Le Régent noir de monde ! Charles Mascagni nous raconte qu’il y a
20% de St Gaudinois… ce qui signifie 80% de non-locaux : qui sont-ils ?
Commingeois ? Nous amenons des Toulousains, donc on peut sortir de Toulouse,
et passer un week-end dans la capitale du Comminges ? Saint-Gaudens peut être attractive ? Saint-Gaudens peut promouvoir l'Art ! Tous les Arts dont le septième Art ! Tout cela durant trois longs jours !
Notre programme très chargé débute par le film sur Fernando
Botero : quelle diversité, quelle œuvre, la peinture précédant la sculpture,
une exposition planétaire puisqu’on le voit chez lui à Medellin, mais aussi à
Paris avec Jacques Chirac, à Aix en Provence, exposé avec Picasso… et en Chine, où il parait adulé davantage encore qu’Alain Delon au Japon !
Peintre et sculpteur colombien, Fernando Botero est né en
1932 à Medellín, ville célèbre pour avoir été le fief du trafiquant Pablo
Escobar. Botero est connu pour avoir un style bien à lui et très reconnaissable
: des personnages et des objets grossis, enflés, mais aux détails toujours
précis… Ainsi, peintre figuratif, Botero n’est cependant assimilé à aucun
courant. Artiste prolifique, il est autant peintre que sculpteur et est sans
doute l’artiste vivant le plus connu d’Amérique du Sud…
Retour sur les origines
d’un style à part ! Botero tirant le diable par la queue, a du mal à se faire connaitre ; il ne gagne la
reconnaissance de la presse et des musées qu’à partir des années 50.
Il n’a en effet pas toujours peint les choses en gros. Après ses études en
1952, il part pour l'Italie, Florence naturellement, où comme c'est le cas de nous tous il découvre la Renaissance et ses plus grands artistes. Il apprend l’art de la fresque et découvre les
peintres tels que Uccello et Piero della Francesca. Même découvertes en Espagne avec Velasquez...Il retourne ensuite en
Amérique centrale et s’installe au Mexique. C’est là, en 1957, qu’il peint le
tableau Nature Morte à la mandoline, où il découvre pour la première fois la
possibilité de dilater les formes…
Botero raconte ainsi devant nous (facile de suivre grâce aux
sous-titres) ce moment charnière de sa carrière, et la découverte de ce qui
deviendra son style : -« J’avais toujours cherché à rendre le monumental dans mon
œuvre. Un jour, après avoir énormément travaillé, j’ai pris un crayon au hasard
et j’ai dessiné une mandoline aux formes très amples comme je le faisais
toujours. Mais au moment de dessiner le trou au milieu de l’instrument, je l’ai
fait beaucoup plus petit et, soudain la mandoline a pris des proportions d’une
monumentalité extraordinaire. »
En effet, le style de Botero contient plusieurs éléments qui,
combinés, donnent cet effet si particulier. Les personnages, tous voluptueux, «
gros », possèdent néanmoins des traits à taille normale, voire plus petite.
C’est bien ce qu’explique Botero, avec l’anecdote du trou de la mandoline,
dessiné beaucoup plus petit que ce que l’on attendrait pour des formes amples.
Autre élément du style « Botero », l’expression
parfaitement stoïque des personnages qui peuplent ses œuvres faites
d’imagination. Même dans les portraits, les visages n’expriment aucune émotion
et demeurent imperturbables…
Et quel que soit le sujet, les personnages ont toujours le même physique grassouillet ! et nous découvrons la palette immense des sujets traités, ceux de la vie : prostituées, scènes de fêtes, tauromachie, évêques endormis dans la pourpre de leurs vêtements sacerdotaux...! Systématiques les reprises des sujets des grands maîtres, notamment la Joconde, ou plutôt Mona Lisa allez savoir pourquoi quand elle n'a que douze ans ! Un jour la conservatrice du MOMA, le Museum of modern Art, la référence absolue à New York, vient visiter un peintre connu. Ce dernier lui fait observer : -"vous devriez aller voir mon voisin d'en face, sur le même palier, vous devriez être surprise" ! La conservatrice, qui n'était pas influencée par la mode de l'époque privilégiant l'art abstrait, toque, entre, et conquise fait exposer Mona Lisa au MOMA. Le New York Times relate l'évènement, la carrière de Botero était lancée !
Plus tard, il achètera une maison adorable en Italie, plus précisément à Pietrasanta, à une heure à peine de Carrare, là où depuis deux mille ans les plus grands fondeurs opèrent sur les grandes statues de bronze : ce sera le lieu de production des célèbres statues que l'on connait tous, des hommes, des femmes-rondes, et aussi les colombes de la paix de Medellin, que je vous montre demain.
le lieu de rendez-vous de Pietrasanta |
Il faut se rendre à Medellin : Botero a offert à la Ville deux musées, de ses oeuvres, mais aussi une collection de peintres classiques dont un Monet qui devait absolument figurer dans les collections.
On aura appris tout cela au Régent
bravo Charles Mascagni !
on peut déjeuner sur place !
"lorsque l'Art rentre dans une maison
la violence en sort"
Fernando Botero
la suite avec la sculpture ...
... demain !
la piazza de Pietrasanta |