C'est un peintre toulousain. Age : 94 ans, il a donc vécu la seconde guerre mondiale, il a même été résistant, Président de l'ANACR de Toulouse : vous savez ce que ce sigle signifie ? Association nationale des anciens combattants de la résistance. Chapeau donc !
Lucien rappelle volontiers que son grand-père paternel dressait
des épures aux Ponts des Chaussées et que son père aimait peindre, en
amateur. Mais bien qu'il ait manifesté quelques dons de dessinateur après son
certificat d'études, Lucien Vieillard va entreprendre des études de lettres
puis de droit. Sa licence en poche, il devient huissier de justice, métier
qu'il va abandonner au bout de huit ans pour celui de chef de contentieux d'une
caisse de retraite. Il deviendra le directeur de ce dernier organisme. Il avoue
aujourd'hui avoir éprouvé le désir de peindre au cours de sa carrière
administrative.
Mais c'est seulement en 1966, à trente-cinq ans, qu'il se
décide à prendre le pinceau. Il trouve l'inspiration dans de vieilles cartes
postales trouvées au grenier et brosse sept toiles en un mois. Pendant plusieurs
années, Lucien Vieillard mène une double vie : fonctionnaire le jour, artiste le
soir et le dimanche. Sa carrière de peintre débute en 1970 lorsqu'une galerie
parisienne accueille la première exposition de ses toiles. C'est un succès.
D'autres suivront. Lucien Vieillard impose sa patte en France et en Europe,
participe à des expositions à New-York et Tokyo, entre dans les collections de
plusieurs musées. Revenu vivre à Toulouse en 1989, il profitera de sa retraite pour se consacrer à plein temps à la peinture.
alors... naïf ?
« Poète de l'imaginaire »: voilà la qualité que revendique
Lucien Vieillard. Et point n'est besoin d'être expert en art pour reconnaître
la part du rêve de l'artiste dans ces toiles d'apparence figurative. D'un
tableau à l'autre, il suffit de regarder. La traction sortant de la
préfecture jouxtant la cathédrale Saint-Etienne, l'avion survolant le
mythique Hôtel du Grand Balcon, le petit cirque planté dans une banlieue sous
un ciel de nuit, le pont sur le Canal du Midi : rien de tout cela n'est dessiné
d'après nature. Des paysages urbains surtout, reflétant des villes vidées de leurs habitants. Lucien s'oblige à peindre les détails, mais tout est repensé. Dans le temps comme dans l'espace, explique-t-il, c'est mon monde à moi que j'essaye de faire partager aux autres
en fait, j'imagine tout !
une salle dédiée à son don au Conseil départemental,
au château de Laréole !