique (littérature, cinéma, peinture, dessin) moderne, il est
toujours d’actualité, selon l’écrivain Michel Tournier, qui écrit dans
Célébrations (éd. Mercure de France, 1999) : -"En vérité, s’il nous touche si vivement,
c’est sans doute parce que l’homme n’est qu’une superposition de labyrinthes.
Il y a à la base les méandres de l’intestin, au sommet les circonvolutions du
cerveau, et entre les deux le réseau infini des artères et des veines.
plus on
est “labyrinthique”,
plus on est humain
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musée Madrid |
PS (1) pour approfondir, il faut lire les textes de Stéphane Cardinaux
comme les Cathédrales ont été implantées sur des lieux où s'exercent les ondes magnétiques ; des forces telluriques ; des énergies.... parcourir l'église elle-même comme nous le faisons à Valcabrère ; le cloitre d'un monastère, et le labyrinthe, correspond à un parcours particulier nous mettant en résonance avec ces forces :
Pour lui, "le labyrinthe de la cathédrale de Chartres est un parcours
de charge du biochamp humain
"Il comporte une cheminée cosmo-tellurique en son
centre, elle a des bras positifs. Il y a également un croisement majeur du
réseau tellurique "fer" qui passe au centre du labyrinthe. La conjonction des deux fait passer ceux qui le parcourent par une
alternance de points positifs et négatifs pour le biochamp humain. Le parcours
du labyrinthe a pour effet de faire un parcours de charge, qui fait
grandir le bio-champ humain.
"C'est très bien conçu. Les retournements de sens sont en
général placé sur des points positifs. Ainsi le pélerin va passer plus de
temps sur les points positifs et ainsi faire un vrai parcours de charge et pas
de décharge" !
c'est presque terminé... si l'on peut dire :
Villard de Honnecourt, toujours lui, inventeur de la sérotomie ?
demain !
puis mardi, la si jolie église XVIIIè d'Encausse-les-Thermes