…le rêve du Pyla…
…le roc, en
basque !
C’est une nouvelle vie qui
commence pour ce grand bâtiment construit en 1930 par
Louis Gaume, en même temps que "la Corniche". Depuis
sa fermeture en 2002, sa reprise était
devenue un serpent de mer. Il fut un temps question du groupe
Accor, puis question de plus rien du tout.
-« Que Dieu bénisse ce lieu, le plus bel endroit du bassin, l’hôtel de
La Corniche, et ses bâtisseurs : la famille Gaume ! ». Voilà la prière du
prêtre, inaugurant à l’été 2010 le site réhabilité de La Corniche, premier
hôtel construit par l’entrepreneur Louis Gaume dans les années 1920.
L’assemblée de fidèles sourit. Le lieu est unique, magique, au pied de la dune
du Pilat, face au banc d’Arguin, le plus vaste banc de sable du littoral, et la
pointe du cap Ferret.
Le Pyla ne serait pas le Pyla
sans la dynastie Gaume. Originaire de l’Allier, Louis Gaume, plombier-zingueur,
arrive à Arcachon en 1911 comme compagnon du Tour de France. Il y est embauché
par la charpenterie Cazaubon. Après la guerre, il rencontre Daniel Meller,
propriétaire de 115 hectares de forêts domaniales qui s’étendent depuis la
Grande Dune. Ensemble, ils ambitionnent de faire d’Arcachon un lieu de
villégiature sur le modèle de Biarritz. En 1920, Louis Gaume crée son
entreprise. Pour attirer les vacanciers, il lui faut construire des hôtels, et,
pour les financer, trouver des fonds. Les familles Rothschild, Faramond, Cazes…seront de précieux investisseurs.
Entre 1926 et 1932, l’entreprise
construit six hôtels haut de gamme parmi lesquels La Corniche, Haïtza, Etche
Ona… Après-guerre, il bâtit sa première maison. Surtout, Louis Gaume achète des
terrains : un, puis deux, jusqu’à une centaine. Il les revend peu à peu après y avoir construit des villas, toujours en respectant la nature.
Les jardins s’articulent autour des pins maritimes, symboles du bassin, qui
s’agitent au gré de la brise de l’océan.
la Corniche, juste à côté |
Je n’ai pas terminé sur Louis
Gaume, mais je passe au sujet qui m’intéresse aujourd’hui : l’hôtel
Haaitza, réouvert lui aussi : Les Techoueyres, William et Sophie son épouse,
ont fait une nouvelle fois équipe avec le designer du Cap-Ferret Philippe Starck qui avait
déjà entièrement redessiné et décoré la Corniche avec un incroyable succès.
Le projet ? Transformer ce qui était
devenu une friche d’architecture néo-basque en
un établissement hôtelier
haut de gamme, redonner à l’hôtel son
statut et le panache d’antan : le terrain totalise 5 000 m², et abrite 37
chambres et suites au premier, deuxième et troisième étages. Au
rez-de-chaussée, la réception, le bar à vins, le grand salon et le bar
intérieur. Sans oublier la véranda ! Avec ses vitres colorées, je n’ose
parler de vitraux…
…et il y en a : conception,
notre incontournable Starck, la réalisation étant du verrier Stef-atelier d’où
je tiens ces photographies. Moi qui n’aime que le classique, je salue cette création
colorée, voyante, et bien intégrée au style souhaité : en fiche plein la vue ! (j'ai failli écrire : "frimer un max" !)
L’architecte est le Parisien Sébastien Segers, clairement spécialisé dans les projets haut de gamme (l’immeuble des Trois quartiers et le restaurant de l’Opéra Garnier à Paris, le SPA Gorgio Armani à Tokyo, les Quantas First Class Lounges de Sidney et Melbourne, l’Hôtel Puerta America Bar de Madrid, le Lever House Bar and Restaurant de New-York, etc.).
Allez-y de ma part !
et saluez les vitraux !
1 avenue
Louis Gaume 33115 Pyla-sur-Mer.
Réservation
au 05 56 22 06 06.
www.haaitza.com
Arcachon ; la Teste sur Buch. Sous la Corniche ; la dune du Pilat, et en face le banc d'Arguin puis en haut encore en face : le Cap Ferret |
le chic est d'accoster en bateau, le super-chic est de naviguer en pinasse (d'acajou) |