jeudi 20 décembre 2018

Caddy-cuir : sauvé par Lesdiguières


Encore une longue histoire : je commence à confectionner l'intérieur cuir : découper les patrons (trente six fois pour bien les ajuster), j'y arrive. Mais quand je veux coller le simili acheté à l'avance : impossible : aucune élasticité, et aucune colle normale ne veut coller : je suis désespéré... jusqu'à ce qu'à 13 heures pile, j'ouvre la télé, TF1 : j'aime bien Jean-Pierre Pernaut, avec sa manière de filmer les artisans un peu partout, il arrive souvent à me faire découvrir des gens extraordinaires : c'est le cas : un reportage à Grenoble, sur un gantier. Un gantier ? Je réfléchis, il doit avoir des peaux, pour créer ses gants ? Il doit les faire trancher ? Je fouille sur internet, et ne suis pas long à trouver : Gants Lesdiguières, une maison fondée en 1885. Meilleur ouvrier de France ! Le patron a la Légion d'honneur ! Chevalier ! Un compagnon ! Je téléphone, c'est une affaire de famille, je tombe sur Julie Strazzeri, la maison Lesdiguières est en réalité une boutique ex-italienne, des Strazzeri. Je me sens de plus en plus en confiance, je me présente, explique que je construis un caddy. Les premières minutes sont extraterrestres, Julie se demande qui je suis, elle ne vend pas de peaux d'habitude, elles sont réservées à son père pour faire des gants. Des gants en chevreau. Comme la "peau de chagrin" de Balzac ! Ce que je cherche, c'est du vrai cuir, épaisseur 0,4 mm, c'est très très fin et élastique, ça sert à fabriquer des gants fins.


Je vous la fais courte. Jean Strazzeri a vu mes photos de voitures, et s'est ému : les fous dans mon genre ne courent pas les rues de Grenoble ! Il ne peut me laisser dans la panade. Moyennant un chèque envoyé 10 rue Voltaire, je reçois quelques jours plus tard la peau. Magnifique. Tellement belle que je n'ose pas la toucher ! Une peau de chagrin !

Voilà que l'envie (d'avoir envie) m'a pris, et je viens de couper, coller ; ajuster ; réajuster. Je n'ai pas encore posé les piqûres. Ca sèche. Tant qu'à y être, je vais finir les détails, avant de peindre. J'ai toujours été fasciné par les modèles finis en laiton. C'est comme cela que j'avais laissé mon châssis de Bugatti 35.

 garnitures arrière : version vinyle abandonnée

le chevreau à l'envers : dossier de la banquette avant


arrière garni




J'ai déjà tout démonté. Eliminé les frottements du pont arrière. Peint le badge en bleu.

Pris rendez-vous vendredi avec Saïd

il sera noir !



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