sur les grilles : CC, Château Chavat |
Vexé de ne trouver de cupulas qu’en Catalunya, je cherche chez
nous, et je trouve : en Gironde, le château Chavat, à Podensac. Googlemap m’aide
une fois encore, car vue du ciel, la verrière est très visible au centre de la
toiture :
pour un château qui a tant de vitraux, c'est un paradoxe de vous le montrer fenêtres fermées ! |
heureusement, Delcampe nous offre cette carte postale |
Le domaine Chavat, connu sous ce nom, remonte à la fin du
XVIIème siècle lorsqu'en 1685 la famille qui le possédait portait ce même nom.
Ce domaine, délaissé au cours du dernier quart du 19ème siècle, doit sa
renaissance à un homme de goût : François Thévenot. Il va acquérir cette
propriété en 1914 pour la sauver de la ruine et la transformer en jardin
remarquable.
Chavat est un domaine d'une grande richesse qui doit tout
aux artistes qui sont intervenus pour faire émerger de ses ruines le petit
joyau de monsieur Thévenot. Ainsi, vont répondre à l'appel de Chavat, un
paysagiste parisien -Charles Bouhana-, deux architectes -le premier est
bordelais Henri Marmisse et le second est suisse, le jeune Charles-Edouard
Jeanneret dit Le Corbusier - deux sculpteurs -l'un est italien, Ernesto Gazzeri
et l'autre est polonais, Pio Welonski.
François Thévenot est un être féru de culture et d'art ; il a participé aux fouilles de Pompéi, et est fou de mythologie et de statuaire romaine. On
retrouve parmi son cercle d'amis, Léontine Zanta, un philosophe, Roganeau,
peintre qui est l'auteur d'un portrait de sa fille Yvonne Thévenot, dont Firmin
Michelet sculptera le buste. On y retrouve également une peintre oubliée Hélène
Duffau qui a dessiné l'ensemble des décors vitrés du château, la famille
Jeanneret, dont le fils Charles-Edouard qui prendra en 1919 le pseudonyme de Le
Corbusier, signera le château d'eau du domaine Chavat en 1917 et enfin un autre
sculpteur, Ernesto Gazzeri, personnage important pour Chavat, puisqu'il sera
responsable de l'ensemble des sculptures en marbre.
Les plans du paysagiste Charles Bouhana sont réalisés dès
1916 et la construction du château et du parc est achevée en 1917, sous la direction
de l'architecte Marmisse. Le Château d'eau de le Corbusier qui serait sa première oeuvre, complète le domaine.
C'est en 1918 qu' est achevé le joyau de François Thévenot. Victime du « crack
» boursier de 1930, il vend son domaine en 1934 à la mairie de Podensac. Un
achat qui transformera le domaine en maison de retraite de 1934 à 1999. Le
jardin restera public durant toute cette période. La municipalité reprendra la
pleine exploitation du domaine à partir de 1999. C'est en 2006 que le parc, les
serres et le château d'eau de Le Corbusier, sont classés Monuments Historiques. Commence ensuite la restauration des vitraux que vous allez voir ci-dessous.
Les terres en pente douce jusqu’à la Garonne sont comblées sur plus de 2 m et une belle et grande
terrasse permet d’aménager des jardins à la française avec une roseraie à la
structure de bois qui n’a pas survécu mais qui sera prochainement reconstruite à
l’identique ; une grande esplanade laisse la vue, depuis le château, sur la
petite cité de Rions coté rive droite. A l’arrière du château un parc à
l’anglaise est agrémenté d’une importante collection de statues dont l’ensemble
majestueux des « âges de la vie » en marbre de l’italien Ernesto Gazzeri
et en bronze du polonais, Pio Welonski .Ces statues sont petit à petit
restaurées, mais certaines ont disparu ou ont été très endommagées. Certaines
statues se trouvent à l’abri dans le château. Les socles en ferrailles des
statues de bronze ont été minés par la rouille….
Sur une petite butte, un bel
ensemble toujours en marbre blanc, d’un kiosque élevé à Vénus comprend aussi
des bancs sculptés.
Des arbres rares ont aussi permis
au parc d’être classé (plus d’une centaine n’ont pas survécu à la tempête de
1999) : hêtres pourpres, hêtre pendula, érable rouge, séquoia, sapin du
Caucase, magnolias grandi folia , liquidambars, orangers des Osages…
Le château comporte 3 niveaux, avec un rez-de-chaussée surélevé .le bâti, sans doute en
béton, est recouvert de pierres de parements, en interstice d’oculus. Il est
flanqué de 2 tours sur la façade coté Garonne. Non prévues au départ , elles se
sont imposées très vite dans la construction ; ainsi les 2 pièces de réception
, le salon de musique accueille le piano à queue, et la salle
des hommes, d’autre part permet la mise en valeur de la très belle œuvre d’art
datée de 1862, que vient d’acheter M Thevenot : une table de chasse en marbre,
de Monachesi , grand prix de Rome . J'imagine que la salle est réservée aux hommes pour qu'ils puissent s'enfumer, et boire du cognac, sans gêner ces dames ?
Le décor intérieur est de style
Art Déco , il fallait bien cela pour me combler, les installations sont des plus modernes :
téléphone, air pulsé pour le chauffage, les besoins en eau pour les pièces
d’eau du jardin et le château sont assurés par le château d’eau,
et une centrale électrique (démolie) alimentait les installations électriques ; les lustres et appliques sont presque tous
en pâte de verre dans le style Art Déco .
Dans la salle des hommes le plafond est à caissons, celui du salon de musique a été peint par de Ragonneau. Les cheminées sont de marbre, les très beaux planchers et boiseries de chênes ainsi qu’un important escalier avec une rampe sculptée avec soin. Dans ce hall, une verrière d’une grande beauté est éclairée par un puits de jour, c’est comme cela que l’on doit désigner en bon Français une cupula barcelonaise ! Au pied de l’escalier une grande statue de marbre est le premier élément de « l’aurore » prolongé par 3 vitraux de Léon Delmas sur des dessins d'Hélène Dufflaut, restaurés par Bernard Fournier qui éclairent la cage d’escaliers.
le lever du jour |
le zénith |
le coucher du soleil |
Les étages sont en cours de
restauration ( la maison de retraite est passée par là….) Nous pouvons admirer
les premières restaurations : la chambre de Mme Thévenot avec son mobilier (
lit, armoire, meuble de toilette) sculpté à son effigie ,et sa salle de bain
recouverte( murs et sol) en marbre blanc veiné de gris-vert ….
Découvrant le maitre verrier Léon Delmas, un nom bien facile à retenir, je tente de repérer d'autres oeuvres : elles sont religieuses, et je tombe de suite sur mon ami Jean le Baptiste ! Quand il fait ce geste, je vous ai appris qu'il désigne le Christ, et prononce la phrase : -"ecce agnus dei" !
je vous entends ; -"il manque l'agneau" !
je vous réponds : il est à Buglose
et forcément, à Buglose, il y a Notre Dame... de Buglose :
et à Lahosse, Saint Vincent de Paul
Tant qu'à y être, je LA cherche, et finis par la trouver, mais elle est d'un autre Verrier Amédée Bergès, verrier à Toulouse entre 1857 et 1892, c'est
je vous réponds : il est à Buglose
et forcément, à Buglose, il y a Notre Dame... de Buglose :
et à Lahosse, Saint Vincent de Paul
Tant qu'à y être, je LA cherche, et finis par la trouver, mais elle est d'un autre Verrier Amédée Bergès, verrier à Toulouse entre 1857 et 1892, c'est
Marie-Madeleine
PS : à force de chercher toujours et encore, je trouve la fiche Palissy IM 33000805
Elle décrit ma verrière : 330 x 215 cm "une verrière à cives" !
mais à notre époque, l'Administration (j'ai bien entendu mis une majuscule) ne connait pas la photographie couleur (le Titulaire actuel ne va quand même pas prendre des photos administratives avec son ipad perso !)
tant pis, les ancêtres des actuels Fonctionnaires nous transmettent ces daguerréotypes :
http://www2.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR72/IM33000805/index.htm
vous avez lu ? il y a des papillons et des bourdons ! |
merci Dubau Michel, photographe, pour ce témoignage de beauté
cette verrière dépasse les plus belles cupulas barcelonaises !