En ce moment, nous qui évitons
les bouchons sur les autoroutes des vacances, restons dans notre Comminges
favori : continuant d’explorer nous découvrons des détails nouveaux sur
les lieux qui nous entourent. Cela fait dix fois que nous visitons Saint-Just
de Valcabrère, il faut dire que tout dépend du guide, et cette fois c’est
Philippe Andreoli qui nous accompagne. Il est l’auteur « des origines de la tradition », un livre que vous
pouvez trouver facilement sur internet, et qui curieusement nous donne les clés
de l’implantation de St Bertrand ; Saint Just, ça nous en avons l’habitude.
Mais pas que l’on ajoute Montmaurin : figurez-vous que les principes de l’orientation
sont les mêmes, avec le cardo et le decumanus que nous avons appris à l’école
primaire, plus … tous les détails qui font les petits et grands plus… !
A Valcabrère donc, il faut bien
un guide pour nous rappeler la venue (présumée) ici d’Hérode Antipas, et de sa
femme Herodiade, elle-même responsable de la mort cruelle de Jean-Baptiste par sa
fille Salomé, tous évènements représentés
sur les stalles de Saint-Bertrand. Parmi les 7 collines qui entourent
st-Bertrand comme les 7 collines entourant Rome, il y en a une qui abriterait
le tombeau de l’illustre Herodiade, encore faut-il le trouver ce que je vous
souhaite ardemment à vous amis chasseurs qui parcourez ces bois en tous les
temps possibles et imaginables !
un binôme mère-fille séduisant et infernal, pauvre Jean-Baptiste ! par Paul Delaroche |
Et voici que toujours poussé par
Philippe Andreoli je découvre le peintre René-Henri Ravaut, né à Paris le 23 mars 1854
et mort en 1917. Il est l'élève d'Ulysse Butin et de Jean-Paul Laurens. Il
obtient une médaille de troisième classe au Salon de 1880. Son atelier était
situé au 18, rue Brunel à Paris. Il peint des scènes religieuses, et deux vous
nous intéresser :
Raimond VI comte de Toulouse,
l'excommunié 1156-1222, 1889, située dans le grand escalier du Capitole de
Toulouse. Et les funérailles de Saint Bertrand de Comminges, vers 1890, huile
sur toile, musée des Augustins de Toulouse. Je pourrais en rajouter une, le
titre en parait anodin : une scène de nu dans une barque, mais j’imagine
(mon imagination déborde) qu’il s’agit de mieux encore ! !
alors, c'est son sarcophage découvert à Saint-Sernin en 1998... ou pas ? |
Nous sommes donc au Capitole de Toulouse, attendris par le comte Raymond VI qui, tolérant, tolérait les Cathares voisins. Raymond VI, mort en 1222, et excommunié par Rome justement pour protéger les cathares persécutés par les armées du Nord lancées contre l'hérésie au début du XIIIe siècle.
Et où Ravaut représente-t-il le
comte excommunié ? A cent kilomètres de Toulouse, à Valcabrère justement,
dont les spécialistes que nous sommes devenus connaissons par cœur le portail d’entrée
situé au Nord. On reconnait bien les personnages à gauche : Saint Just. A droite on voit face Pastor à droite, et Sainte-Hélène avec sa croix à gauche.
Ravaut imagine que le Comte se réfugie au milieu des pélerins pour méditer sur
l’injustice des puissants de l’époque, dans ce lieu dont nous apprécions la
signification oubliée..
Je m’aperçois que toutes ces
informations sont très denses : j'attendrai demain pour vous montrer l’autre tableau de
Ravaut… sans oublier le nu déjà évoqué, qui me fait penser à Marie-Madeleine atterrissant
aux Saintes-Maries, lieu de vacances qui nous est cher !
achetez le bouquin de Ph.Andreoli !
et visitez Valcabrère !
à demain pour les funérailles !