Promenade sous les arbres du monde. Des surprises : l'orangerie tout en verre. Le cloitre de Saint Sever de Rustan. Le petit train... et les paons, le cri (affreux) des mâles, les couleurs merveilleuses de ces messieurs, le flegme de ces dames... je parle toujours des paons !
l'ouragan d'Edmond Desca, de Vic en Bigorre, couronné au salon de 1883, nous montre ses fesses |
lors d'une violente tempête, il souffle dans une corne, perché sur une branche cassée le chien est effrayé, il y a de quoi ! |
le pin Weymouth arbore ses aiguilles longilignes |
pas habituelle une voie de 7"1/4 (184mm) en France ! rappelons que l'écartement Decauville est de 600mm, ce qui donne l'échelle de 1/3,5 environ http://www.cfchanteraines.fr/lvdc/lvdc0130/carnet01.htm |
Dieu devant l'arbre défendu jette Adam et Eve du Paradis : fallait pas désobéir ! (voir PS 2) |
l'Ange : -"vous n'avez pas compris ? prenez vos cliques et vos claques, un sac de graines à semer, barrez-vous et bossez" ! |
comme le font les papilio, le paon bleu mâle (pavo cristatus) pratique le top hilling pour se faire mater des femelles |
je repère une adorable maison à louer
habiter Tarbes,
devant le jardin Massey ?
PS 1 : J'ai retrouvé le voyage en Espagne de Théophile Gautier, 1843
pas de chance (pour moi)
Il fait le tour dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, mais ne semble pas visiter la Catalogne ! Par contre, partant de Paris en diligence, il passe par Bordeaux et Bayonne. Voici pour les lecteurs assidus le début du chapitre II, c'est tellement décalé, cent soixante quinze ans plus tard !
Bayonne est une ville presque
espagnole pour le langage et les mœurs : l’hôtel où nous logions s’appelait la
Fonda Sant-Esteban. Sachant que nous allions faire un long voyage dans la
Péninsule, on nous faisait toutes sortes de recommandations : Achetez des
ceintures rouges pour vous serrer le ventre ; munissez-vous de tromblons, de
peignes et de fioles d’eau insectomortifère ; emportez du biscuit et des
provisions, les Espagnols déjeunent d’une cuillerée de chocolat, dînent d’une
gousse d’ail arrosée d’un verre d’eau, et soupent d’une cigarette de papier ;
vous devriez bien aussi vous munir d’un matelas et d’une marmite pour vous
coucher et faire la soupe. Les dialogues français-espagnols à l’usage des
voyageurs n’avaient rien de très rassurant. Au chapitre du voyageur à
l’auberge, on lit ces effrayantes paroles : Je voudrais bien prendre quelque
chose. ― Prenez une chaise, répond l’hôtelier. ― Fort bien ; mais j’aimerais
mieux prendre n’importe quoi de plus nourrissant. Qu’avez-vous apporté ?
poursuit le maître de la posada. ― Rien, répond tristement le voyageur. ― Eh
bien ! alors, comment voulez-vous que je vous fasse à manger ? Le boucher est
là-bas, le boulanger est plus loin ; allez chercher du pain et de la viande,
et, s’il y a du charbon, ma femme, qui s’entend un peu à la cuisine, vous
accommodera vos provisions. Le voyageur, furieux, fait un vacarme effroyable,
et l’hôtelier impassible lui porte sur sa carte : 6 réaux de tapage.
La voiture qui conduit à Madrid
part de Bayonne. Le conducteur est un mayoral avec un chapeau pointu orné de
velours et houppes de soie, une veste brune brodée d’agréments de couleur, des
guêtres de peau et une ceinture rouge : voilà un petit commencement de couleur
locale. À partir de Bayonne, le pays est extrêmement pittoresque ; la chaîne
des Pyrénées se dessine plus nettement, et des montagnes aux belles lignes
onduleuses varient l’aspect de l’horizon ; la mer fait de fréquentes
apparitions sur la droite de la route ; à chaque coude, l’on aperçoit
subitement entre deux montagnes ce bleu sombre, doux et profond, coupé çà et là
de volutes d’écume plus blanche que la neige dont jamais aucun peintre n’a pu
donner l’idée. Je fais ici amende honorable à la mer dont j’avais parlé
irrévérencieusement, n’ayant vu que la mer d’Ostende qui n’est autre chose que
l’Escaut canalisé, comme le soutenait si spirituellement mon cher ami Fritz.
Le cadran de l’église d’Urrugne
où nous passâmes, portait écrite en lettres noires cette funèbre inscription :
Vulnerant omnes, ultima necat. Oui, tu as raison, cadran mélancolique, toutes
les heures nous blessent avec la pointe acérée de tes aiguilles, et chaque tour
de roue nous emporte vers l’inconnu.
Les maisons d’Urrugne et de
Saint-Jean-de-Luz, qui n’en est pas très éloigné, ont une physionomie
sanguinaire et barbare due à la bizarre coutume de peindre en rouge antique ou
sang de bœuf les volets, les portes et les poutres qui retiennent les
compartiments de maçonnerie. Après Saint-Jean-de-Luz, on trouve Behobie, qui
est le dernier village français. On fait sur la frontière deux commerces
auxquels les guerres ont donné lieu : d’abord celui des balles trouvées dans
les champs, ensuite celui de la contrebande humaine. On passe un carliste comme
un ballot de marchandises ; il y a un tarif : tant pour un colonel, tant pour
un officier ; le marché fait, le contrebandier arrive, emporte son homme, le
passe et le rend à destination comme une douzaine de foulards ou un cent de cigares.
De l’autre côté de la Bidassoa, l’on aperçoit Irun, le premier village espagnol
; la moitié du pont appartient à la France et l’autre à l’Espagne. Tout près de
ce pont se trouve la fameuse île des Faisans où fut célébré par procuration le
mariage de Louis XIV. Il serait difficile aujourd’hui d’y célébrer quelque
chose, car elle n’est pas plus grande qu’une sole frite de moyenne espèce.
PS (2) : Le cloitre de St Sever est décrit dans :
c'est quand-même commode quand on peut compulser les bouquins sur internet !
merci l'Université Bordeaux-Montaigne !