Mot d'ordre à toutes et à tous : le CCNE, le Comité consultatif national d'éthique, attend vos, nos remarques, pour réfléchir à son rapport prochain,
C quoi l'éthique ?
Y-a-quoi dedans ?
comment l'homme (et la femme bien entendu...) va-t-il (ou pas) vivre en harmonie
avec la Vie (le vivant) demain ?
bonne question, non ?
avec la Vie (le vivant) demain ?
bonne question, non ?
Ces questions, les philosophes se les sont posées depuis l'Antiquité. S'agissant de l'Homme et de la Nature aussi, la science correspondante se nomme l'écologie. Je vous ai parlé du premier sommet de la Terre en 1972 où l'agronome René Dubos sera l'un des rédacteurs du manifeste : "nous n'avons qu'une Terre".
1972, c'était il y a 46 ans ! Mais si nous relisons les manifestes Sioux de 1854, il y a 164 ans, tout est dit !
le voici :
Discours prononcé en 1854 par Seattle (v. 1786-1866), chef
des tribus Duwamish et Suquamish, devant le gouverneur Isaac Stevens. Il s’agit de la traduction française de la version
anachronique de Ted Perry. Pour plus d’information concernant les désaccords
sur l’attribution du discours, voir Wikipédia.
"Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de
la terre ?
L’idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la
fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez
les acheter ?
Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.
Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse,
chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque
bourdonnement d’insecte sont sacrés dans le souvenir et l’expérience de mon
peuple.
La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs
de l’homme rouge.
Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur
naissance lorsqu’ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient
jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous
sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous. Les fleurs
parfumées sont nos sœurs ; le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos
frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et
l’homme, tous appartiennent à la même famille.
Aussi lorsque le Grand Chef à Washington envoie dire qu’il
veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand chef envoie
dire qu’il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre
confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous
considérons donc, votre offre d’acheter notre terre. Mais ce ne sera pas
facile. Car cette terre nous est sacrée.
Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les
rivières n’est pas seulement de l’eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous
vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu’elle est sacrée et que
chaque reflet spectral dans l’eau claire des lacs parle d’événements et de
souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de
mon père.
Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif.
Les rivières portent nos canoës, et nourrissent nos enfants. Si nous vous
vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l’enseigner à vos
enfants, que les rivières sont nos frères et les vôtres, et vous devez
désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un
frère. Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de
terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans
la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas son frère,
mais son ennemi, et lorsqu’il l’a conquise, il va plus loin. Il abandonne la
tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses
enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de
ses enfants tombent dans l’oubli. Il traite sa mère, la terre, et son frère, le
ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les
perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui
qu’un désert.
Il n’y a pas d’endroit paisible dans les villes de l’homme
blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le
froissement des ailes d’un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un
sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles.
Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire
de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ? Je
suis un homme rouge et ne comprends pas. L’Indien préfère le son doux du vent
s’élançant au-dessus de la face d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé
par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.
L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses
partagent le même souffle.
La bête, l’arbre, l’homme. Ils partagent tous le même
souffle.
L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire.
Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la
puanteur. Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que
l’air nous est précieux, que l’air partage son esprit avec tout ce qu’il fait
vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu
son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à
part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l’homme blanc peut aller
goûter le vent adouci par les fleurs des prés. Nous considérerons donc votre
offre d’acheter notre terre. Mais si nous décidons de l’accepter, j’y mettrai
une condition : l’homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses
frères.
Je suis un sauvage et je ne connais pas d’autre façon de
vivre.
J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie,
abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je
suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être
plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.
Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ?. Si toutes les bêtes
disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Car ce qui
arrive aux bêtes, arrive bientôt à l’homme. Toutes choses se tiennent.
Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent
est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la terre, dites à vos
enfants qu’elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos
enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère.
Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes
crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.
Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à
l’homme ; l’homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se
tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.
Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.
Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en
est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même.
Même l’homme blanc, dont le dieu se promène et parle avec
lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune.
Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose
que nous savons, et que l’homme blanc découvrira peut-être un jour, c’est que
notre dieu est le même dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder
comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le dieu
de l’homme, et sa pitié est égale pour l’homme rouge et le blanc. Cette terre
lui est précieuse, et nuire à la terre, c’est accabler de mépris son créateur.
Les Blancs aussi disparaîtront ; peut-être plus tôt que toutes les autres
tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres
détritus.
Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la
force du dieu qui vous a amenés jusqu’à cette terre et qui pour quelque dessein
particulier vous a fait dominer cette terre et l’homme rouge. Cette destinée
est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont
tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt
chargés du fumet de beaucoup d’hommes, et la vue des collines en pleines fleurs
ternie par des fils qui parlent.
Où est le hallier ? Disparu. Où est l’aigle ? Disparu.
La fin de la vie, le début de la survivance".
Speilberg nous montre dans son dernier film Ready player one une hypothèse de notre "survivance" dans quelques dizaines d'années !
ça n'est pas que de la science-fiction !
Voulons-nous devenir cette humanité la ?