Il suffit de pas grand-chose pour
se dé-payser… au sens propre du
terme : une fois encore, direction les Pyrénées, Vielha et son tunnel,
montée aux cieux précédant la descente, et l’arrivée en Méditerranée : partis à dix heures,
nous débarquons à seize : les clés nous attendent, le plein est fait dans
la voiture ; et les courses chez Caprabo : nous sommes veille de
Dimanche, et au moins dix homards tout frais attendent les estivants . Un
prix à défier toute concurrence... ce sont des homards ... canadiens ! ! On devrait dire : Llamàntoles canadians ! A la poissonnerie les
meilleures des Sénoritas attendent le chaland, et je tombe (façon de parler)
sur dona Paquita : elle parle
Catalan, mais je comprends très vite que les Barcelonais-aisés-incités-par-notre-ami-Manuel-à-un-niveau-de-vie-princier vont se précipiter sur les pinces,
et que mieux vaut réserver si je veux dîner-chic demain. Comme il reste une
adorable caissette d’huîtres du delta de l’Ebre, je la réserve aussi. Dona
Paquita m’accueillera avec un énorme Ola ! de connivence dimanche, pour me faire
servir par Dona Rosa Ana, je nage
dans le dépaysement, et les clients qui font la queue avec leur ticket comme
ici à la pharmacie Minguez me regardent avec les mêmes yeux noirs qu’ils
jettent sur le toro tout noir à la corida !
dona Paquita se prépare à l'attaque |
dona Rosa Ana emballe le précieux homard |
Pour se mettre dans l’eau, pas
besoin d’effort : il suffit d’avancer dans les vagues : avec la baisse progressive du fond de sable, la première vous inonde. La seconde vous submerge, et on se
trouve dans la mer à 25° sans l’avoir voulu… ici l’été se prolonge plusieurs jours comparé au Nord, on comprend que les jubilados vivent plus vieux, la Sécu catalane est mal barrée !
La première nuit se passera dans
la rumeur des vagues, avec la perspective de manger comme les Parisiens les
plus huppés, ceux qui se prennent pour des Rois en festoyant sans compter de
l’argent de nos impôts. Les déshérités leur en veulent, ils ne comprennent pas que l'on fasse tant d'histoires avec si peu de choses, logique, on ne vit pas dans le même monde.
impossible d'avoir une parillada pareille au restaurant |
J'oublie que je viens de recevoir ma feuille
d’imposition foncier, majorée du 1% habituel, précédant la taxe d’habitation (injuste reconnait lui-même le Président)
que je paie toujours. Le total des deux est impressionnant…Etonnant, ni l'une ni l'autre ne sont prélevées à la source ! Pourtant, les Français sont si heureux dit-on de faire semblant ...de ne plus payer d'impôts ? ?
Ici le dépaysement est tel
que l'on oublie tout cela
et je n'ai pas encore goûté aux boquerones !
me sentio catalan