Le GPS nous fait une
surprise : nous décidons d’aller à Salou, visite rituelle de Décathlon, où
je m’habille au rayon « yacht », (enfin : bateau), de chaussures adaptées et d’une
tenue de marin catalan. Et de son voisin d’en face le Wine Palace, incontournable pour se procurer une sangria
indispensable aux apéritifs de fin d’après-midi. Je tombe sur un secteur dédié
à l’Eixaders, avec une obligation morale impérieuse de visiter les environs de
Lleida et la cave de Vallbona de los Monges, ce sera pour une autre fois. Il
n’y a presque personne, ça roule facile sur le front de mer, et nous traversons
la ville, en faisant les vitrines, à 30 Km/H. Reposant et distrayant. Nous
décidons de rentrer, et je demande la route au GPS. Toujours docile, il nous envoie
vers la voie de chemin de fer, nous traversons, pas de passage à niveau le
risque est total mais nous aimons le risque, et je tombe par hasard (non, le
GPS nous y conduit) sur la Torre Vella.
Monument emblématique de la ville, cette tour a été construite en 1530 par ordre
de l'archevêque de Tarragone Pere de Cardona comme tour de guet pour protéger
la ville contre les pirates. À l'heure actuelle, elle est devenue un centre culturel où sont exposés des exemples
intéressants d'art en continu de toutes les techniques et les styles. (je
traduis mot à mot). Elle accueille également le Muséu de l’Esmalt contemporani (dans le texte), entouré d'oliviers centenaires. Malheureusement
pour nous, il n’ouvre qu’entre 18 et 21 heures, donc les grandes barrières sont
fermées à clé, et j’hésite à sauter la haie, vieille retenue d’une éducation
judéo-chrétienne, on ne se refait pas !
Dehors, dans le jardin, on les voit de loin, les trois Grâces ! Pensez : 2,5 m de haut ! Trois jeunes femmes (de bronze) dans le plus simple appareil dansent en levant
les mains, une attitude peu habituelle aux trois Grâces : je vous sors de
mes archives quelques extraits, avec bien entendu Canova et Boticelli, vous voyez qu’elles posent d’habitude, un peu
figées, alors que là elles dansent… la sardane, le sourire aux lèvres.
Paul Gustav Fischer |
J’ai beau faire le tour du
jardin, impossible de trouver une vue de face, le musée s’interpose. Voici
quelques photos prises de loin, mieux vaut cela que rien du tout, non ?
J’adore les coiffures, la queue
de cheval lovée en une grande tresse animée par la rotation de la tête, et les
sages chignons des deux autres. L’anatomie est parfaite comme les fossettes
au-dessus des reins.
En langue d’origine, les
tres mujeres bailando la Sardana. Se
llama “La Dansa de les Gràcies”. Es obra del artista Artur Aldomà Puig y
conmemora la proclamación de Salou como "Ciutat Pubilla de la
Sardana", la dansa nacional de Cataluña, el año 1990.
oui, la voie de chemin de fer est juste derrière ! |
la même queue de cheval tressée que la Bugadera |
J’espère que ce nom vous dit quelque chose ?
Artur Aldomà Puig (1935, Reus)
est dessinateur, illustrateur, peintre et sculpteur. Il a commencé sa carrière
de dessin animé et au cours des années 50 et 60 a publié son travail presque
exclusivement à l'étranger, en collaboration avec des écrivains comme Víctor
Mora et Jean-Michel Charlier. A partir
de 1975 il se consacre à la sculpture. Je vous ai montré à Reus ses
réalisations notamment les Bugaderes.
Il arrive dans la vie que l’on change d’avis :
j’aime sa manière de présenter
l’art contemporain !
PS : MECS
(Museo del Esmalte Contemporáneo de Salou)
Torre Vella. Salou
Les Bugaderes :
vous vous posez la même question : elles sont posées sur deux espèces de tôles ? |
la preuve : il faut revenir à l'heure ! |