Je vous avais promis de vous montrer le plan-relief de Toussaint Lézat, toujours au premier étage du musée de Luchon. Pas facile : vu ses dimensions, on ne peut le photographier que par morceaux, et seul le photographe Eugène Trutat en avait fait un tirage argentique noir et blanc très précis, mais peu lisible en l'absence de couleurs !
pas de date pour cette photographie conservée au Musée de Toulouse. Eugène en était le Directeur entre 1890 et 1900, on peut imaginer qu'il a pris cette photo durant cette période ? |
Pas n'importe qui, notre Toussaint ! Né le 24 octobre
1804 à Thil (Haute-Garonne), mort en 1884, c'est un géomètre et pyrénéiste, connu pour avoir fait de nombreuses ascensions dans la région de
Luchon et avoir réalisé un plan en relief des montagnes du Luchonnais. Je cite Wiki, toujours prolixe.
"Toussaint Lézat est géomètre du
cadastre. Il préfère se présenter comme ingénieur civil. C'est un excellent
grimpeur, passionné par la montagne et y faisant de fréquentes ascensions,
principalement dans les environs de Luchon. Le 29 août 1844, deux ans après les
première et deuxième ascensions de l'Aneto (on l'appelait alors le Néthou),
réalisées consécutivement par l'équipe Tchihatcheff et Franqueville, Lézat,
accompagné d'un M. Augère, de Muret, et des guides Nate, Ursule et Estrejo,
effectuent la troisième, en deux jours, avec une étape à la Rencluse : format
désormais classique.
"En 1850, Lézat fonde la première
compagnie des guides de la Maladeta à Luchon. Elle est aujourd'hui devenue la
Compagnie des guides de Luchon.
En 1858, Lézat réalise les
cartes, plans et tableaux pour un ouvrage du docteur Lambron, une des figures
du Luchon de l'époque : Les Pyrénées et les eaux thermales sulfurées de
Bagnères-de-Luchon. Il a ascensionné l'Aneto, la
Maladeta (croyant être le premier, l'ascension de Parrot étant tombée dans
l'oubli). Toujours avec le guide Michot, il arrive au pic du Milieu. Puis le
Sauvegarde, le pic de la Mine en 1866. Le petit mais très aigu pic de la Pique,
en 1850, lui vaut une réputation de casse-cou. La légende voulait que Lézat
eut laissé au sommet une gourde de rhum, et que Michot aurait refait
l'ascension pour aller la boire. Il conquiert ainsi tous les sommets du cirque
du Lys : Maupas, Quayrat (déjà atteint, dans la discrétion, par les
géodésiens), les Crabioules (1852), le pic Intermédiaire ou pic du Passage,
entre Crabioules et Quayrat, qui s'appelle aujourd'hui pic Lézat, le Perdiguère,
le pic du Port d'Oô, le pic de Boum (1858).
Au sommet du Quayrat, il est
frappé par la vue qui s'étend sous ses yeux, et il conçoit son grand projet :
réaliser un plan en relief de ces montagnes. À ce moment, il n'existe aucune
carte digne de ce nom qui pourrait servir de base à ce plan : précisément, les
officiers géodésiens, mandatés par l'armée pour dresser les futures cartes
d'état-major, opèrent sur le terrain : il s'agit pour eux de monter sur les
principaux sommets, d'y élever des tourelles qui serviront à des visées
permettant, par triangulation, de calculer angles, distances, altitudes. Les
géodésiens rencontreront souvent Lézat, occupé aux mêmes tâches qu'eux,
puisqu'il ne fait qu'exercer son métier pendant ses loisirs. La zone couverte
par Lézat, de Benasque à Saint-Gaudens, fait cinquante-sept kilomètres de long,
vingt-cinq de large. Soit un plan à l'échelle horizontale au 10000e, au 5000e
d'échelle verticale, de 6 mètres de long, 2,50 mètres de large, et 70
centimètres de hauteur maximum.
au Nord, l'Aneto et l'Espagne |
Lézat décide de travailler son
plan à vue : il emporte avec lui une partie de son plan, découpé en seize
morceaux, et le travaille comme un peintre ou un sculpteur devant son modèle.
Il est assisté dans cette tâche par les guides luchonnais Jean Redonnet dit
Michot, Bertrand Lafont et son fils Bernard. L'hiver, chez lui à Toulouse,
Lézat modèle les éléments du décor : arbres, maisons, granges, églises. Enfin
le monument est achevé en 1855. Il part aussitôt à Paris, où il est exposé
pendant dix jours à l'Institut, puis boulevard des Capucines. La brochure de
l'exposition se termine par cette phrase : "C'est l'œuvre de Dieu, patiemment
analysée par l'homme de la science, et reproduite avec amour par l'homme de
l'art". Le plan est ensuite ramené à Luchon, pour être installé dans les
nouveaux thermes.
Désormais Toussaint Lézat devient
un guide intarissable, commentant devant son plan toutes ses ascensions et
partageant sa connaissance des montagnes luchonnaises avec les visiteurs.
au sud la plaine de la Garonne |
Je cherche toujours à identifier les Pyrénées centrales
au centre aurait dit Monsieur de Lapalisse, des Pyrénées
mais incluant les versants Nord et Sud du massif
dans un contexte international :
avec Lezat, nous y sommes ... presque !
pour rêver sans difficulté aux sommets des Pyrénées
une visite au musée du Pays de Lvchon
s'impose !
s'impose !
http://www.luchon.com/musee-du-pays-de-luchon/bagneres-de-luchon/tabid/37151/offreid/72546b9c-6eb2-4b2e-af77-a546d8376820/detail.aspx