Pourquoi nous dire qu’on serait
en automne ? Pourquoi nous faire croire que l’essence vaudrait 1,319€/l
alors que je la trouve ici à 1,289 ? Pourquoi me faire payer un loup d’élevage
20€ le kilog alors qu’ici il vaut 8,85 ? Pourquoi ces citoyens-chicos
dans la rue raconter qu’ils sont « insoumis » quand je les vois
soumis à notre société de consommation qui nous soumet à ces prélèvements
fiscaux toujours aussi inouïs, et à sa publicité mensongère ? Mais que font-ils tous là-haut dans la grisaille
et le froid quand ici tout le monde se baigne dans la mer à 24° ? Pourquoi nous
laissons-nous tromper à longueur de journée quand il suffit d'émigrer vers le Sud ?
cette nuit, quelque part en Méditerranée |
Nous avons donc décidé de prendre
notre destin en mains : il a suffi de cinq heures de voiture, pour filer
au Sud, de franchir quelques montagnes, de s’affranchir de la barrière de la
langue, et de changer de mode de vie : ici nous ne sommes plus séniors,
nous sommes majores, nous achetons le
même bar deux fois moins cher que chez nous…j’ai tort de cher « chez nous »,
nous sommes ici chez nous : me sentio Catalan !
Certes il faut faire certains
sacrifices : en traversant la montagne, peu de cette nourriture
industrielle que notre merveilleux accord récent avec le Canada va nous permettre
de goûter bientôt dans notre assiette : du bœuf aux hormones pas cher,
parfait pour supprimer définitivement les derniers élevages extensifs de nos
régions sous-développées et hyper-ruralisées, et nous apporter direct dans nos
assiettes les fast-food à bas prix supprimant définitivement toute notion de
race (quel mot horrible), de qualité (quel snobisme) ; de goût (complètement
ringard) tels que l’ont (âprement) négocié les Enarques qui font notre bonheur,
là-bas, à Paris, Bruxelles, et Montréal, en imposant le CETA !
Nous avons trouvé en fouillant
dans la forêt extensive d’ultimes produits naturels tels qu’ils les condamnent
faute de s’en régaler : des girolles-nature, totalement sauvages, tels que
la culture hors -sol se refuse à les produire, puisqu’on ignore encore comment
les cultiver !
Nous venons d’en faire une
omelette, comme on les cuisinait autrefois dans les chaumières : les
girolles étaient odorantes, une omelette magnifique, comme il n’en existera
bientôt plus, quand notre génération vieillissante aura bientôt disparu !
Pour les nostalgiques, je dédie
ces images promises à disparaître, comme disparaissent les papillons, sans que
nos Dirigeants s’en émeuvent le moins du monde. A vrai dire, nous, on s'en fiche pas mal : nous sommes rentrés en résistance !
Mais que mangent-il
donc ?
nous on se baigne à
24° en Méditerranée
nous aurons connu les
derniers jours heureux de la planète
Elle sait encore être
généreuse :
Ici, c’est encore l’été !
Il existe encore,
dans les bois d’altitude
des girolles
J’en suis à mon
premier jour de spiruline
On dirait que ça
commence à faire effet !
qu'est-ce que ça va être, dans deux semaines ?
les roses emmenées du jardin ont trouvé ici une nouvelle vie nous aussi ! |