jeudi 16 juin 2016

Bac Philo S

Qu’auriez-vous choisi ?

Marine a planché ce matin mercredi : qu’a-t-elle choisi ?

Sujet 1 : "Travailler moins, est-ce vivre mieux ?" ou encore :

Sujet 2 : "Faut-il démontrer pour savoir ?"

Le premier sujet était d’actualité : la loi travail met tout le monde dans la rue. Tout le monde ? faux, j’aurais du dire : beaucoup de monde. Pour ce grand nombre, le travail  représente un "effort produisant quelque chose", une peine en tous cas, dont l’excès se nomme pénibilité, et qui est mesurée légalement pour permettre aux ayant-droits de bénéficier de compensations légitimes.  Pourtant, le travail est nécessaire à la Société et à l’individu. C’est ce que proclamait Fourastié dans les années cinquante, mais son nom a été oublié. 

Les chômeurs aimeraient bien en trouver, (du travail) pour mieux vivre, tout simplement. Le temps où chacun bénéficiera d’un salaire minimum sans travailler n’est pas encore venu, même s’il peut paraître légitime. Bien entendu, il parait exclu dans la Société d’aujourd’hui de ressortir la vieille maxime des mêmes années 50 : « travaillons, il n’y a que cela qui amuse », que l’instituteur écrivait sur le tableau noir à la craie blanche… ! Je dis cela car j’ai lu les corrections officielles, dont les arguments sont évidemment politiquement-corrects ! Je connais pourtant des tas de gens qui s’éclatent en travaillant, ont du mal à partir à la retraite, et rempilent pour s’occuper, avoir une vie sociale, actualiser leurs connaissances, avant même en tirer un peu plus de revenus marchands...! Vous avez entendu au moins une fois : "la satisfaction du travail accompli" ?

personne ne revendique jamais : "pour le travail"

Le travail est même souvent un choix de vie, un mode de vie, de ceux qui ont l’avantage d’avoir eu une vocation, je pense particulièrement aux artistes, aux acteurs de théâtre qui remontent éternellement sur les planches pour y recevoir  l’admiration du public : c’est leur estime de soi qu’ils viennent remettre en cause en permanence. Vous allez me dire qu’ils ne travaillent pas, éthymologiquement, ils « jouent » !

"Le « vivre mieux », lui, pouvait renvoyer à la notion de bonheur,  et de manière plus éloignée à celle du vivant (afin de déterminer ce que serait une vie bonne, pour l'homme). Il s'agit ici d'un sujet de « philosophie morale », détaille Marie-Camille Beignet, philosophe référente : ce serait amusant de détailler le vivre mieux, entre le fait de rester libre ; de recevoir de son travail une récompense morale liée à la satisfaction de ses usagers ; à la récompense pécuniaire que l’on en retire….et à l’usage que l’on fait de ses loisirs. On sait que les gagnants du loto qui arrêtent leur travail ne sont pas toujours heureux de ce choix, et que l’argent à lui tout seul ne fait pas (toujours) le bonheur !


Je vous renvoie aux corrigés divers, dont les réactions de Raphaël Enthoven le matin sur Europe, qui m’oblige à me lever tôt pour m’occuper, puisque dans la langue officielle dite politiquement correcte je ne travaille plus (puisque je suis sénior à la retraite).

Il y avait un second sujet :  "Faut-il démontrer pour savoir ?"

Je préfère citer la réponse de la même Marie-Camille Beignet, quand elle annonce :

"Le problème général que pose le sujet est la question de l'accès au savoir. Dans ce cas, il fallait se demander comment on y accède, c'est-à-dire de quels outils avons-nous besoin ? Y a-t-il un impératif (le 'faut-il' du sujet), qui commande de passer par une démonstration, ou d'autres pistes sont-elles possibles ? Cela demandait d'aller travailler d'autres moyens d'accès au savoir que la seule démonstration. Cela demande donc de réfléchir aux limites de la démonstration.

je cite toujours :

La notion principale est donc celle de la démonstration, dont une définition minimale comme une "certaine procédure du raisonnement" était requise. La question du "savoir", elle, renvoie plutôt à la notion de vérité, puisque savoir c'est 'connaître vraiment' quelque chose, et pas simplement en avoir une opinion. C'est un sujet d'épistémologie, c'est-à-dire de philosophie de la connaissance et de la science", analyse Marie-Camille Beignet.

Attendez, formellement , au Bac, il faut citer des référents :

"Sur ce sujet on pouvait citer Descartes, et l'idée que l'ensemble de la connaissance puisse se penser comme un arbre, dont chaque partie s'enchaîne alors de manière démonstrative. Pascal permettait quant à lui d'établir le fait que certaines vérités se 'sentent', et ne se démontrent pas, ce qu'il appelle les vérités du cœur. Enfin, plus techniquement, on pouvait aller convoquer Wittgenstein, et l'idée que ce qui n'est pas démontrable, ou plutôt logique, doit être sorti du champ scientifique, et qu'il ne faut donc pas en parler", liste Marie-Camille Beignet, tout en précisant que les candidats pouvaient bien sûr citer d'autres auteurs.

La référence à l'actualité : là encore, il faut : écoutons Marie-Camille :

"N'importe quelle nouvelle découverte scientifique pouvait fonctionner pour renvoyer au sujet. Il s'agit de voir que, justement, ces découvertes se basent sur de nouvelles expériences, et pas forcément sur de nouvelles démonstrations (comme l'expansion plus rapide de l'Univers), ou bien que certains faits 'sortent' du savoir (ce qui permettait de relever le problème d'un savoir total, ou fini), comme l'exclusion de Pluton des planètes du système solaire".

comment illustrer : "démontrer pour savoir" ?

Je crains de n’avoir pas tout compris…(dans la correction)

question d’âge sans doute : 

J’aurais pris le premier sujet...et...

...je vais poursuivre mon "travail "matinal pour écrire mes billets" :

Vous me direz : -"ce n’est pas du travail" …!

Ce n’est pas un si gros effort…il n'est ni pénible, ni rémunéré

pourtant, il me confronte chaque matin à l’actualité...

et "m'oblige à travailler 

pour démontrer que je tente de savoir"


mais... j'ai choisi mes désirs, et m'en porte pas mal !

ça, c'était le Bac L !