Quel drôle de nom ! quel
drôle d’oiseau ! Je tombe une fois de plus en arrêt devant les photos de
Noushka (quelle diversité de voyages, quelle diversité de prises de vue, elle a
tout vu, tout photographié !) qui revient d'Afrique se balader en Barousse, ça je connais… et
comme par hasard (tout parait calculé au contraire), elle tombe pile sur un
Tichodrome !
https://1000-pattes.blogspot.com/search?q=tichodrome |
Je reconnais qu’il n’y a pas en
montagne que les papillons : il y a les oiseaux.
Le Tichodrome échelette
(Tichodroma muraria), seul représentant du genre Tichodroma et de la famille
des Tichodromidae, est une espèce d'oiseaux vivant essentiellement en altitude
dans les massifs montagneux d'Europe et d'Asie.
Vous savez mon penchant pour l'origine des noms : teichos, c'est la muraille. Drome, (comme aérodrome), c'est le lieu d'une activité, "mon royaume est la muraille". Muraria. L'ancien nom
vernaculaire de l'espèce, conservé par Cuvier, était échelette, repris dans
l'appellation française moderne, et expliqué par le comportement de l'oiseau
explorant les parois, comme le souligne Géroudet :
« ... ces investigations d'aspect
un peu saccadé, qui ont valu au Tichodrome le nom d'« échelette »... »
L'espèce est également appelée ou
surnommée de différentes manières, souvent évocatrices, et notamment :
oiseau-papillon ; pic de
murailles ; pic d'araignées ; grimpereau de rocs ; grimpereau de rochers ; picchion
de murailles ; planet.
Le tichodrome explore les
falaises de bas en haut, d'une manière très agile. S'aidant de ses pattes, il
donne l'impression de marcher sur la paroi, ou progresse par bonds, puis
s'élève légèrement de quelques coups d'aile. Arrivé en haut de la falaise, il
se laisse tomber comme une pierre jusqu'en bas, et recommence sa progression.
Son vol est très léger, papillonnant, adroit, mais semble toujours désordonné.
L'espèce pratique également le vol plané et utilise les courants thermiques
pour visiter des parties plus élevées de la falaise. L'oiseau descend aussi au
sol, notamment pour y faire sa toilette dans un ruisseau ou prendre un bain de
poussière.
C’est un oiseau de petite taille
(de la taille d'un moineau ou d'une sittelle) au dos et à la tête d'un gris
cendré ; la gorge est noire chez le mâle (plus claire chez la femelle) ainsi
que le haut de la poitrine, le dessous et les rémiges sont gris foncé. Les plus
longues rémiges portent chacune deux taches blanches formant à chaque aile deux
rangées de points blancs parallèles. Les couvertures portent du rouge vif mais
l'alula est noire. Le bec fin et long est légèrement incurvé vers le bas, et de
couleur noire, comme les pattes.
Le dimorphisme sexuel est faible,
mais le mâle est plus contrasté que la femelle et a la gorge noire, et
celle-ci, outre une gorge pâle, porte également des taches ocre aux rémiges
primaires et secondaires. Le plumage internuptial du mâle se rapproche de celui
de la femelle, les deux sexes ayant la gorge et le haut de la poitrine blancs
lors de la mue automnale.
Les individus semblent
solitaires, et territoriaux, bien qu'un cas de grégarisme hivernal ait été
signalé dans les Alpes. Généralement, ils semblent ne tolérer leurs congénères
que lors de la période de reproduction, et se montrent plutôt querelleurs le
reste du temps. Lorsque plusieurs couples se partagent une même falaise, chacun
y défend son territoire contre les voisins. Même en hiver, les territoires
nourriciers sont défendus contre les autres tichodromes. L'oiseau affiche une
attitude menaçante avec les ailes basses et la queue relevée, qui rappelle
celle de la sittelle. Deux individus peuvent s'affronter dans des joutes
aériennes vertigineuses, qui semblent tenir une place importante dans la
défense du territoire.
Le tichodrome serait un gros
dormeur, disparaissant tôt le soir dans une fissure pour y passer la nuit, et
ne reprenant son activité qu'assez tard le matin, après les autres espèces.
D'une tonalité élevée, les
émissions vocales sont variées et mélodieuses. Le chant est une mélodie
précieuse pouvant évoquer celui du grimpereau des jardins. Les deux sexes
chantent, y compris en hiver, et le mâle chante pour signaler à la femelle
l'emplacement choisi pour le nid.
En raison de son mode de vie et
de l'inaccessibilité de son milieu, l'alimentation du tichodrome est mal
connue, surtout en hiver. Les arthropodes semblent constituer une part
importante de son régime alimentaire mais certains auteurs supposent que
d'autres invertébrés, des larves, voire des mollusques, sont également capturés.
L'oiseau utilise son long bec fin
pour extraire ses proies des fissures, mais peut aussi prendre au vol un
insecte ailé. Il peut aussi tout simplement attraper un insecte posé sur la
paroi.
ici, les parents évacuent régulièrement les fientes |
Malgré les taches colorées des
ailes, l'oiseau est majoritairement gris et son plumage lui offre une bonne
homochromie le rendant difficile à repérer dans son milieu rupestre.
Pour un poids de seize à
vingt-deux grammes, l'oiseau mesure treize à quatorze centimètres de longueur,
bec non compris ; celui-ci mesure vingt-trois à trente-cinq millimètres.
L'envergure est très importante par rapport au poids, avec vingt-six à
vingt-sept centimètres. Ces grandes ailes arrondies, battant de manière très
irrégulière avec une amplitude variable, donnent à l'espèce un vol
caractéristique, à la fois léger et hésitant, évoquant celui d'un papillon…. Nous
y sommes, voilà pourquoi je kiffe ! !
Allez l'admirer dans la vallée d'Aspe
PS : voir aussi Cédrick Lamande :