vendredi 2 mars 2018

le mythe d'Eleusis

J’ai fait allusion, s’agissant de Jean Delville, à son intérêt pour l’ésotérisme. J’ai prononcé le mot « rose-croix ». Je vous ai montré les « femmes d’Eleusis ». C’est l’occasion de développer , tout cela nous mène ... à la création de l'agriculture, pas moins !

la suite du texte va nous donner des indications : sont-ce Déméter (au centre) ? Perséphone à gauche (avec sa torche) ? 
mais ... qui est la troisième à droite ?

En Grèce, pas loin d’Athènes, au bord de mer, le sanctuaire d’Eleusis est basé sur le mythe de Déméter et de Perséphone. Je vous en ai déjà parlé. Je reprends : Déméter est la déesse mère, la déesse de la terre cultivée par l’agriculture, et des moissons. Tout ce qui représente les fondations de l’alimentation, et donc de la vie. Ce devrait (ou pourrait) être la protectrice du salon de l’Agriculture porte de Versailles ? Déméter est la soeur de Zeus. Elle a une fille, Perséphone. En Grec. On a oublié ce prénom, devenu en latin Proserpine. On la délaissé aussi ! dommage !

voici Déméter, avec sa corne d'épis de blé

Hadès, son frère, (et donc aussi frère de Zeus), est le dieu des enfers et règne sur les mondes souterrains. Il aperçoit Perséphone, (qui vit alors en Sicile), en train de cueillir des narcisses et l’enlève, désireux d’en faire sa femme. (On comprend bien qu’auparavant, il n’avait pas réussi à pécho quelque meuf que ce soit, aucune n’étant prête à passer sa vie sous terre , sans magasins, sans confort, privée de soleil et de toutes les commodités qui font une vie de Reine). Pour être très précis, une faille s'ouvre sous le narcisse quand Perséphone tire dessus, et elle tombe direct dans la faille où l'attend (bras ouverts) Hadès ! Déméter s’affole, ignorant qui est le ravisseur, et erre pendant neuf jours et neuf nuits à sa recherche, en prenant la forme d’une vieille femme nommée Doso. -« La Terre sera affamée tant que je n'aurai pas retrouvé ma fille » jure-t-elle.  La famine survient. Hélios le soleil s’inquiète, et décide de dire la vérité à Déméter. Celle-ci descend aux Enfers, interpelle Hadès, qui nie ! Le déni habituel ! Il n’y a plus que Zeus pour arbitrer le conflit, et il envoie Hermès auprès d’Hadès, avec le message : -« rends Perséphone, Démeter nous fiche le souk ». (ils parlaient à l'époque un peu comme le fait Laurent Wauquiez, pour être compris du peuple d'en-bas). Hadès  doit céder. Mais dans une dernière traîtrise, il fait manger à son épouse six pépins d’une grenade, la tradition voulant que quiconque mange dans le royaume des morts ne peut plus le quitter.  Zeus obtient le jugement suivant : Perséphone passera l'hiver aux Enfers, et le reste de l'année avec sa mère. Un peu comme une garde partagée.

Ainsi débute, selon la mythologie grecque, le cycle des saisons.  Perséphone passera les quatre mois de l’hiver sous terre et, tel l’épi de blé, remontera à la surface au printemps et séjournera dans le monde extérieur en été et au début de l’automne. Ce séjour coïncide avec la vie des papillons, voilà pourquoi j'y suis si attaché !


mosaïque de Munich : Aion le Dieu du temps, devant le zodiaque. L'arbre en été et hiver. Les quatre saisons

Il faut dire que Perséphone a fini par accepter son rôle de reine des Morts, car dans les légendes, elle agit toujours en accord avec son époux. Elle se montre même dure et inflexible. Selon Homère, elle cultive aux enfers un magnifique jardin de fleurs qui sont en fait des pierres précieuses, ce qui la met en relation avec la forme romaine de Hadès, Pluton, qui est aussi dieu des richesses souterraines. C’est bien une femme en tous cas : aucune ne voulait devenir reine des Enfers faute de magasins. Perséphone en crée un, et invente les pierres précieuses pour disposer de bijoux. Elle était douée pour le commerce et la mondialisation. Aujourd’hui, elle serait en marche, tête de cordée, et "ruissellerait" dans la gent féminine !

Plus tard, Déméter enseigna aux humains le labour et les semis. A l'époque on ignorait les pesticides ! Durant son errance sous la forme de Doso, elle avait rencontré Céléos, roi d'Éleusis. Nous y voilà ! Pour le remercier de son accueil, elle prit avec elle ses fils, Démophon et Triptolème, tenta de rendre le premier immortel et enseigna au second l'art de l'agriculture. Celui-ci devait transmettre cet art au reste des humains. Selon certaines traditions, elle lui aurait aussi donné des grains de blé afin qu'il les répande sur la Terre. Nous sommes ainsi tous (les céréaliers) les descendants de Triptolème, et avons dans nos racines, que nous le voulions on non, le mythe d’Eleusis dans nos gènes.

Voilà le sens du célèbre « marbre d’Eleusis » qui montre trois personnages : Déméter remet un grain de blé à Triptolème, pendant que Perséphone (sortie des Enfers puisque nous sommes en été) impose la main droite sur sa tête.


tombe de Péladan aux Batignolles
De toutes ces histoires dérive le mythe d’Eleusis, dont nous avons la trace des rites d’initiation qui ont du frapper Jean Delville, lui-même appartenant à l’école fondée par Joséphin Péladan (1858-1918) se déclarant le Maitre des rose-croix. D'où le tableau : "les femmes d'Eleusis".

Les cérémonies de l’initiation consistaient en trois temps : paroles et enseignements secrets (legomena), processions et drames sacrés (dromena) et présentation d’objets sacrés (deiknumena). Les Mystères se composaient de trois degrés d’initiation : initiation préalable (muèsis), initiation complète (télétè), et contemplation (epopteia).

Les Petits Mystères se déroulaient en février, non loin d’Eleusis, à Agrae. Là dans un temple dédié à Perséphone, des hiérophantes rejouaient devant les néophytes la scène de l’enlèvement de Perséphone. Scène qu'a reproduite le Bernin, que je vous montre ci-dessous. Plusieurs jours se passaient en prières et invocations. En septembre, commençaient les rites préparatoires, notamment de purification, les néophytes devant plonger dans la mer avec un porcelet qu’ils devaient ensuite sacrifier. A la fin de ces cérémonies, les néophytes étaient devenus des Mystes (du grec Mustês, initié) et pouvaient aspirer aux mystères de la contemplation (epoteia).

Les Grands Mystères qui faisaient suite aux Petits ne se célébraient que tous les cinq ans à Eleusis. Ils duraient neuf jours. Un cortège s’élançait d’Athènes, suivant la voie sacrée, pour gagner le sanctuaire. Les Mystes devaient passer la nuit de l’initiation à affronter de terribles épreuves. Ils étaient vêtus de peaux de faon et devaient déambuler dans des dédales, dans l’obscurité la plus complète, à l’écoute de gémissements angoissants. Ces labyrinthes font resurgir en mémoire, le dédale où était tapi le Minotaure, cette créature à corps d’homme et à tête de taureau. Et les Mystes tâtonnant dans les ténèbres étaient aux prises avec des visions apocalyptiques des artifices mises en place par les prêtres sous la forme de chimères, de dragons, de larves humaines.

Tout cela faisait partie du processus pour se rappeler, pour se souvenir. « Au ciel apprendre c’est voir, sur terre c’est se rappeler » écrivait le poète grec Pindare.

D’après Edouard Schuré, un prêtre mettait ensuite en action une fumigation qui avait pour effet de faire apparaître des formes fantasmagoriques, mi-hommes, mi-démons. Il fallait passer à travers ces formes hideuses et chimériques pour poursuivre l’initiation. Certains évoquent des décoctions fabriquées à partir d'ergot de blé, propices à créer des hallucinations....?

Là, les Mystes finissaient par parvenir au telesterion où trois mille personnes pouvaient prendre place. Ils découvraient assis sur leur trône Hadès, le dieu des enfers et Perséphone son épouse. C’était la contemplation (epopteia).

C'est à ce moment que s’accomplissaient des rites mystérieux. Il est fort probable que comme dans beaucoup de rites antiques ait eu lieu une hiérogamie, une sexualité sacrée, entre un hiérophante et une prêtresse. Cette pratique rituélique était fort répandue dans les rites antiques, telle la hiérogamie entre Baal et Anat ou entre Isis et Osiris. Les Mystes répétaient alors en chœur « tombe en pluie », puis regardant la terre, disaient « deviens grosse ». Selon la légende Zeus et Perséphone eurent ainsi un fils Zagreus ou Dyonisos : Zeus par sa foudre ensemence la terre mère...

Apulée, auteur du II° siècle après J.C. et initié à plusieurs cultes orientaux dont ceux d’Isis, disait des mystères d’Eleusis « je m’approchais des confins de la mort et, ayant atteint le seuil de Perséphone, j’en revins ayant été porté à travers tous les éléments de l’eau, du feu, de la terre et de l’air. Dans les profondeurs de minuit, je vis le soleil reluisant d’une lumière splendide, en même temps que les dieux infernaux et supérieurs et, m’approchant de ces divinités, je leur payai le tribut d’une pieuse adoration ».

la Persephone de Rossetti

Par cette vision des mystères, l’initié devenait voyant pour toujours. Il avait vu l’autre côté, l’au-delà, le royaume des dieux et de déesses. Il semble que le but des mystères d’Eleusis était de montrer que la vie perdurait après la mort. « Mourir, c’est renaître » semble dire l’épi de blé. Le Myste reprenait alors sa vie normale. Il était sauvé.


Les mystères d’Eleusis ont accompli leur œuvre auprès des générations de grecs, même les romains les tiennent en grande estime. Certains empereurs se firent même initier tels Auguste et Hadrien.

Avec l’arrivée du christianisme, les jours d’Eleusis sont comptés. En 364, l’empereur romain Valentinien interdit tous les rites nocturnes mais son proconsul le prie d’autoriser ceux d’Eleusis. L’année 379 voit l’avènement de Théodose Ier, empereur romain d'Orient, qui va proclamer l’année suivante le christianisme comme religion d'Etat. Dès 381, il publie un édit qui interdit tous les rites païens et de fait celui d’Eleusis.

Cependant, les nombreux cultes païens, qu’ils soient ceux d’Isis, d’Eleusis, du Mithraïsme, en dépit de l’édit de Théodose et des persécutions, ont continué à être célébrés. Si le Mithraïsme était diffusé dans tout l’empire romain, Eleusis ne comptait qu’un seul sanctuaire. Après la chute d’Eleusis, il est probable que quelques prêtres et adeptes se soient réfugiés dans le nord de la Grèce ou se soient fondus avec le christianisme.

Pour faire bloc contre les persécutions, deux des principaux cultes à mystères, le mithraïsme et Eleusis ont dû se rapprocher. Mithra pour devenir le soleil invincible (sol invictus) et anéantir les ténèbres devait tuer le taureau. Il existe des points communs dans ces deux traditions antiques, ainsi des épis de blé poussent de la plaie du taureau et Zeus n’a t-il pas pris la forme d’un taureau pour enlever Europe ? On a ainsi retrouvé à Eleusis un taurobole, lieu où un taureau était sacrifié et où on versait sur le corps nu du récipiendaire une pluie de sang encore chaud de l’animal. Faut-il voir une relation avec les Hyades, cet amas d’étoiles de la constellation du Taureau, qui signifie en grec « étoiles de pluie » ?

L’histoire est loin d’être terminée, voilà que les Wisigoths s’en mêlent. Eleusis avait déjà repoussé les Goths, en 269, lors de leur première invasion. Que cherchaient les Wisigoths ? Pourquoi se sont-ils rendus à Eleusis ? S’agissait-il pour eux d’un site païen qu’il fallait détruire ou voulaient-ils s’emparer des mystères ? En 396, ils ont pillé Athènes sans saccager l’Acropole. Puis ils sont revenus à Eleusis sous la férule d’Alaric I°. Ont-ils été les derniers dépositaires des cultes à mystère d’Eleusis ?

Les Wisigoths ne marchaient pas au hasard. Ils savaient lire les veines de la terre et les lignes du ciel. Leurs augures les ont conduits en Attique. Les Wisigoths marchaient toujours plus vers l’ouest, n’oublions pas que les Wisigoths, en provenance de germanie, étaient le peuple de l’ouest (en allemand Westgoten). Même si les Wisigoths ont été convertis à l’arianisme vers 341, (l’arianisme venait de ce prêtre chrétien d’Alexandrie, Arius, qui professa vers 316 que Jésus Christ ne pouvait être l’égal du Père, ce n’était que le Fils du Père. Ce sont ces mêmes Ariens qui ont décapité Saint-Gaudens en 475), les traditions antiques demeuraient bien vivaces. Les Wisigoths vouaient un culte au taureau,  taurus en latin, tauros en grec. Il est probable que la mise en commun des cultes du taureau mithraïque et ceux d’Eleusis aient attisé la convoitise des Wisigoths.
 
le Bernin : Hadès enlève Perséphone



En se repérant aux étoiles, ont-ils suivis une première route des étoiles, celle tracée par les bœufs vers la déesse Vierge Perséphone, Mère de l’épi de blé ? Cette route de la Vierge passait par la constellation du bouvier, amenant avec lui les bœufs de la grande ourse (les sept bœufs, septemtriones en latin) située au septentrion. Les bœufs représentant l’agriculture, tirant la charrue pour ensemencer la terre des étoiles. Le chemin forme un arc de cercle depuis les trois premières étoiles de la Grande Ourse en passant par Arcturus, l’étoile la plus importante du Bouvier, jusqu’à l’Epi de la Vierge, là où la terre vierge est ensemencée.


Déméter et Perséphone, et la plupart des cultes des déesses-mères se retrouvent liés à la constellation de la Vierge. Le soleil traversait jadis la route de la Vierge lors de l’équinoxe d'automne. Les deux principales étoiles de la constellation étaient aussi en rapport avec l’agriculture : le lever héliaque de l’étoile de l’Epi (Spica) correspondait à peu près à la période des moissons, et celui de l’étoile de Vindemiatrix (du latin Vindemia, vendanges) à celui des vendanges.

Déméter
Puis les Wisigoths auraient suivi une deuxième route céleste, celle alignée sur la voie lactée, d’est en ouest. Partant d’Eleusis, emportant les derniers mystères avec eux, ils auraient suivi le lever héliaque de Sirius, que les anciens égyptiens assimilaient à la déesse-mère Isis, puis la constellation d‘Orion, le grand chasseur, que l’on pourrait assimiler à Mithra. Orion ne menace-t-il pas le Taureau placé juste à ses côtés ? Les Wisigoths suivaient ainsi la route tracée par le Taureau. La plus grosse étoile de la constellation du Taureau ne se nomme-t-elle pas Aldébaran qui signifie en arabe « celui qui suit » ?

La voie lactée est aussi le chemin emprunté par la vache céleste. Certaines déesses mères, se montrent sous les traits de la vache sacrée. Hathor en Egypte ou Anat cette déesse agraire chez les Cananéens n’ont-elles pas les cornes d’une vache ?

Les Wisigoths remontant toujours vers l’ouest ont pillé Rome en 410. Il est probable que les Wisigoths, aidés en cela par leurs augures, aient également contribués à tracer les premiers le fameux chemin (el camino) de Saint Jacques de Compostelle, le champ d’étoiles (Campus Stellaru) poursuivant ainsi jusqu’en Espagne et au Portugal en direction du Finisterre, Finis Terra. Sur leur traces, nous pouvons retrouver de nombreuses villes commençant par le signe du taurus: une de leur premières capitales a été Toulouse, puis en Espagne, Tolède. D’autres villes dans la péninsule ibérique rappellent encore le taurus dans leur nom, telles Tarragone, Torrejon ou Tomar. Ce sont ces mêmes villes que nous fréquentons aujourd’hui durant l’été.... sur la trace du taureau ?

Le mythe agraire de Démeter et Perséphone perpétué par les mystères d’Eleusis symbolisait la renaissance du printemps, l’éternité des cycles de la vie. Les pratiques rituelles d’Eleusis sont désormais à tout jamais perdues, oubliées de la mémoire de l’homme. Pourtant, en contemplant les coucher de soleil féeriques sur la baie de Tarragone …(nos amis Grecs qui vivent à Eleusis sont avantagés pour une fois du moins ceux qui vivent sur place) et malgré les siècles qui ont passé, une magie s’opère toujours. Il suffit d’être attentif à ce qui nous entoure et d’ouvrir ses yeux. Pour devenir voyant à jamais ? Les oracles grecs ne disaient-ils pas, « un jour les dieux reviendront et ce sera pour toujours » ?

Tout ceci est une synthèse de toutes les entrées possibles sur wikipédia, 
et de nombreuses lectures ésotériques ! 
ndla




Voici la description officielle du marbre d'Eleusis : Demeter, la déesse de l'abondance agricole, se tient à gauche, vêtue d'un peplos et himation (manteau), et tient un sceptre. À droite, Perséphone, sa fille et l'épouse d'Hadès, le dieu des enfers. Elle est vêtue d'un chiton et d'un himation. Elle tient une torche qui rappelle la longue errance de Déméter dans les ténèbres, à la recherche de sa fille enlevée. Au centre Triptolemos. Déméter lui confie un grain de blé, ainsi que le secret de l'agriculture. En contrepartie, le jeune homme devenu Roi instituera les mystères d'Eleusis, des rites mystiques qui proposent aux fidèles une série d'initiations, pour trouver le salut dans d'au-delà, précisément dans le royaume de Perséphone et d'Hadès. Le marbre d'origine a été trouvé cassé au sanctuaire de Demeter à Eleusis, mais il a été copié une dizaine de fois par les Romains.

le site d'Eleusis

musée d'Eleusis : le buste d'Hadès et Perséphone, une fois encore avec sa torche

procession à Eleusis vénérant Perséphone et Hadès
PS : voir précédemment :


http://babone5go2.blogspot.fr/2016/01/mc-queen-magnificent-nature-28.html

tout s'explique dans le tableau de Rossetti : Peséphone=Proserpine mange 6 pépins de la fameuse grenade


Proserpina

LUNGI è la luce che in sù questo muro
Rifrange appena, un breve istante scorta
Del rio palazzo alla soprana porta.
Lungi quei fiori d'Enna, O lido oscuro,
Dal frutto tuo fatal che omai m'è duro.

LUNGI quel cielo dal tartareo manto
Che quì mi cuopre: e lungì ahi lungi ahi quanto
Le notti che saran dai dì che furo.
Lungi da me mi sento; e ognor sognando
Cerco e ricerco, e resto ascoltatrice;
E qualche cuore a qualche anima dice,
(Di cui mi giunge il suon da quando in quando.
Continuamente insieme sospirando,)—

“Oimè per te, Proserpina infelice!”

Rosetti était peintre et poète : "malheur à toi, malheureuse Proserpine" !