Je vous l’assure : il est
aussi (si ce n’est plus)
difficile de devenir infirmière qu’énarque : je vous ai raconté l’épisode
numéro un de l’écrit (1), première
épreuve d’un concours hyper sélectif. Il faut donc passer l’écrit qui consiste,
(comme pour l’’ENA), à
rédiger une note de synthèse.
Ensuite, si l’on a bien synthétisé, on est
convoqué à l’oral. Nous en sommes à ce second stade, et les candidats(tes)
retenu(e)s doivent donc se rendre partout où ils ont été reçus la première fois.
Pour nous ça se passait aujourd’hui à Dax, il y a deux heures de route,
convocation à 13H30, impeccable puisqu’il suffit de déjeuner d’un sandwich, sur
une chaise qui traîne dans la cour, et d’attendre (les personnels soignants qui passent me disent -"bon appétit" avec bienveillance, (se demandant par précaution si je ne suis pas un malade échappé).
Dans la cour du Centre Hospitalier de Dax, véhicules du personnel, ordures hospitalières, ordures ménagères, la routine |
le monument aux morts dominé par la Victoire, tout un symbole |
accès aux péloïdes fermé, je comprendrai plus tard que j'ai assisté à une séance de zoothérapie mais trop tard |
Juste un petit tour en
ville : la cathédrale est fermée, principe de précaution, car des malfrats pourraient voler les objets sacrés
dedans, d’ailleurs je prie aussi bien dehors (pour la candidate à l’oral) puisque ouf ! la Sainte-Vierge est partout. Je
rends visite au Romain de bronze dont le chien s’est trouvé guéri en trempant son arthrose dans l’eau boueuse
salvatrice de l’Adour (pleine de
péloïdes(2), mais je ne risque pas de les baigner, mes pieds, dans la
fontaine, car elle a été couverte par
précaution au cas où un étourdi s’y tordrait les pieds en substituant à
l’arthrose guérie une fracture ouverte bien plus grave.
reconstitution d'un jardin médicinal autour de la cathédrale |
Si j’ai bien compris, l’oral
commence par une note écrite. On adore l’écrit en France, indispensable plus
tard pour qu’une infirmière puisse tracer ses actes médicaux, et s’inscrire
ainsi dans le principe de l’assurance qualité (qui participe au principe de précaution). Cet écrit précède le grand oral devant trois
examinateurs (j’ai failli dire trois magistrats mais vous voyez que c’est tout
comme). La première question étant :
-« votre réaction face à la médecine consistant pour certaines affections
à faire appel à la zoothérapie » ? Heureusement que notre candidate
possède un cheval, et s’y frotte assez pour pouvoir témoigner des effets
rassurants sur son stress, elle a ainsi pu improviser avant que l’Ecole à laquelle
elle postule puisse lui donner les éléments d’une réponse plus circonstanciée.
La vraie et bonne question
était : -« mais pourquoi
postulez-vous à Dax puisqu'une école d’infirmière existe à
Saint-Gaudens » ?
Attention c’est là que la réponse
doit-être appropriée. La candidate a passé six mois de préparation (comme à l’ENA) pour se
préparer à ces réflexions malicieuses, bien Françaises. La préparation n’était
pas gratuite, de même que chaque concours coûte cent Euros, vous voyez ce que
cela donne quand on en postule huit. Mais la prépa vous prépare à répondre aux
questions tordues. Enfin presque !
Dans une logique bien cartésienne en effet, les milliers de candidats ne
s’attendant pas à être reçus dans leur région d’origine candidatent partout en
France, pour multiplier leurs chances. Mais quelle est la rationalité d’une
Lilloise nommée à Toulouse, quand une Toulousaine est nommée à Lille, Dunkerque
ou Dax ?
En même temps si la réponse à la
question était : -« je
préfèrerais être reçue à Saint-Gaudens car j’habite à cinq minutes »,
la réaction du jury d’oral serait : -« eh
bien voilà un entretien conclu, on la refuse à Dax puisqu’elle postule pour
Saint-Gaudens ». Avec le risque que Toulouse dont dépend Saint-Gaudens
dise non lui aussi, (vu le nombre de candidats toulousains
à éliminer), au prétexte qu’elle se rattrapera à Tarbes, voire Dax, voyez
que tout ce bazar frise l’absurde, bonne manière de commencer la vocation d’infirmier
sans illusion sur ce monde cruel dans lequel il faut vivre.
La candidate infirmière a donc
dit la vérité : -« je préfère
Dax à Saint-Gaudens car la réputation en est meilleure, d’ailleurs j’ai un
parent Dacquois prêt à m’héberger ».
Les dés sont jetés « alea jacta est » (comme disait notre soldat romain)
Va-t-elle être reçue quelque part ?
ce serait déjà pas mal d’intégrer Lille plutôt que rien
pour ma part
je préfèrerais être soigné par une vraie infirmière formée à Dax…
…plutôt qu’un raté à l’ENA refusé à Strasbourg, pourtant rompu
aux notes de synthèse
et ignorant tout de la zoothérapie !
Il y a déjà six ans ! le péloïde (2) : http://babone5go.blogspot.fr/2011/12/peloide-dacqs.html
... et les madeleines... ! http://babone5go.blogspot.fr/2011/01/madeleines-de-dax.html
... et les madeleines... ! http://babone5go.blogspot.fr/2011/01/madeleines-de-dax.html
au retour salut à Orthez, la ville de Fébus... |
sans oublier Notre Dame des grâces sur la route de Montrejeau |